Chapitre 15
Les seigneurs Wytch tirent leur puissance de leur union, à laquelle ils doivent leur immortalité et leur force. Brisez le cadre et vous briserez les seigneurs Wytch.
Bynaar, maître du septième cercle de Xetesk
Ystormun hurla dans l’esprit du corps qui l’abritait, au point de faire s’agenouiller le chaman.
— Vous ne battrez pas en retraite ! Jamais ! Comment osez-vous exprimer votre peur ? La victoire n’est proche que quand on a le bon sens de la saisir.
— Seigneur…, articula le chaman, les mains plantées dans le sol pour s’empêcher de s’effondrer le visage dans la boue.
Il était entouré des seigneurs barbares et de leurs chamans les plus expérimentés, et tous ces gens craignaient de le toucher, de peur de souffrir autant que lui.
— Il est impossible de lutter face à des adversaires si rapides. Nous n’en avons touché que très peu, alors qu’ils ont tué tant des nôtres.
— Où étaient vos gardes ? Sont-ils restés pour vous défendre ou ont-ils pris la fuite ?
— On ne peut fuir que ce que l’on voit.
— Imbécile ! jura Ystormun, qui lança un éclair de douleur dans l’esprit de son hôte. Je vais leur parler.
Ystormun s’activa dans le cerveau du chaman et le força à se relever. Il fit quelques pas devant les huit individus qui lui faisaient face et qui évitaient son regard, puis s’immobilisa devant un seigneur barbare dont il retrouva le nom dans l’esprit de son hôte.
— Explique-moi votre échec, Gorsu.
— Pas un de mes guerriers n’a tourné le dos ni pris la fuite. Nous avons été écrasés par leur cavalerie, brûlés par leurs sorts et réduits en charpie par des elfes se déplaçant à une vitesse diabolique. Mes hommes n’ont pas cédé un pouce de terrain et ont tenté de défendre ceux dont ils avaient la charge. Ce ne fut pas un échec mais une défaite honorable.
— La défaite est un échec, répliqua Ystormun. Mais vous n’en connaîtrez pas d’autre. Maintenant que vous avez conscience de leur vitesse de déplacement, vous savez à quoi vous attendre. Dès l’aube, vous concentrerez vos forces sur la porte principale et vous l’abattrez. Vous investirez la cité et traquerez jusqu’au dernier elfe. Je veux la tête d’Auum en guise de décoration dans mes appartements. Vous me l’apporterez ou vous mourrez en essayant. Notre puissance ne sera pas contestée. Cette ville tombera demain.
— Mais…
— Tu remets mes ordres en question ?
— Bien sûr que non, se défendit Gorsu, les mains tendues en un geste apaisant. Cependant, nous avons jusqu’à présent échoué dans nos tentatives d’abattre la porte ou le mur d’enceinte. Vos pouvoirs ne sont pas suffisants pour desceller les pierres.
— Alors il vous faudra trouver un autre moyen. Escaladez la muraille et tirez sur les mages depuis les remparts, mais ne battez pas en retraite. Je ne tolérerai pas la moindre lâcheté. (Ystormun regarda Gorsu avec insistance.) Un seigneur qui abhorre la magie devrait être honoré de périr en cherchant à la détruire.
— Tel est mon cas, dit Gorsu.
— Et donc… ?
— Nous vous obéirons en tout point, seigneur Ystormun.
— Naturellement.
Ystormun quitta le corps de son hôte, qui s’effondra à quatre pattes sur le sol, tremblant et en proie à des haut-le-cœur. Gorsu observa quelques instants le chaman saisi de convulsions avant de conclure qu’Ystormun était définitivement parti ailleurs. Il donna un violent coup de pied dans l’estomac du chaman, qui fut retourné sur le dos par la force du choc et porta les deux mains sur ce nouveau point douloureux.
— Si je pouvais l’avoir devant moi tout de suite…, gronda Gorsu.
— Alors tu t’inclinerais humblement devant lui en le suppliant de t’accorder encore quelques secondes de vie, dit Jhalzan, seigneur des Marches du Nord.
Gorsu fit volte-face.
— Et toi, tu serais à plat ventre, comme le serpent que tu es ! Je peux d’ailleurs t’y mettre dès maintenant, si tu veux !
Jhalzan considéra Gorsu d’un regard froid, sans esquisser le moindre geste en direction de ses armes.
— Nous sommes tous terrifiés quand un seigneur Wytch se mêle à nous, dit-il. Donner un coup de pied au jeune Navar est aussi intelligent que de frapper ton cheval parce que tu as fait une chute.
— Il a prononcé les mots d’Ystormun.
— Mais ce n’est pas Ystormun, intervint Lorok, le chaman le plus âgé de Gorsu.
Ce Ouestien vêtu d’os et de peaux de bêtes était tellement tatoué qu’il était difficile de préciser son âge d’après sa peau, mais il était si vieux que cela ne paraissait pas très naturel.
— Nous avons jusqu’aux premières lueurs du jour pour préparer un assaut. Peut-être devrions-nous prier et nous calmer, partager du pain, manger de la viande et trouver une façon de satisfaire Ystormun.
Gorsu baissa les yeux sur Navar, qui le regardait comme s’il attendait le coup suivant.
— Que faisait-il dans ton corps ? Pourquoi est-il là ?
— Parce que les elfes sont présents et qu’il déteste par-dessus tout ces créatures, répondit Navar, haletant. Son contact est beaucoup plus violent que celui de Belphamun mais son esprit est plus libre.
— Le seul fait de penser que nous sommes contraints de lui obéir me rend malade, gronda Gorsu. Nous sommes des Ouestiens ! Pourquoi faut-il que je sois dépendant des caprices d’une créature dépourvue d’enveloppe corporelle ?
— Faut-il encore revenir sur ce point ? dit Jhalzan. Sans eux, nous serions tous morts à présent, brûlés, gelés ou pis. Sois patient, mon vieil ami. Nous nous en débarrasserons une fois que la magie de l’Est aura disparu. Nous n’aurons alors plus besoin du cadre. N’oublie pas qu’ils ne sont que six.
— Certes, mais ils possèdent une telle puissance…, rappela Lorok.
— Uniquement parce qu’elle jaillit des doigts de tous les chamans, fit remarquer Jhalzan. Comment domineront-ils ce monde si vous refusez de leur servir d’intermédiaires ?
Lorok ne répondit rien mais échangea un regard avec Navar, ce qui n’échappa pas à Gorsu. Le jeune chaman se releva et épousseta sa cape, puis il considéra Gorsu, comme s’il attendait des excuses de la part de celui-ci. Le seigneur barbare lui tourna le dos et s’intéressa au mur d’enceinte de Julatsa. Cet obstacle culminait à dix ou douze mètres de hauteur mais les Ouestiens possédaient des échelles pour l’escalader.
Ils parviendraient là-haut, certes, mais se retrouveraient face à une centaine de mages, sans compter ces guerriers elfes qui se déplaçaient si vite et se battaient avec tant d’ardeur. Ils n’étaient pas très nombreux, d’après l’opinion générale, peut-être seulement une centaine, mais leurs talents étaient déjà connus de tous les barbares. Et leurs exploits ne feraient que s’amplifier autour des feux de camp, au cours de la soirée. Gorsu devait trouver un moyen de les combattre.
— Lorok, j’ai une question, dit-il.
— Oui, seigneur ? répondit le chaman, qui s’approcha de son maître.
— Ce n’est qu’en lançant un sort à plusieurs que l’on peut obtenir une longue portée, c’est exact ?
— Tout à fait. L’union d’une certaine quantité d’esprits donne de la distance et de la force.
— Mon problème est le suivant : nous aurons besoin de nombreux sorts lorsque nous escaladerons le mur. À quelle distance un chaman doit-il se trouver pour pouvoir viser à lui seul un elfe ou un mage ?
— Bien en deçà de la portée de sort de l’ennemi, répondit Lorok.
— Mes guerriers le seront aussi, dit Gorsu, haussant les épaules. Nous allons tous nous jeter tête baissée dans la bataille pour obéir à vos maîtres.
— À nos maîtres, rectifia Lorok.
— Aucun être vivant n’est mon maître, lâcha brusquement Gorsu. À quelle distance du mur les chamans doivent-ils se trouver pour viser ceux qui y seront juchés ? Nous devons avoir le temps de grimper et la place pour nous battre, quand nous aurons atteint les remparts.
— Je maîtrise les principes de base de ce genre d’assaut, seigneur Gorsu, dit Lorok, le regard inexpressif.
— Bien sûr, sourit Gorsu. Mais les seigneurs Wytch ne vous ont dotés que de leurs feux démoniaques. Je ne tiens pas à envoyer mes guerriers au combat sans bouclier pour ceux qui le voudront.
— Dresser un écran est assez simple mais ériger un sort protégeant des agressions magiques est nettement plus ardu. Vos couches de peaux de bêtes dévient-elles les flammes magiques ?
Gorsu laissa échapper un grognement.
— Ystormun exige que nous prenions une cité abritant un collège avec des armes de moindre puissance. Peut-être devrait-il venir parmi nous.
— Peut-être devriez-vous prendre garde à vos paroles, seigneur Gorsu.
— Pourquoi ? demanda Gorsu, se tournant pour faire face à Lorok. Tout ce que je dis est donc transmis à tes maîtres ?
— Cette hypothèse n’est pas digne de vous, dit Lorok, après avoir secoué la tête.
— Vraiment ? Je ne suis pas le seul barbare à me demander envers qui nos chamans sont réellement loyaux. Je ne suis pas non plus le seul à me demander si vous avez la force de caractère nécessaire pour refuser les pouvoirs qu’ils vous offrent.
— Depuis combien de temps suis-je votre chaman ? Durant tout ce temps, vous ai-je donné une seule fois une raison de douter de ma loyauté envers vous et notre tribu ? (Gorsu haussa les épaules.) Alors pourquoi vous méfiez-vous de moi ? Mes frères et moi, nous vous soutiendrons, demain, et beaucoup d’entre nous y perdront la vie. Nous sommes de fiers Ouestiens, nous sommes les bergers de vos esprits. Cela m’attriste de constater que vous doutez de nous.
— Le monde a changé, Lorok. Je ne me sens plus maître de ma propre destinée, c’est ça qui me rend méfiant. Tes maîtres nous ont ordonné de lancer une attaque mal calculée et inutile. Même en cas de victoire, nous serons affaiblis. Si nous sommes vaincus, nos os pourriront sur le champ de bataille. Ystormun et Belphamun se mettront alors simplement à la recherche d’autres armées à sacrifier. Cette guerre n’est pas la nôtre.
— C’est notre seule chance de briser la magie humaine, rappela Lorok.
— Nous n’y parviendrons jamais, lâcha Gorsu, miné par une honteuse pointe de désespoir.
— Ne dites jamais de telles choses, siffla Lorok.
— La vérité est gênante, pas vrai ? (Le seigneur barbare se détourna de son chaman et éleva la voix.) Seigneurs Jhalzan et Hafeez, les flammes de mon cuisinier sont ardentes, son ragoût épicé et sa boisson plus forte encore. Joignez-vous à moi et élaborons ensemble notre victoire. (Il se tourna vers Lorok.) Quant à toi, tu sais ce que tu as à faire. Assure-toi que tes frères se tiennent prêts.
Auum serra le poing gauche et remarqua combien son bras était faible. Il se sentait perdu et seul. Les Ouestiens avaient peut-être été atteints mais ils n’avaient pas reculé, et demain verraient une nouvelle bataille. D’autres TaiGethen mourraient, et Auum n’aurait d’autre choix que de courir à leurs côtés, même s’il était incapable de brandir une lame.
Son esprit était assailli par le doute. Il avait besoin de Drech mais celui-ci était mort. Et Takaar n’était plus là. Alors que ce dernier point aurait dû le réjouir, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il avait pris la mauvaise décision. Même si cela n’inquiétait guère Stein et Ulysan, Takaar n’était plus sous surveillance. Malgré les promesses de Gilderon, l’elfe fou agirait comme bon lui semblerait.
— Nous avions le droit de le tuer mais nous ne l’avons pas fait, dit-il. Pourquoi ?
— Parce que c’est Takaar, répondit Ulysan.
Juché sur le plus haut balcon de la tour du collège de Julatsa, Auum se retourna brusquement, ce qui lui offrit une vue de la cité calme, jusqu’aux lointains feux de camp des Ouestiens. L’aube poindrait d’ici à deux heures et il avait depuis longtemps renoncé à dormir.
— Où va le monde, si je ne t’entends plus te rebeller ? dit Auum. Est-ce pour cette raison que nous avons fait preuve de clémence ?
— Pour quelle autre raison ? dit Ulysan, en haussant les épaules. Au fond de moi, j’espère encore qu’il nous reviendra, qu’il redeviendra l’elfe qu’il était autrefois. C’est stupide, je sais, mais je l’ai toujours espéré.
— Je l’ai aimé, dit Auum, soudain au bord des larmes, se maudissant pour cette faiblesse. Je voulais tant qu’il se débarrasse de sa culpabilité et de sa paranoïa, mais il en est incapable, n’est-ce pas ? Tu n’es pas stupide, Ulysan. Nous souhaitons tous la même chose et nous sommes tous si souvent déçus.
— Vous n’avez pas perdu tout espoir, si ?
Auum secoua la tête.
— Non, et qu’il en soit maudit. J’ai beau essayer de le détester, je suis incapable de le faire longtemps. Je ne peux pas le rejeter.
— Alors cessez de gaspiller votre énergie en pensant à lui. Concentrez-vous sur nos véritables ennemis.
— C’est ce que je fais, et je redoute leur magie. Même en état de shetharyn, j’ai été blessé, et nous avons perdu sept des nôtres. Sept ! Leur feu noir est une force qui frappe partout et dont la morsure est très violente. Nous ne pouvons pas prendre de tels risques une nouvelle fois, pourtant je ne vois pas d’autre façon de les vaincre. (Auum regagna l’antichambre et s’assit sur un banc.) Que se passera-t-il s’ils décident de ne pas nous attaquer ? Qu’Yniss me préserve, comme j’aimerais que nous n’ayons jamais quitté Calaius…
Ulysan le rejoignit et s’assit à côté de lui. Ils restèrent tous deux un long moment à observer les tapisseries et tableaux suspendus dans la pièce. Ceux-ci représentaient des scènes austères de la construction de Julatsa et du conseil en pleine session.
— Vous savez bien que nous n’avons pas eu le choix, dit Ulysan.
— Je vais te dire autre chose : si un jour je revois Calaius, je nierai avoir jamais mis les pieds ici. Et si je décide un jour d’embarquer à bord d’un navire pour revenir sur cette terre désolée et puante, je te donne la permission de me tuer.
Auum se sentait désorienté. Dans la forêt des pluies, tout était si clair. Ici, en revanche, où pourtant rien n’était caché, tout était obscur. Il plongea le visage dans ses mains.
— Que se passera-t-il ensuite, si nous brisons ce siège ? Je ne peux pas accepter que nous nous battions aux côtés de Xetesk.
— C’est notre meilleure chance de succès, d’après Stein.
— Je connais les chiffres mais cela me semble mal, au fond de moi. Les seigneurs Wytch ont été créés par des mages tels que ceux qui peuplent Xetesk, non ?
— C’était il y a des centaines d’années, autant dire une éternité, par rapport à une vie humaine.
— Alors pourquoi ai-je le sentiment que l’on nous mène dans la mauvaise direction ? Je n’aime pas ne pas savoir ce qui nous attend.
— Il me semble que nous devons faire confiance à Stein, à Kerela et aux autres Julatsiens.
— Mais pourquoi ? (Auum se frotta le bras gauche.) D’accord pour Stein, peut-être, mais les autres… Enfin, tu sais ce que j’en pense.
— Prenons les choses au jour le jour, proposa Ulysan. Nous n’irons de toute façon nulle part si nous ne prenons pas le dessus sur les Ouestiens.
Auum se détendit très légèrement.
— Aurais-tu des idées, à ce sujet ? Il faut que nous trouvions quelque chose de nouveau.
— Une seule. Considérez les combats d’aujourd’hui en inversant la perspective. Nous devons approcher nos mages et nos Il-Aryns suffisamment près des chamans pour les menacer, car nous nous savons capables de tenir tête aux guerriers. La question est de savoir quels lanceurs de sorts possèdent la plus longue portée.
Soudain, la porte de l’antichambre s’ouvrit à la volée sur un soldat à bout de souffle et au visage écarlate.
— Seigneur Auum, le général Harild vous réclame sur le mur d’enceinte, près de la porte principale, dit-il, dans un elfique assez ampoulé mais correct.
— Je ne suis pas un seigneur, répondit Auum, souriant au jeune humain.
— Pourquoi n’a-t-il pas demandé à un mage de transmettre le message ? s’étonna Ulysan.
— C’est moi qui ai demandé à en être chargé, expliqua le soldat, rougissant de plus belle. Je voulais vous rencontrer et vous parler dans votre langue.
Auum se sentit inondé d’une vague de chaleur inattendue. Il serra la main du jeune homme, à la mode humaine, avant de l’embrasser sur le front.
— Tu as bien fait, même si je ne saisis pas pourquoi tu voulais me rencontrer.
Les joues du soldat rougirent davantage, si une telle chose était possible.
— Vous êtes Auum, dit-il. Vous avez libéré Calaius, exploit qui est entré dans la légende. Et je vous ai vu vous battre sous nos murs. Pourrais-je apprendre à me déplacer aussi vite que vous ?
Auum se mit à rire et recula d’un pas.
— Comment t’appelles-tu ?
— Tilman. Je suis issu d’une famille principalement composée de fermiers.
— Eh bien, Tilman, ta maîtrise de l’elfique est impressionnante, et tu pourras progresser dans ce domaine jusqu’à la fin de tes jours. Malheureusement, notre vélocité nous est offerte par Yniss, aucun humain ne pourra jamais en profiter. Mais je dois dire que j’admire ton ambition. (Auum adressa un clin d’œil à Ulysan.) Ce qui fait deux humains que j’apprécie, à présent.
— Que se passe-t-il à l’extérieur ? s’enquit le géant. Pourquoi a-t-on besoin de nous sur les remparts ?
— Les Ouestiens se rassemblent. On dirait qu’ils ont modifié leurs plans. Ils se sont munis de… euh… je ne connais pas ce mot en elfique… pour grimper aux murs.
— Des échelles ? dit Auum. Parfait. Voilà qui va me dispenser de prendre des décisions gênantes.
— Oui, j’imagine, lui concéda Ulysan. Mais à moins qu’ils n’aient décidé de se sacrifier dans un océan de feu de nos mages, ils ont dû imaginer une façon de protéger leurs guerriers durant cet assaut.
— Il n’y a qu’une façon de le découvrir. Ouvre-nous la route, Tilman. Je souhaite en apprendre davantage à ton sujet avant que les sorts ne commencent à jaillir.