Český Krumlov, 1er mars 1939

Pavel, mon fils chéri,

Où es-tu ? Êtes-vous bien arrivés ?

Je t’ai posté une lettre aux soins d’Ernst Anselm, mais je n’ai toujours pas de nouvelles. Je lui ai aussi demandé d’envoyer un télégramme de ma part. Tu ne l’as pas reçu ? J’espère qu’Anneliese est heureuse de retrouver sa ville natale. Êtes-vous bien installés dans l’appartement de Max et Alžběta ? Et qu’en est-il de ton nouveau travail ? Est-ce que l’usine continue à tourner malgré nnnnnnnnn ?

J’ai bien hâte de discuter de tout cela avec toi. J’ai peur d’avoir commis une grave erreur en restant ici. J’ai essayé de communiquer avec toi, sans résultat. Je me demande pourquoi je n’ai reçu aucune réponse et aussi si nnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn.

nnnnnnnnnnnnn Je t’en prie, envoie-moi une lettre ou un télégramme le plus vite possible. nnnnnn nnnnnnnnnn nnnnnnnnnnnn lignes téléphoniques, c’est pourquoi il vaut mieux écrire. J’ai très hâte de recevoir de tes nouvelles et je compte sur toi pour m’aider à aller vous retrouver afin que nous soyons bientôt heureux ensemble.

Embrasse bien Anneliese et le petit Pepík de ma part.

Avec tout mon amour, ta Maman

 

(CLASSER SOUS : Bauer, Rosa. Morte à Birkenau, 1943.)