– Oh la connasse ! Elle m’a aussi enlevé de ses amis ! s’écria Reece, les yeux rivés sur l’ordinateur de la boutique qui trônait sur le comptoir.
La page Facebook de Reece, auréolée de son bleu caractéristique, s’affichait sur l’écran.
– Pétasse, marmonnai-je.
Skye avait un nouveau surnom, et il n’était pas sympa. Amplement mérité, mais pas sympa.
Reece et moi avions appelé toutes les personnes susceptibles de savoir où elle aurait pu aller. Heureusement, la matinée avait été calme à la librairie. Nos recherches n’avaient rien donné. Soit les gens ne savaient rien, soit ils se taisaient. Si tous avaient eu l’air désolé, aucun ne pouvait me venir en aide. Il y avait des jours où l’humanité était décevante.
– Je crois qu’on devrait s’arrêter là, me résignai-je.
– Quoi ? Pourquoi ?
– Soyons réalistes. Même si je la trouve, qu’est-ce que je suis censée faire après ? (Je croisai les bras et m’appuyai contre le comptoir. J’avais bien besoin de ça pour garder une contenance.) Lui casser la gueule, c’est illégal. J’adorerais lui passer un savon, mais ça ne me rendra pas mon fric. Et si je vais voir les flics, ce sera sa parole contre la mienne. C’est mort.
– Ah ! Voilà le défaitisme que j’aime tant chez toi.
– Ta gueule.
Je lui lançai un sourire qu’il me rendit. Derrière ses lunettes à grosse monture noire de mec cool, de petites rides se dessinèrent au coin de ses yeux et une fossette se creusa dans sa joue. Je raffolais de son sourire. J’avais beau l’avoir vu des milliers de fois, je ne m’en lassais pas. Quoique, à la réflexion, j’avais un peu moins l’air d’une débile que devant celui de Mal.
Mmmh, intéressant.
Il y avait cependant de nombreux avantages à ne pas être aux yeux d’un homme qu’une simple poupée sans cervelle bourrée d’hormones. Reece et moi, c’était du solide. Or, pour une raison quelconque, je n’éprouvais pas aujourd’hui l’excitation que je ressentais habituellement en sa présence. Pourtant, je connaissais à peine Mal alors que Reece, lui, était bien réel. Mal, en revanche, n’était qu’une chimère accrochée au mur de ma chambre d’adolescente.
Depuis quand comparais-je le sourire de Reece à celui d’un autre ?
– C’était quoi cette fête, hier ? demanda Reece en se grattant la tête – une manie tellement adorable !
Ses cheveux bruns retombaient sur son front. Je savais qu’un jour nous aurions ensemble de magnifiques enfants. Je n’envisageais pas de me marier. Le mariage représentait à mes yeux une institution qui n’avait plus beaucoup de sens. Mais on pouvait être parfaitement heureux en vivant dans le péché.
Et Reece ferait un compagnon génial.
Lauren n’avait pas totalement tort, la veille, quand elle avait insinué que j’en pinçais pour lui.
Ah, Reece…
Je travaillais à la librairie Lewis depuis que j’avais emménagé à Portland, deux ans plus tôt. À l’époque, Lizzy m’avait demandé de venir l’aider à s’installer. Je n’étais jamais repartie. L’idée de vivre près de ma sœur me plaisait, et Portland était une ville sympa. J’adorais mon job et les amis que je m’étais faits. Ma vie était ici, à présent.
– Une soirée chez Evie à laquelle Lauren m’a invitée, répondis-je.
Reece recula le menton, une moue qui semblait exprimer l’étonnement.
– Celle qui s’est mariée avec le mec des Stage Dive ?
– Exactement.
– Et tu ne m’as pas proposé de venir ? Putain, A ! J’aime bien certaines de leurs chansons. L’album San Pedro était pas mal. Les trucs plus récents sont à chier, cela dit.
– J’adore leur nouvel album. Surtout le titre Over Me.
Il eut un petit ricanement et les coins de sa bouche se soulevèrent.
– C’est une chanson qui parle de quelqu’un qui se fait trahir par un ami.
– J’ai choisi d’occulter cet aspect-là.
Une dame âgée habillée en tie and dye entra et se dirigea tout droit vers le rayon Développement personnel. Deux ados se roulaient des pelles près du nouveau présentoir de livres de cuisine. Très touchant, mais pas vraiment le lieu approprié. Lorsqu’une de leurs mains s’aventura un peu trop au sud, je m’éclaircis la gorge distinctement.
– On reste au-dessus de la ceinture, les gars.
Ils prirent la poudre d’escampette à la vitesse de la lumière, faisant valdinguer la cloche de la porte au passage. L’un d’eux était rouge comme une pivoine. J’eus presque pitié de lui. Cette petite session de pelotage l’avait visiblement beaucoup émoustillé.
Reece eut un petit rire. Et pour cause. Lui-même n’avait jamais hésité à faire son marché entre ces quatre murs. Avec un peu de chance, il finirait par perdre cette habitude.
– Calmos, me lança-t-il. Ils ne faisaient de mal à personne.
– Ce n’est ni le lieu ni le moment.
La cloche tinta de nouveau et la dernière personne que j’aurais imaginé voir là apparut à la porte. Ev, un café à la main et un sourire hésitant sur les lèvres. Si elle travaillait à seulement quelques blocs de la librairie, c’était à ma connaissance la première fois qu’elle y venait. Ce qui était certain, c’est qu’elle ne m’avait encore jamais apporté de café – enfin, si c’était bien ce qu’elle s’apprêtait à faire.
Je la regardai, perplexe.
Reece se redressa. Il avisa alors le duo alliance-bague de fiançailles gigantesque et se détourna à nouveau. Habitant de l’autre côté du fleuve, il ne passait jamais devant le Ruby’s Café, contrairement à moi. C’était donc la première fois qu’il rencontrait Ev.
– On ne t’a pas vue ce matin, remarqua-t-elle, posant le grand gobelet en carton sur le comptoir devant moi. Du coup, je me suis dit que j’allais t’apporter ton café.
– C’est adorable. Je me suis réveillée à la bourre, inutile de t’expliquer pourquoi !
– Tu m’étonnes, acquiesça-t-elle avec un sourire.
Je pris une gorgée de café brûlant. Parfait. Juste parfait. Evelyn était la sainte patronne du grain de café. Qu’allais-je devenir dans quelques semaines quand elle partirait en tournée avec le groupe ?
Je commencerais très certainement par verser toutes les larmes de mon corps.
Ses longs cheveux blonds étaient coiffés en tresse. Comme moi, elle était habillée en noir de la tête aux pieds, sauf qu’elle avait opté pour une jupe crayon et que je portais un slim. L’inscription « Ruby’s Café » s’étalait sur sa généreuse poitrine tandis qu’on pouvait lire « Librairie indépendante Lewis » sur mes plus modestes attributs. Si l’on exceptait l’énorme caillou à son doigt, elle aurait pu être n’importe quelle autre fille du coin. La raison pour laquelle elle avait gardé son job de serveuse alors qu’elle avait épousé un millionnaire m’échappait, mais jamais je ne me risquerais à lui poser la question.
Je pivotai pour la présenter à Reece, mais celui-ci avait saisi l’occasion pour se retrancher dans l’arrière-boutique, son intérêt pour Ev s’étant évanoui aussitôt qu’il avait aperçu son alliance.
– Je voulais aussi m’excuser pour hier soir, déclara-t-elle en s’accoudant au comptoir.
– T’excuser pour quoi ? m’étonnai-je.
– Pour le moment où Mal t’a plaquée au sol, notamment. À moins que j’aie raté un autre épisode ?
– Non, assurai-je avec un sourire, chassant ses mots d’un geste de la main. (Inutile de revenir sur la façon dont j’avais insulté son invité plus tôt dans la soirée.) Pas de problème, il ne faisait que s’amuser.
– Ouais. On dirait un peu un chiot sous stéroïdes. Il ne maîtrise pas sa force. (Elle balaya la librairie du regard, visiblement curieuse.) Cet endroit est top. Comment se fait-il que je ne sois jamais venue avant ?
– Par manque de temps, sans doute. Quand tu ne travaillais pas au café, tu étudiais. Et maintenant tu es mariée.
– C’est vrai. (Un grand sourire éclaira son visage.) C’était sympa de te voir hier soir. Je suis rassurée de savoir que Mal n’a pas causé de dégâts irréversibles.
– Non, tout va bien. Merci pour le café, j’en avais sérieusement besoin. Je ne sais pas comment tu arrives à te lever si tôt après des soirées comme ça.
Elle haussa légèrement les épaules.
– L’ambiance s’est calmée juste après votre départ. Ben et Mal sont sortis et ont emmené presque tout le monde avec eux. David et moi on s’est écroulés ! On ne fait pas la fête si souvent que ça, sinon je serais défoncée.
– C’est sûr.
– Aloooors… David m’a dit que Mal et toi aviez discuté un bon moment sur le balcon…
C’est à peu à près à ce moment-là que la livraison de café commença à prendre tout son sens.
– Oui. David est venu me voir après pour savoir si Mal avait dit quelque chose de particulier. Je ne sais toujours pas à quoi il faisait allusion.
– Mmmh, fit Ev, les lèvres pincées.
– C’est lui qui t’envoie pour me tirer les vers du nez, c’est ça ? devinai-je, et j’avais visé juste à en juger par l’éclair de culpabilité qui traversa son regard.
– Tu méritais bien un café quoi qu’il arrive, mais tu as raison, David m’a demandé de venir te parler.
– D’accord.
Je passai ma langue sur mes lèvres, gagnant du temps pour essayer de mettre de l’ordre dans mes idées. Mon pied s’agitait frénétiquement, s’employant à détériorer la moquette.
– Honnêtement, on n’a pas parlé tant que ça. On n’a rien abordé de personnel ou d’intime. Juste des trucs à propos de mon ex-coloc.
– Oui, Lauren m’a raconté.
Les yeux d’Evie s’emplirent de compassion.
– C’est rien, affirmai-je en haussant les épaules. Je vais trouver une solution. En tout cas Mal n’a pas vraiment parlé de lui. Il m’a surtout taquinée.
– Ça ne m’étonne pas de lui.
Elle m’observa pendant encore quelques instants, tâchant sans doute de déceler la vérité. De toute évidence, elle se faisait du souci pour Mal mais nous n’étions pas suffisamment proches pour ce genre de conversation à cœur ouvert. Nous étions mal à l’aise, tendues.
– Merci, finit-elle par dire. Mal a un comportement étrange depuis qu’il est arrivé il y a une semaine. Il est encore plus survolté que d’habitude. Le reste du temps, il a le regard dans le vide. On a essayé de lui parler, mais il soutient que tout va bien.
– Je suis désolée.
– On s’est demandé s’il était déprimé ou s’il se droguait. Avec Jimmy qui sort tout juste de cure de désintox… (Elle eut un petit sourire triste.) Si tu pouvais garder tout ça pour toi…
– Bien sûr.
– Bon, j’ai fini ma journée. Je ferais mieux d’y aller, David va se demander où je suis passée. Ça m’a fait plaisir de te voir.
– Moi aussi.
– Tu reviens quand tu veux, O.K. ?
Elle se dirigea vers la porte en m’adressant un geste de la main. Sa proposition paraissait sincère, ce qui me fit un bien fou. Après ma déconvenue avec Skye, j’avais plus que jamais besoin de vrais amis.
– Avec plaisir. Et merci encore pour la dose de caféine.
Elle m’adressa le petit signe du menton « spécial rock star » et disparut.
Reece réapparut, un café à la main.
– Elle est partie, ta copine ?
Je revins brusquement à la réalité, chassant de mes pensées l’énigme d’un mètre quatre-vingts et quelque que constituait Mal. Mon esprit aimait un peu trop s’attarder sur lui. En dépit de tout ce qui se passait dans ma vie ces derniers temps, il était devenu ma nouvelle distraction.
– Oui, elle devait retourner travailler.
– Tu as l’air soucieuse. Tu penses toujours à l’autre conne ?
J’acquiesçai, même si en réalité je songeais aussi à beaucoup d’autres choses. Mal avait tort. Je n’étais pas quelqu’un de nerveux, mais d’inquiet. Et à cet instant précis, je m’inquiétais pour lui. Je secouai la tête et bus une gorgée de café.
– Et si on travaillait un peu, boss ?
– Voilà pourquoi je devrais t’accorder une promotion.
Reece poussa un soupir théâtral. Il était diplômé d’une école de commerce tandis que j’avais peiné pour finir le lycée. Pourtant, la plupart du temps, c’était moi qui démontrais le plus de conscience professionnelle. Quand ma mère avait traversé ses heures les plus sombres après le départ de mon père, je n’avais pas pu la laisser tomber. La trouver un jour, en rentrant de l’école, en train d’aligner des pilules de codéine et des somnifères sur sa table de nuit avait suffi à m’en convaincre. J’avais donc été scolarisée à la maison. Les services de Protection de l’enfance étaient bien venus une fois, mais nous avions réussi à les embobiner.
Cela dit, je m’étais toujours assurée que Lizzy, qui fréquentait le lycée du quartier, ne sèche pas les cours.
Reece posa sur le comptoir un carton de nouveautés afin que nous y collions les étiquettes de prix.
– Alors, raconte-moi ta soirée, dit-il.
– J’ai rencontré des mecs du groupe. C’était cool.
– Tu leur as parlé ?
Reece semblait captivé. Compte tenu de la platitude de ma vie, nos discussions au magasin tournaient habituellement autour de ses plans dragues et de ses relations amoureuses. Ses sujets, pas les miens. J’étais à peu près sûre qu’il n’y avait pas besoin de coucher avec toutes les femmes de Portland pour tenir une discussion. Peut-être était-ce pour cette raison que nous n’étions jamais sortis ensemble : nos centres d’intérêt étaient diamétralement opposés.
La vache, mes idées étaient carrément noires aujourd’hui.
Où avais-je laissé mon grand sourire ? Sûrement sur le pas de ma porte, où il avait dû tomber environ seize heures plus tôt. Malcolm Ericson était brièvement parvenu à ressusciter ma joie de vivre, avant de commencer à établir la liste de mes supposées faiblesses. Pourtant, je me sentais plus légère rien que de penser à lui.
Bizarre.
Lizzy n’avait pas encore répondu à mon texto. Pas étonnant. Sa vie d’étudiante la rendait assez peu disponible. Sans compter qu’elle oubliait régulièrement de recharger son portable. Je ne doutais pourtant pas une seconde que je pouvais compter sur elle. Et sur le sol de sa chambre de cité U. J’avais aussi laissé un message à mon proprio, qui ne m’avait pas rappelée. Il y avait peu de chances qu’il m’accorde un délai supplémentaire pour le loyer et, même si je trouvais un nouveau colocataire en un temps record, je n’aurais jamais assez d’argent pour payer ma part du loyer.
Il était temps d’admettre ma défaite, que cela plaise à Reece ou non.
– Bon, Anne, tu leur as parlé oui ou non ? répéta ce dernier en agitant une main sous mon nez.
– Désolée. Oui, j’ai discuté avec Mal, le batteur.
– De quoi ?
La question qui était sur toutes les lèvres.
– Rien de spécial, on n’a pas parlé très longtemps. Il y avait vachement de monde.
Sans savoir pourquoi, je rechignais à en dire davantage. Enfin, si, je savais très bien pourquoi. Parler d’un autre mec à Reece me paraissait bizarre. Et puis, je m’étais fait tout un film du moment que j’avais passé avec Mal Ericson. Il n’y avait pas eu de connexion particulière entre nous. À aucun moment je n’avais pénétré son âme, ni lui la mienne. Mon imagination s’était clairement emballée hier soir. Je changeai donc rapidement de sujet :
– David avait l’air sympa. Il y avait aussi Ben, mais on n’a pas discuté.
– Tu te la pètes tellement !
Je lui assénai un petit coup de poing amical dans les côtes.
– Hé, c’est toi qui me poses plein de questions !
– O.K., O.K., c’est bon, ne me fouette pas. Du coup, tu peux m’incruster à la prochaine soirée ?
– Je doute que j’y retournerai, Reece. C’est un pur hasard que je me sois retrouvée à cette fête hier.
– Pfff, tu sers à rien, plaisanta-t-il.
La vieille dame en tie and dye se dirigeait vers la caisse, un exemplaire de L’Alchimiste à la main.
– C’est un roman magnifique, je suis certaine que vous allez l’aimer, déclarai-je.
J’encaissai son achat et lui tendis le livre, qu’elle fourra dans son sac. Qu’y avait-il de plus merveilleux que de renvoyer quelqu’un chez soi avec un livre que vous aviez adoré ? Rien.
Je me tournai vers Reece, occupé à défroisser des tickets de carte bancaire.
– Tu veux venir chez moi ce soir ? proposai-je. Je pourrais essayer de perfectionner mes martinis.
– Hmmm, je laisse mon agenda open pour ce soir. J’attends un appel.
Évidemment.
– Maaaaais, fit-il, étirant le mot exagérément, si elle ne me donne pas de nouvelles, je suis carrément partant pour les martinis.
Mon cœur se serra – quelle débile ! – et j’affichai un sourire forcé.
– Pas de problème, Reece. De toute façon je n’ai rien de mieux à faire que de t’attendre toute la soirée, n’est-ce pas ?
– Exactement, répliqua-t-il, sans que je puisse déterminer s’il était sérieux ou non.
Je me demandai à cet instant ce après quoi je courais depuis tout ce temps, et pour quelle raison. Réponse : un rêve, parce que j’étais une idiote. Peut-être Mal disait-il vrai lorsqu’il affirmait que mes amis se servaient de moi. Après avoir assuré pour ma mère pendant toutes ces années, j’avais dû garder l’habitude. Reece tripotait son téléphone, un demi-sourire idiot sur les lèvres.
– Elle veut qu’on se voie, m’annonça-t-il. Du coup, j’ai un énorme service à te demander. Ça t’ennuierait de faire la fermeture ? Comme tu n’as rien de prévu ce soir…
– Je devrais te dire non. Merde, Reece, je ne suis pas qu’une grosse ratée. Je sais poser mes limites.
N’en déplaise à Mal.
– Je suis désolé. Tu as raison, je n’aurais pas dû te demander ça. Et je respecte tes limites, vraiment. Je suis un gros con et toi une fêtarde qui se la pète grave. Tu me pardonnes ?
Il avait plutôt l’air vaguement désespéré que désolé. Mais bon, c’était Reece. Il était comme ça. Il m’avait quand même proposé de squatter son canapé. Et si on regardait les choses en face, il n’avait pas tort : à part bouquiner, je n’avais pas de grands projets pour ce soir.
– C’est d’accord, concédai-je, la rancœur brûlant au fond de moi.
En proie à une profonde tristesse, je décidai d’acheter de l’alcool et du chocolat sur le chemin du retour. Une façon sensée de dépenser l’argent gagné en faisant des heures sup. Martini, chocolat, me voilà !
– Merci, dit Reece. Tu me sauves la vie.
– Pas de problème. Ce n’est pas comme s’il se passait des choses palpitantes dans ma vie.
Ou comme si j’allais revoir Mal un jour…