Nous sortîmes de la limousine en titubant et en remettant nos vêtements en place. Je me sentais engourdie et collante entre les jambes. Et les muscles de mes cuisses étaient dans un sale état. Il fallait vraiment que je me remette au Pilates. Quelques courbatures ne suffiraient cependant pas à effacer mon sourire idiot. Il me fallait un peu d’entraînement et, vu que Mal ne décollait pas ses mains de mon corps, il n’y verrait aucun inconvénient.
– Il y a tellement d’étoiles. Regarde comme c’est dégagé, dis-je.
Je laissai tomber ma tête en arrière et observai le ciel. Le monde était magnifique juste après un orgasme avec Mal Ericson.
Mal m’embrassa sur le menton, passa un doigt dans la ceinture de ma jupe et m’attira jusqu’à la porte de notre immeuble.
– Viens. Tu n’as pas l’air très à l’aise avec ce tee-shirt, tu ferais mieux de l’enlever.
– Mais regarde comme le paysage est beau, blablabla.
– Tes seins son beaux, blablabla. Je serais ravi de passer du temps à les contempler. Ça te va, comme ça ?
– Oui.
Il rit.
Tant bien que mal, j’insérai la clé dans la serrure, maladroite dans ma hâte. Le verrou tourna, la porte s’ouvrit en grand et claqua contre le mur. Merde ! Le bruit résonna dans toute la cage d’escalier. On allait vraiment finit par démolir le bâtiment. Sans compter qu’on allait se faire tuer par Mme Lucia à cause des nuisances sonores. Elle vivait au premier étage et s’était autoproclamée shérif des lieux. Et personne n’osait moufter. Mais s’il le fallait, je prendrais mon courage à deux mains et je m’en chargerais.
En revanche, je ne m’étais pas préparée à trouver Reece assis dans l’escalier, un bouquet de fleurs de toutes les couleurs à la main. Je m’immobilisai, Mal à mon côté.
Si Reece m’achetait parfois des donuts ou une bouteille de vin pour mon anniversaire ou le sien, jamais il ne m’avait offert des fleurs. Et c’était aussi la première fois que je le voyais assis devant chez moi, la mine triste, une mèche de cheveux pendant sur le front.
– Reece…, dis-je en me dirigeant vers lui.
Mal ne bougea pas. Sa main se détacha de la mienne.
Le visage de Reece était livide. Il était aussi blanc qu’une feuille de papier vierge. Quant à Mal et moi, il n’y avait pas mille façons d’interpréter nos tenues débraillées. Reece ressemblait à un enfant qui venait de perdre son jouet préféré. Je crois que je n’avais pas réellement mesuré les divergences de caractère entre Mal et lui jusqu’à ce moment précis. Si l’on exceptait ses pitreries, Mal était un homme – aussi bien dans sa tête que dans son cœur. Reece, lui, était un petit garçon. Je ne suis même pas certaine de pouvoir expliquer ce qui les distinguait l’un de l’autre. Ils étaient juste très différents.
– Anne. (Reece lança au bouquet de fleurs un regard perplexe, comme s’il se demandait comment elles étaient arrivées entre ses mains.) Je ne savais pas que tu serais accompagnée. Je suis désolé.
Je tendis mes clés à Mal en silence. Sa bouche s’étira en un trait et il secoua la tête d’un air sévère. J’insistai pour qu’il prenne les clés. Qu’est-ce qu’il voulait que je fasse ? Je ne pouvais pas abandonner Reece sur ces marches. Mal me fixa. Je lui rendis son regard, espérant qu’il comprenne. Merde, c’était quand même mon meilleur ami.
Après quelques instants, il se décida à prendre les clés dans ma main. Après avoir contourné Reece, il entra chez moi et referma la porte derrière lui – sans la claquer, Dieu merci.
Reece m’adressa un sourire nerveux.
– C’est un peu gênant.
Tu parles d’un euphémisme ! Je m’assis près de lui et posai mes coudes sur mes genoux.
– Joli bouquet.
– C’est pour toi, dit-il en me tendant les fleurs à l’odeur sucrée et entêtante, évitant mon regard. J’étais inquiet.
Son affirmation sonnait comme une accusation. Je ne savais pas quoi dire. Gérer les émotions n’avait jamais été mon fort. Je n’étais absolument pas préparée au mélange de tristesse, de culpabilité – et je ne sais quoi d’autre encore – qui le minait. Ma mère m’avait appris il y a longtemps à ne pas prendre de risques dans ce genre de situation et à me taire.
– Vous vous êtes réconciliés, fit-il remarquer.
En même temps, ma mère n’était pas vraiment un modèle. Reece méritait mieux que ça.
– Oui. Qu’est-ce qui t’arrive ?
– J’ai réfléchi à pas mal de choses, répondit-il. À nous.
Il passa une main dans ses cheveux, repoussant ceux qui lui tombaient dans les yeux. J’avais toujours adoré ce geste, tout comme le petit mouvement de tête qui l’accompagnait. Sauf que mon cœur ne s’abandonnait pas comme avec Mal. Reece avait attendu trop longtemps.
– Nous ? répliquai-je aussitôt, à la fois furieuse et perplexe.
Son sourire était tout sauf joyeux. Il désigna mon appartement d’un signe de tête.
– Je croyais qu’il était parti.
– Moi aussi. Apparemment j’avais mal compris.
– Tant mieux pour toi, j’imagine. Tu penses que ça va durer ?
Son ton n’était pas à proprement parler hostile, pourtant sa question provoqua en moi une réaction immédiate. Je pris une inspiration, incapable de lui fournir une réponse honnête. Mon extase post-sexe ne s’était pas suffisamment dissipée pour que je fasse preuve d’une franchise brutale, encore moins avec Mal qui m’attendait chez moi. Mon cerveau ne voulait pas savoir. Ma mère avait toujours prétendu que l’amour rendait idiot. Manifestement, je ne l’avais pas suffisamment écoutée.
– Je n’en sais rien, mais je l’espère.
Il était encore relativement tôt, pourtant l’immeuble était déjà plongé dans le silence. Nos voix portaient à peine.
Reece se leva. Ses mouvements étaient lents, comme s’il venait d’être frappé.
– Bon, j’y vais. À demain.
– Reece, l’interpellai-je d’une voix aiguë.
Quelque chose était en train de se briser juste là, devant moi, et à l’image de beaucoup d’autres choses ces derniers temps, je n’étais pas certaine d’être en mesure d’y remédier. Je ne pouvais pas donner à Reece ce qu’il avait enfin décidé qu’il voulait.
– Je suis désolée.
– C’est ma faute, Anne, répondit-il, la tête basse. Je me suis comporté comme un connard. J’ai été trop con pour voir ce qui était sous mes yeux, et maintenant il est trop tard.
Je n’avais rien à lui répondre. Rien du tout.
Il attendit quelques instants, la bouche tordue – peut-être par la déception. Puis il s’éloigna.
– Bonne nuit.
Il dévala les marches deux à deux, manifestement pressé de partir.
– Salut.
Je restai là, mon bouquet de fleurs à la main, les yeux perdus dans le vide. J’avais besoin d’un moment pour me ressaisir. La vie était bizarre. Rien n’était logique. Une minute plus tard, Mal sortit et s’assit près de moi. Se penchant, il huma les fleurs. Il tapait un rythme sur ses cuisses avec ses mains, mais ne prononça pas un mot. Les tapotements de doigts étaient chez lui synonyme d’agitation ou d’intense réflexion. Mais ce morceau de percussions sauvage était différent.
– Reece est parti, annonçai-je, rompant le silence.
– Mmmh.
– Drôle de journée, repris-je, énonçant l’euphémisme du siècle.
– Drôle bien ou drôle pas bien ?
– Les deux.
– Mmmh. (Il passa sa main sur sa nuque, inspira profondément.) Donc tu me largues maintenant, c’est ça ?
Ma tête pivota brusquement.
– Tu veux qu’on se sépare ?
Il ne répondit pas. Pendant plusieurs minutes, nous restâmes tous deux silencieux. Manifestement, nous venions d’entamer un bras de fer compliqué. Lorsque je lui lançai un regard interrogateur, il se contenta de hausser un sourcil, me laissant fébrile.
– Je ne pouvais pas le laisser comme ça. C’est mon ami, me justifiai-je.
Mal eut un mouvement de menton.
– Qu’est-ce que j’étais censée faire, vous regarder vous battre ? Hors de question.
– On venait de coucher ensemble et tu m’as dégagé avec une petite caresse sur la tête, jeta-t-il d’une voix froide et grave qui me mit sous terre.
– Non, Mal, répliquai-je sur le même ton. Tu sais que c’est faux. C’est Reece que j’ai dégagé. Toi, je t’ai demandé de m’attendre chez moi pour que je puisse lui parler.
Il me dévisagea.
– Ne fais pas ça, murmurai-je.
– Merde ! (Il se frotta le visage, émit un grognement d’énervement.) Je déteste être jaloux, putain. J’ai horreur de ça.
– À qui le dis-tu ! répliquai-je en levant les mains – là, on était sur la même longueur d’ondes. Tu as conscience qu’une bonne partie des personnes dotées d’un vagin ont envie de coucher avec toi ? Et je ne parle même pas des porteurs de pénis. Là aussi, il y en a quelques-uns qui ne diraient pas non.
– Tu dis vraiment beaucoup de conneries…
Il éclata de rire.
Dieu merci, l’orage semblait être passé. Je posai ma tête sur son épaule. J’avais besoin de le toucher. Heureusement, il ne me repoussa pas.
– Je n’ai pas l’habitude de me battre, m’expliqua-t-il en frottant sa joue contre le sommet de mon crâne. Dans le groupe, c’est moi qui empêche toujours les gars de se bastonner pour des conneries. Je suis celui qui sort une vanne, qui redonne le sourire aux autres.
– Le gardien de la paix. Pourtant tu étais à deux doigts de te battre avec Ben l’autre jour.
– Pour toi. Tu es en train de retourner mon putain de cerveau, ma puce.
Je fronçai les sourcils.
– Je ne dis pas que c’est ta faute, m’assura-t-il.
– Génial…
Un silence s’installa. Puis il me prit les fleurs des mains, se leva et descendit les escaliers. Je n’entendis rien d’autre que le bruit sourd de ses chaussures sur les marches en bois usé. Avec précaution, il déposa le bouquet devant la porte de Mme Lucia, avant de revenir s’asseoir à côté de moi. Mal voulait me signifier quelque chose en me dépossédant de ces fleurs, mais quoi ? Telle était la question. Mal Ericson aussi me retournait le cerveau. Et il partait en tournée dans deux jours. Impossible de ne pas penser à ce léger détail. Je tirai sur les boucles de mes bottines, le cerveau en ébullition. Trop d’émotions tourbillonnaient en moi.
Voilà l’effet qu’il avait sur moi.
– J’ai pensé à deux, trois trucs quand je t’attendais tout à l’heure, dit-il.
– Oui ?
– Eh bien, tu es ma copine maintenant. Pour de vrai.
J’eus le soufflé coupé quelques secondes.
– Je crois que j’avais besoin de te l’entendre dire, murmurai-je.
– Tu l’es depuis un moment. Je n’avais pas prévu que ça arriverait, mais c’est le cas. Il faut juste que je m’y habitue.
Quand il l’expliquait comme ça, j’avais juste envie de le frapper. Au lieu de quoi je m’assis et attendis de voir où il voulait en venir.
– Ne te mets pas en colère, dit-il. C’est juste un fait.
– Je ne suis pas en colère.
– Menteuse. Tu vois, c’est pour ça qu’on aurait dû aller voir un psy dès le début, quand je te l’ai proposé.
– Quoi ? (Je plissai le nez.) De quoi tu parles ?
– Le lendemain de mon emménagement, quand on s’envoyait des sextos.
– On ne s’envoyait pas des sextos, mais des textos. Tu as aussi affirmé que tu voulais qu’on prenne un chien, donc je ne pensais pas que tu étais sérieux pour le psy.
La façon dont ses lèvres se retroussèrent lentement libéra quelque chose de délicieusement chaud en moi.
– Je suis toujours sérieux quand il s’agit de toi, ma puce. Même quand je déconne, je suis sérieux. Je ferai tout ce qu’il faut pour satisfaire tes besoins. C’est comme ça depuis que je t’ai rencontrée. Je ne peux pas m’en empêcher. C’est pathétique, en fait. T’as pas encore compris ? C’était prédestiné, nous deux.
– Euh… (Je glissai mes mains sous mes cuisses. J’avais besoin de quelques instants pour absorber ses paroles.) C’est ce que tu as conclu pendant que tu m’attendais ?
– Ouais. (Il s’approcha plus près de moi, collant sa hanche contre la mienne.) Regarde. C’était la merde, je t’ai rencontré chez Davie et Ev et tu m’as fait rire. J’ai eu envie de passer plus de temps avec toi, puis Davie m’a foutu dehors parce que j’avais vu un bout du sein de sa femme, alors j’ai dû m’installer chez toi. J’ai eu envie de coucher avec toi mais on a cassé ton lit en sautant dessus, alors tu as été obligée de squatter le canapé avec moi. J’avais envie qu’on fasse l’amour, mais comme tu t’emmerdais sur le chemin du retour tu m’as sauté dessus. Tu vois ? Prédestiné.
J’éclatai de rire.
– Tout ça est très beau, mais je ne suis pas convaincue.
– C’est le destin, Anne. C’est écrit dans les étoiles. C’est comme ça.
– T’es dingue.
J’inclinai la tête sur le côté et poussai un soupir. Que faire d’autre ?
– Je préfère ça. Moi aussi je déteste te voir triste.
Il enroula un bras autour de mes épaules, m’attirant tout près de lui. Je mêlai mes doigts aux siens.
Voilà qui était mieux. Tout irait bien. Une chose, cependant, m’intriguait encore.
– Pourquoi m’as-tu demandé de jouer ta copine ?
Il haussa les épaules et détourna le regard.
– J’avais envie de passer du temps avec toi. Tu me rends heureux.
– C’était seulement pour ça ? l’interrogeai-je avec une moue.
– C’est déjà énorme, non ? Avec Davie qui s’est casé, j’imagine que je me sentais un peu seul. Je me suis dit qu’on pouvait devenir amis.
Je le scrutai sans rien dire.
– Je voulais qu’on apprenne à se connaître, juste tous les deux. Vivre avec toi me semblait un bon moyen d’y arriver. Et toi, tu avais besoin d’un coloc. Ça te va ?
– Ça me va.
Nous restâmes assis en silence pendant un moment.
– Tu es en train de gamberger, dit-il. Arrête tout de suite.
– Quoi ? De quoi tu parles maintenant ?
– Reece. (Il fit reposer sa tête sur la mienne.) Tu t’inquiètes pour lui. Arrête.
– Mal…
Comment lui expliquer ? Mes mots pesaient aussi lourds que du plomb, refusant de franchir mes lèvres. Je n’étais pas en train de penser à Reece, mais maintenant qu’il en parlait…
– Tu n’as rien fait de mal, affirma-t-il.
Je me dégageai de son étreinte pour voir son visage. Depuis quand lisait-il dans mes pensées et pourquoi n’étais-je pas capable de faire la même chose avec lui ? Il apparaissait calme et sûr de lui, beau à se damner. Les lèvres légèrement entrouvertes, le regard serein. Les mots me parurent tout à coup très faciles à trouver.
– Je lui ai fait du mal.
– Peut-être. Mais c’est lui qui t’a laissé poireauter. Il t’a fait du mal, lui aussi.
– Sauf que c’est moi qui arrange les choses d’habitude.
– Là, tu ne peux rien faire.
Jouant avec mes cheveux, il enroula une mèche autour de son doigt.
– Pourquoi pas ?
– Tu comptes me larguer ? Me demander de faire mes valises ?
– Sûrement pas.
Il haussa les épaules en souriant.
– Ben voilà.
– Ça a l’air si simple, dit comme ça.
– Ça l’est. Je suis ton copain maintenant, ce qui veut dire qu’il n’y a plus de place pour ton admirateur bobo. Il va devoir panser ses plaies pendant que nous, on pensera à autre chose.
Il leva un sourcil démoniaque.
Ma tête était encombrée de questions pressantes. Mille et une façons de le supplier de me rassurer. Plutôt crever que d’en laisser une seule sortir de ma bouche. Il était tellement parfait, et je l’avais eu en moi. Mon corps, qui bourdonnait à ce souvenir, était à deux doigts d’imploser. J’avais encore envie de lui. Peut-être devrais-je m’enchaîner à ses chevilles ? C’était peut-être ça, la solution.
– Je ne voulais pas te contrarier, affirmai-je. Mais il fallait que je lui parle en tête à tête.
– Ouais, je sais. J’ai été nul. (Il maugréa et leva les yeux au ciel.) Ça suffit comme excuses ?
– Tu es désolé ?
– Oui. Je sais que Reece fait partie de ta vie. Je tâcherai d’être cool avec lui.
– Merci.
Ses cheveux retombaient à nouveau sur son visage. Délicatement, je mis quelques mèches derrière son oreille, avant de poser ma main sur sa joue.
– Ma petite psychopathe… L’opération « Fausse copine » est terminée, murmura-t-il. Au cas où tu te posais la question.
– Vraiment ?
– Voilà comment je vois les choses : on est en couple jusqu’à ce qu’on décide du contraire. Ne nous prenons pas trop la tête. Laissons les choses se résoudre d’elles-mêmes, O.K. ?
Étant donné que nous avions commencé à coucher ensemble il y a moins d’une heure, cela me semblait être une sage décision.
– Je suis d’accord.
– Ravi de vous accueillir à bord, mademoiselle Rollins. (Recouvrant ma main de la sienne, il la pressa contre son visage.) Je ne voudrais pas me comporter comme un goujat ou quoi que ce soit, mais il y a quelque chose qui me chagrine.
– Quoi donc ?
– Ton tee-shirt.
J’ouvris la bouche. La refermai.
– Je pense qu’il t’irrite la peau. Enfin, inconsciemment, expliqua-t-il, l’air grave et le regard intense.
– Mon tee-shirt irrite mon inconscient ?
– Non, je pense qu’il irrite la peau délicate de tes tétons et la zone qu’il y a autour… comment on appelle ça déjà ?
– L’aréole ?
– Oui, c’est ça. Eh bien, comme cette partie délicate est toute rose et sensible, tu vois, mon inquiétude porte sur le fait que le tissu rugueux et rigide de ton haut doit provoquer chez toi une gêne importante.
– Tu sais que tu aurais fait un excellent vendeur ?
Il était tellement convaincant que je me sentais presque mal pour le coton de mon tee-shirt à manches longues.
– Je porte un soutien-gorge, mais mes tétons sont très touchés de ta sollicitude.
– Ouais, ton soutif est dans le même panier. Ils sont tous les deux ligués contre toi.
– Sans blague ?
J’éprouvais le plus grand mal à ne pas sourire.
– Je t’assure. Heureusement que je suis là pour régler ce genre de problèmes.
– Et si je rentrais pour enlever mon haut et mon soutien-gorge ? Est-ce que ça t’apaiserait ?
– Oui, je crois que je me sentirais nettement mieux.
– Ça marche. Le premier arrivé ?
Je sautai sur mes pieds et montai les marches à toute blinde en gloussant. Mal m’entoura de son bras par-derrière, me soulevant de terre et me ramenant contre lui.
– Gagné ! lança-t-il.
Il me porta à l’intérieur de l’appartement, où nous gagnâmes la partie tous les deux. Haut la main.