ÉPILOGUE

Sillage ! Qu’en dit le vieux pêcheur à son petit matelot ? Il faut oser le sillage ! Qui reste fidèle au quai mourra d’ignorance ou de faim, mais c’est la peur et la paresse qui l’auront tué. Sillage ! Pourvu que tangue la barque, il n’y a pas de petit sillage. Rame en l’air, en avant, ramez ! Le cap n’est jamais hors d’atteinte, c’est le temps que l’on perd avant de se mettre en route qui l’éloigne. Sillage ! En avant, ramez ! Chaque coup de pagaie vous gagne la course, comme ceux inaccomplis retiennent les défaitistes en rade, inassouvis. Ô hisse, rameurs, ramez ! Qui dilue la mer de sa sueur aura de l’eau douce ! En avant, ramez ! Tout au bout du sillage, là-bas, à Adiaguediâkh, fleurissent les rêves pour faire oublier leurs courbatures aux rameurs. Sillage ! Que personne ne renonce à son sillage !

Coumba était prête à larguer les amarres, mais, malgré sa motivation, elle ne pouvait ouvrir son nouveau sillage sans jeter un dernier coup d’œil à Sangomar. Qu’importent la longueur des tibias et la présence des dents de sagesse, il est un enfant en nous qui demande toujours qu’on lui tienne la main. Et, s’il ne pleurait plus la nuit, même Dieu serait inutile. Qu’importent les fanfaronnades cartésiennes, il est en nous un enfant insensible aux verdicts de la science et quand le Ciel ne lui tend aucune main, il la cherche dans ses pensées magiques. Un soir, alors que ses parents et Fadikiine dormaient paisiblement, Coumba céda à la tentation d’une dernière incantation. Peut-être que le sortilège de la nuit du Saloum pourrait lui offrir une toute petite entrevue avec Bouba.

– Ô Sangomar, roi des ombres ! Moi, Coumba, l’enfant lavée dans tes eaux, je reviens vers toi, humblement. Sangomar, que ton index déchire la nuit ! Accorde-moi la vue qui traverse la nuit ! Ô Sangomar, roi des ombres, par la grâce de Mâmayiin, ouvre-moi le chemin jusqu’à mon aimé ; rien qu’une fois, seulement, une toute petite dernière fois ! Ô Sangomar, roi des ombres…

Coumba invoqua, supplia le djinn et les mânes des ancêtres pendant des heures, testant toutes les variantes de sa formule, en vain. Même sa transe habituelle ne se produisit pas, son esprit restant trop lucide, trop arrimé au sol pour flotter vers l’île magique. Déçue, elle essaya de comprendre la raison d’un tel échec. Finalement, elle se dit que Sangomar la confrontait à ses propres engagements. N’avait-elle pas libéré Bouba et promis de poursuivre sa route avec Fadikiine, sans se retourner ? Elle se raisonna. D’une part, Mâmayiin ne veillent pas que sur elle et, d’autre part, le djinn de l’île sacrée donne de son attention, mais, une fois sa mission accomplie, il ne revient pas en arrière. Sangomar donne la vue à travers la nuit, mais quand vous avez vu votre chemin, il vous laisse poursuivre librement votre route. « Moi, l’enfant, lavée dans tes eaux… Mma, Maman ou Meuh ? » Trémolos ou pas, les enfants apprennent à marcher une fois dans leur vie et, quand ils ont le pas ferme, leur maman leur lâche la main. Veillant sur son immense royaume des ombres, accueillant chaque jour de nouveaux veilleurs, Sangomar est trop occupé pour se laisser déranger par l’inconstance des vivants. Il envoie perpétuellement ses vagues et les Pangôls de Mâmayiin vers les îles du Saloum, mais, lui-même, avec ses trois têtes et ses six bras, il ne se mobilise que très rarement, et seulement par sollicitude, pas en fonction des caprices de ces humains qui lui en demandent toujours plus.

Coumba n’avait plus d’autre choix que de continuer sa route, jusqu’à ses retrouvailles avec Bouba. Tous les enfants sevrés partagent la même mine maussade et la nécessité de se nourrir autrement, il en va de même pour les adultes, après toute tutelle. Sevrée de la réconfortante magie de Sangomar, Coumba devait trouver une autre façon d’éclairer ses nuits pour tracer sa voie et celle de Fadikiine. Au lieu de perdre encore du temps à tenter vainement de circonscrire la béance laissée par l’absence de Bouba, elle devait maintenant s’employer à remplir sa vie, afin de donner un solide appui aux pas de Fadikiine. Au Saloum comme ailleurs, les mères n’ouvrent pas la marche en brousse par témérité, mais afin que leurs enfants, cheminant derrière elles, n’aient pas peur des monstres en embuscade dans les bois. Ainsi, ce que l’on appelle courage ou héroïsme n’est souvent que sens du devoir, bien compris et assumé jusqu’au sacrifice. Et cela, les mères du Saloum le font mieux que toute autre ; elles qui accouchent sans péridurale céderaient leur vie si la quiétude de leur enfant le requérait. Avec les fossettes de sa mère et le front de son père, Fadikiine grandissait, ses petits pieds pressés filaient vers l’avenir qui l’appelait. Pour accompagner cette invitée du monde, Coumba n’avait pas le temps de boiter. Chaque fois que sa fille dirait Mma, Maman ! elle devait répondre, debout, à l’instar de sa propre mère.

Même si son cœur d’amoureuse restait encore convalescent, Coumba, la mère, était prête à déployer ses ailes. Entourée de ses parents, elle prit le temps de se requinquer au calme, puis prépara tranquillement son nouveau départ, dans les meilleures conditions possibles. Yaliâm restait très attentionnée. Quant à son père, d’ordinaire peu loquace, il saisissait toutes les occasions pour lui faire la conversation et taquiner Fadikiine. Même Wassiâm, une fois sa déception digérée, se montrait chaleureuse avec elle, lorsqu’elle passait régulièrement voir sa petite-fille. Dans les méandres du Saloum, il arrive que les intérêts fassent ramer dans des directions opposées, on s’écarte, se tourne le dos, mais, finalement, on se retrouve toujours pour réparer le filet des liens familiaux, premier trésor des insulaires. Ainsi va la vie au village, les bisbilles divisent l’île, mais, dès que les choses sont tirées au clair, les césures se referment, aussi vite que les sillons de l’estuaire creusés par la marée basse s’effacent dès la première vague. Reflux, flux ! Au Saloum, ce n’est pas qu’une humeur marine, parfois, c’est un mouvement du cœur imitant celui des bras de mer et des poignées de main.

La nouvelle année s’installait, le Saloum charriait lentement les feuilles de palétuviers, la routine rouillait les épaves, les éprouvés diluaient leur blues à l’eau de source. Les pélicans s’élançaient, partaient pêcher leur pitance et revenaient repus, survolant les berges de l’île, en toute indifférence. D’où tenaient-ils cette légèreté que les humains leur jalousent ? se demandait Coumba. Pourtant, en cette existence maritime où ils partagent le grenier des hommes, nul doute qu’ils y laissent des plumes, eux aussi. Maintenant qu’elle n’avait plus besoin de se promener à l’heure du loup ni même d’être accompagnée par sa mère, Coumba appréciait la plage comme bon lui semblait. Parfois, à marée haute comme à marée basse, un navire flottait dans ses yeux. Un navire qui tanguait, chavirait, sombrait encore et encore. Mais, devenue plus forte que quatre mois plus tôt, Coumba luttait contre cette vision en se disant que ce navire ne renfermait personne, ses occupants poursuivant leur route au royaume des ombres. Immortels, les aimés ! se répétait-elle. C’est ainsi qu’elle avait conclu son carnet, elle n’allait pas se dédire et, plus tard, elle le confirmerait à Fadikiine.

L’Atlantique murmurait ses secrets aux rameurs et berçait Niodior dans un drapé bleu qui tombait du ciel. En fin d’après-midi, quand le Maître de l’horizon exposait ses toiles pastel, les nuances de lumière semblaient toutes nouvelles à l’œil de Coumba. Les Niominkas sont-ils voyageurs, parce que les vagues qui frappent à leurs portes amplifient le chant des sirènes ? Sinon, c’est parce que le ciel du Saloum, refusant la monotonie, arbore tous les tons et déploie tout son charme pour les attirer loin de leurs cocotiers. Après tant de mois à vivre recluse, recroquevillée sur son désespoir, Coumba redressait enfin la tête et ses yeux ne se lassaient plus de butiner les couleurs du coucher de soleil, qui se répandaient là-bas, au-dessus de Sangomar. Essayait-elle ainsi d’enrichir sa propre palette, puisqu’elle s’apprêtait à repeindre sa part de ciel ? Certes, la mer a le même goût que les larmes, mais c’est elle qui lave les yeux des enfants du Saloum de toute tristesse. Le meilleur psychologue de la jeune veuve, c’était le bon air du rivage de Niodior. Les traits de Coumba semblaient avoir été lissés par la brise. Son rictus de douleur avait disparu et sa mère n’était pas seule à remarquer la nette amélioration de son humeur. Enfin, elle mangeait avec appétit, prenait à nouveau plaisir à discuter et souriait plus fréquemment. Parfois, on l’entendait même rire aux éclats du babillage gesticulant de Fadikiine, à qui elle tenait d’interminables conversations. Coumba répondait à toutes les sollicitations de sa fille, lui parlait encore et encore. Détenait-elle un autre sortilège permettant de décrypter les étranges sons qu’émettait la petite Fadikiine ? Tchoukour-kouroum ! Le hibou dit qu’il n’en sait rien, en revanche, il assure qu’il n’y avait pas mieux que de telles scènes pour réjouir Yaliâm. Non seulement elles l’amusaient, mais, de surcroît, l’harmonie de ce duo la rassurait lorsqu’elle imaginait ses deux chéries en ville, rien qu’elles deux, là-bas, à Adiaguediâkh, loin de sa vigilance.

Deux mois après sa sortie de veuvage, Coumba regagna la capitale sénégalaise avec Fadikiine, qui, maintenant, marchait. Le petit studio qu’elle avait occupé avec Bouba ayant été reloué pendant sa longue absence, elle trouva le reste de ses affaires chez des parents habitant au quartier voisin, qui l’hébergèrent le temps de retrouver une nouvelle adresse à côté. Au marché, rien n’avait bougé de la boutique de Bouba. Dès son premier passage, les commerçants voisins, émus de la revoir, se passèrent le mot. Bouba était leur ami à tous, au moins une bonne connaissance, ils n’allaient pas laisser sa veuve se débattre seule pour élever sa fille. Aussi, commandes ou livraisons, chacun se fit un point d’honneur de la soutenir comme il le pouvait. Certes, avec la modestie de ses moyens, rien ne s’annonçait facile, mais Coumba était déterminée à faire fructifier son commerce, petit à petit.

Mais avant de plonger tout entière dans le travail, elle tint à respecter une promesse. Ainsi, son retour à Dakar fut un grand soulagement pour d’autres.

– Allô ?

– Oui, bonjour, madame. Je m’appelle Coumba, excusez-moi de vous déranger, mais…

– Coumba, dites-vous ? La Coumba de Pauline ? Pardon, je veux dire, la Coumba de… du numéro de… Enfin, l’amie dakaroise de Pauline et Sihalebe ?

– Oui, madame, c’est bien moi…

– Djilali ! Viens, vite ! C’est incroyable ! Chéri, téléphone, dépêche-toi ! La Bonne Mère a fini par nous entendre…

À la fin de ce premier entretien empreint de retenue, ils échangèrent des adresses et se promirent de garder le contact. Coumba leur dit qu’elle leur enverrait dès que possible les quelques affaires que Pauline et Sihalebe avaient laissées chez elle. Mais Linda lui dit, qu’avec son mari, ils reviendraient bientôt pour les récupérer et, surtout, pour la rencontrer, elle, la seule à pouvoir leur parler des derniers jours de leur chère fille.

D’autres coups de fil suivirent, de plus en plus longs, jusqu’au voyage du vieux couple. Durant leur séjour, ils s’organisèrent pour passer le plus de temps possible avec Coumba. Une Coumba ravie d’être utile aux parents de son amie, mais surtout, assez remise pour répondre aux questions de Linda. Au début, celle-ci était encore obnubilée par l’idée du renflouement du bateau. L’absence de sépulture la torturait. Après plus de sept mois à partager la même douleur et le même questionnement, Djilali semblait presque résigné à l’impossibilité de consoler sa douce moitié. Alors un jour, comme Linda, bouleversée par les souvenirs, n’arrêtait pas de s’exclamer et d’interroger, Coumba ne sachant plus comment la réconforter décida de leur faire partager une autre façon de voir les choses, celle qui l’avait elle-même aidée.

– Désolée, madame, dit-elle, mais je pense qu’il ne faut pas les déranger, ils sont chez eux. D’après la religion sérère animiste, sur la terre de Roog Sène, chaque être vivant est chez lui, où qu’il se trouve. Et Roog rappelle ses enfants à l’endroit de son choix pour les envoyer poursuivre leur mission dans une autre partie de son univers. Pourquoi lui disputer nos morts, alors qu’ils sont déjà occupés ailleurs ? Je comprends que les récupérer serait une consolation pour vous, mais pour nous, les déranger serait leur manquer de respect. Laissez-les dans nos bras, dans les bras de Mâmayiin, étreints par leurs frères, ils sont chez eux. Partis ensemble, ils continuent leur route ensemble, là-bas, au royaume des ombres. Et Sangomar veille sur eux pareillement, comme eux-mêmes veillent sur nous. Pour nous, mort ou vif, personne n’est inaccessible. Bouba, Sihalebe, Pauline et tous les autres, avec nos ancêtres, Mâmayiin, ils veillent sur nous depuis Sangomar. D’ailleurs, parfois, ils peuvent nous rendre visite.

– Vous rendre visite ! Comment ça, vous rendre visite ? s’étonna Linda.

– Oui, madame Linda, c’est exactement ça. À vous aussi, ils pourraient rendre visite un jour, si vous le voulez vraiment. Mon mari et Sihalebe sont venus parfois me parler. Pauline aussi est venue, deux fois, me demander de vos nouvelles, elle pense très fort à vous. Là-bas, au Saloum, en face de mon village, il y a Sangomar, l’île sacrée…

Une soirée entière, Coumba raconta ses visions animistes à Linda et Djilali, qui, d’abord déroutés, cédèrent ensuite à la curiosité. Plus Shéhérazade parle, moins la nuit est noire et plus la mort s’éloigne. Plus Coumba déroulait son récit, plus Linda et Djilali se laissaient prendre au jeu. Et, quoi qu’en pense la Bonne Mère, ils répondirent à l’appel de Sangomar. Non seulement ils avaient trouvé une nouvelle fille en Coumba, mais ils ne voulaient pas rentrer à Marseille sans avoir goûté aux nuits du Saloum, surtout si Pauline y suivait le sillage des lucioles pour parler aux vivants.

Au Saloum, ils apprécièrent le délicieux sikat, le couscous au poisson. Ce n’était pas une bouillabaisse, mais le barracuda du bolong ne déplut pas au palais marseillais. Comme ils avaient encore beaucoup de questions concernant la culture de Coumba, qui dialogue avec les morts, le hibou interrogea la nuit et leur répondit : « Tchoukour-kouroum ! Où étions-nous, avant de partager le plancher des vaches ? Où allons-nous, en prenant congé des vaches ? Tchoukour-kouroum ! Qui ne peut décrire les esprits ne peut nier leur présence, toute personne à qui vous parlez en étant peut-être un. Tchoukour-kouroum ! Il reste des secrets dans l’univers et le fait de les ignorer ne suffit pas pour nier leur existence. Le sortilège de Sangomar en est peut-être un, mais il ne coûte une dent à personne et n’envoûte que ceux qui acceptent d’embarquer. Et ils embarquent, sachant qu’un cap est toujours plus prometteur qu’un quai. Allez, cap sur Adiaguediâkh ! »

Tchoukour-kouroum ! narguait le volatile, qui volait peut-être simultanément une âme avec les Nakwé. Mais, même lui, Roog Sène l’enverra poursuivre son voyage et son lugubre chant, là-bas, à Adiaguediâkh. Au Saloum, Sangomar est à la jonction des mondes, il accueille les escales, donne la vue à travers la nuit et guide les voyageurs. En escale au Saloum, Linda et Djilali, eux aussi, étaient en route à leur façon, tout comme Coumba et Fadikiine.

Les années passant, la venue des Marseillais était devenue un moment de retrouvailles amicales, pendant les vacances. Certaines tragédies amputent les familles, mais, parfois, elles leur offrent de nouveaux membres. Le Maître du jeu jette son dé, les humains comptent leurs points, puis la vie continue. Sans oublier les êtres chers perdus, on reconstruit avec ceux qui, certes, ne les remplaceront pas, mais réduisent le vide en se plaçant à leur juste place et redonnent envie de marcher. Roog Sène accommode, raccommode son Œuvre comme il lui plaît ; lui reprochant ses immenses coups de pelle, on oublie souvent sa grande poésie. Et puisqu’il a fait l’Homme à son image, reconstruire fait partie de la nature humaine, voyez le plaisir que prennent les enfants à détruire leurs châteaux de sable ou leurs tours de Lego, pour, aussitôt, s’échiner à les rebâtir.

Le temps passait, Fadikiine grandissait, Coumba s’occupait de son commerce, renouait des relations, recevait ses amis avec plaisir, allait au village de temps en temps, au grand bonheur de ses parents, ravis de la voir ragaillardie. Oui, la vie continuait, malgré tout, et ça ne l’agaçait plus de l’entendre, puisqu’elle le constatait elle-même. On compatit, entoure, cajole les éprouvés, mais finalement, n’est-ce pas l’action qui redonne saveur aux jours ?

Qu’importe la modestie de ce que l’on accomplit, agir, jeter sa poignée de sable dans les béances reste la meilleure consolation, car c’est du terrain gagné sur l’immensité de l’impuissance humaine. Qu’importent les obstacles, l’attrait du cap donne du courage au marcheur et fortifie sa foulée. En avant, marche ! Coumba fonçait vers cette anguille de vie et, s’il le fallait, elle l’attraperait à coups de talon, car elle ne vacillait plus. En avant, marche ! Ceinturée de tiwâne, Coumba fonçait. Tewmâma ! Là-bas, à Adiaguediâkh, sur la lune, à portée de main, le devenir de Fadikiine attendait le courage de sa mère. En avant, marche ! Coumba avançait. Tewmâma ! Quand ses conversations avec Bouba lui revenaient, elle souriait, reconnaissante, puis s’exclamait : Kôrmâma, djoundjoung ! L’avenir de Fadikiine à l’horizon, Coumba traçait son nouveau sillage et ne demandait plus qu’une chose à Sangomar : dans l’Océan des ténèbres du troisième millénaire, qu’il subsiste une île où s’élève la flamme du feu de bois des veilleurs ! Fadikiine embarquait, elle ramerait vers la lumière. Sillage →

 

Cap sur la prochaine escale !