paresses à l’usage des distraits


L’homme est bon : il oublie le mal qu’il a fait.

 

On risque moins à diffamer qu’à contredire.

 

Contredisez un principe, on vous applaudit ; contredisez un goût, on vous égorge.

 

L’esprit de sérieux. Le genre de sérieux change toutes les deux générations, mais l’essence de cet esprit reste. Le talent continue à être persécuté par des gens qui n’y ont apparemment aucun intérêt intellectuel. Ils ont l’intérêt de la préservation de l’espèce.

 

Nous ferions bien d’avoir un peu moins d’idées, et un peu plus de pensées.

 

La plupart des idées ne sont que des coutumes.

 

Il faut dix ans à un homme pour se débarrasser d’une idée, cent ans à un peuple.

 

Exprimez une pensée, on vous accusera de faire de l’esprit.

 

Ce qu’on appelle apparence est l’autre nom du préjugé que nous avons des êtres.

 

Toutes les réputations sont fausses, puisque ce sont des réputations.

 

Ce qui distingue l’homme de la brute, c’est la lecture. Ce qui fait d’un homme une brute intellectuelle, c’est la lecture.

 

Nommez la chose qui ne veut pas être nommée, vous êtes mort. Nommez la chose qui n’existe pas, c’est la gloire.

 

Ce n’est pas le bonheur qui est haï, c’est l’air du bonheur.

 

Quand on parle énormément d’une chose, c’est qu’elle n’existe plus. Quand on ne parle plus d’une chose, c’est qu’elle s’est réalisée.

 

Ce qu’on proclame est cru.

 

On n’embête que les faibles.

 

Ce qui aura été le plus persécuté au XXe siècle, c’est l’homme.

 

Personne n’est oublié, sauf les vivants.

 

Je suis pour les causes gagnées. En particulier les miennes.

 

Le je est honnête.

 

Le moi est pénible.

 

L’introspection me fait rire.

 

Écrire posthume.