Si tant est qu’une personne soit jugée sur ses actes, les références de David Ricardo dans le monde de la finance peuvent sans nul doute servir de recommandation pour ses idées plus philosophiques sur l’économie. L’un des dix-sept enfants d’une famille juive séfarade ayant migré de Hollande en Angleterre peu de temps avant sa naissance, il avait hérité de son père un don quasi magique pour le marché financier. Rejoignant les affaires paternelles à l’âge de quatorze ans, il se fit si rapidement une réputation que, lorsqu’il partit sept ans plus tard, il fut capable de monter sa propre société. Pourquoi ce départ ? L’agent de change sérieux et pondéré qu’il était venait de tomber amoureux d’une jolie quakeresse et, pour l’épouser, il renia famille et religion. Sa mère ne lui adressa plus jamais la parole. Son succès dans la finance continua cependant, à tel point qu’il devint totalement indépendant à vingt-six ans et se retira des affaires à l’âge de quarante-deux ans, en possession d’une fortune de deux millions et demi de dollars. Pendant ce temps, huit enfants étaient nés de leur union.
Ricardo se tourna vers l’économie après la lecture de l’ouvrage d’Adam Smith, La richesse des nations. Il n’avait pas trente ans et en fit une sorte de passe-temps, fréquentant quelques-uns des grands penseurs de l’époque, tels James Mill et Thomas Malthus. Il devint un avocat précoce de la théorie monétaire et sema la zizanie en 1809 quand il accusa la Banque d’Angleterre de créer l’inflation en imprimant trop de billets. Cependant, ses plus grandes contributions à la théorie économique furent la loi des rendements marginaux décroissants – expliquée dans son Essai sur l’influence des bas prix du blé sur les profits du capital (1815) – et la théorie de l’avantage comparatif, exposée dans son ouvrage décisif, Des principes de l’économie politique et de l’impôt, en 1817. Membre du Parlement de 1819 à sa mort en 1823, il était respecté de la classe politique aussi bien à gauche qu’à droite
1772
Naît à Londres
1786
Rejoint son père dans les affaires
1793
Épouse Priscilla Anne Wilkinson
1810
Publie Essai sur le haut prix du lingot : preuve de la dépréciation des billets de banque
1814
Se retire des affaires, en possession d’une fortune
1815
Publie Essai sur l’influence des bas prix du blé sur les profits du capital
1817
Publie Des principes de l’économie politique et de l’impôt
1819
Élu député de Portarlington, en Irlande
1823
Meurt à Gatcombe Park, dans le Gloucestershire