Francisque Sarcey écrivait, dans le Gaulois du 13 juin :
« Des hommes qui sont de sang-froid, du jugement et de la parole de qui je ne saurais douter, m’ont parlé avec un étonnement mêlé d’épouvante de scènes qu’ils avaient vues, de leurs yeux vues, et qui m’ont fort donné à réfléchir.
De jeunes femmes, jolies de visage et vêtues de robes de soie, descendaient dans la rue, un revolver au poing, tiraient dans le tas, et disaient ensuite, la mine fière, le verbe haut, l’œil chargé de haine : « Fusillez-moi tout de suite ! » Une d’elles, qui avait été prise dans une maison d’où l’on avait tiré par les fenêtres, allait être garrottée pour être conduite et jugée à Versailles.
– Allons-donc ! s’écria-t-elle, épargnez-moi l’ennui du voyage !
Et se campant contre un mur, les bras ouverts, la poitrine en avant, elle semblait solliciter, provoquer la mort.
Toutes celles qu’on a vu exécuter sommairement par des soldats furieux, sont mortes l’injure à la bouche, avec un rire de dédain, comme des martyres qui accomplissent, en se sacrifiant, un grand devoir. »