« Un homme au teint basané, aux cheveux noirs, de forte corpulence, s’assit au coin de la rue de la Paix et refusa d’aller plus loin. Après plusieurs essais pour le contraindre, un soldat, perdant toute patience, le perça à deux reprises de sa baïonnette en lui ordonnant de se lever et de reprendre sa marche avec les autres. Comme on devait s’y attendre, la semonce fut sans effet. Alors, on le saisit, on le mit sur un cheval. Il sauta aussitôt à bas. On l’attacha à la queue de l’animal qui le traîna, comme on fit de la reine Brunehaut. Il s’évanouit à force de perdre du sang. Réduit enfin à l’impuissance, il fut lié sur un wagon d’ambulance et emmené au milieu des cris et des malédictions de la populace. »
(Times, 29 mai 1871.)
« Près du parc Monceau, le mari et la femme furent arrêtés et dirigés sur la place Vendôme, distante de deux kilomètres. Ils étaient tous deux invalides et incapables d’aller aussi loin. La femme s’assit sur une pierre et refusa de faire un pas de plus, malgré les exhortations de son mari. Alors, tous deux ils s’agenouillèrent, suppliant les gendarmes de les fusiller sur place s’ils devaient mourir. Vingt revolvers les abattirent, mais ils respiraient encore et ne moururent qu’a la seconde décharge. Les gendarmes s’éloignèrent, laissant là les cadavres. »
(Times, 29 mai 1871.)
« Un autre prisonnier qui avait aussi refusé de marcher fut traîné par les mains et par les cheveux le long de la route. »
(Times, 30 mai 1871.)