Chaudey fusillé

Dans cette nuit, vers deux heures, Raoul Rigault, ne prenant d’ordre que de lui seul et sans consulter aucun de ses collègues, se rendit à la prison de Sainte-Pélagie, dirigée par le frère de Ranvier, d’une exaltation fiévreuse et qui se pendit le surlendemain. Raoul Rigault prétendit avoir des ordres, se fit amener Chaudey et lui signifia qu’il allait mourir. Chaudey n’y pouvait croire, rappela son passé républicain, socialiste. Rigault lui reprocha la fusillade du 22 Janvier. Chaudey jura qu’il était innocent. Cependant, il était à ce moment la seule autorité de l’Hôtel de Ville. Ses protestations se brisèrent contre la résolution depuis longtemps arrêtée de Rigault qui se souvenait de son ami Sapia, mort à ses côtés. Conduit dans le chemin de ronde, Chaudey fut passé par les armes, avec trois gendarmes pris le 18 mars. Après le 31 Octobre, il avait dit à Ferré et à des partisans de la Commune qui réclamaient la liberté de Louise Michel et de leurs amis : « Les plus forts fusilleront les autres. » Il mourut peut-être de ce mot.