L’affaire de la rue Haxo

Le 12 mars, l’affaire de la rue Haxo vint devant le 6e conseil, toujours présidé par Delaporte. Les exécuteurs des otages avaient été aussi introuvables que ceux de la rue des Rosiers. L’accusation se rabattait sur le directeur de la prison, François, qui avait disputé ses détenus, et sur vingt-deux personnes dénoncées par des commérages. Aucun des témoins à charge ne reconnut les accusés. Deux vicaires de Belleville, une lingère, racontaient des histoires énormes, mais ajoutaient : « Je n’ai rien vu, j’ai entendu dire. » Delaporte multiplia ses menaces avec un tel cynisme que le commissaire Rustaut, qui avait fait ses preuves dans les procès précédents, ne put se retenir de dire : « Mais vous voulez donc les condamner tous ! » Il fut remplacé par l’abruti Charrière. L’accusation s’évanouissait d’heure en heure devant les dénégations des témoins. Aucun des accusés n’échappa. Sept furent condamnés à mort, neuf aux travaux forcés, les autres à la déportation.