La victoire fut au courage républicain qui avait su se discipliner. Malgré préfets, magistrats, condamnations – il y en eut deux mille sept cents – les républicains l’emportèrent aux élections du 24 octobre 77 par une majorité de 117 voix que les invalidations de candidats officiels devaient beaucoup accroître. De Broglie, qui écrivait de l’histoire sans y rien comprendre, voulait que Mac-Mahon résistât ; la nouvelle Chambre fit une commission de salut public, ordonna une enquête électorale, contraignit de Broglie à rentrer dans la coulisse. De là encore, il gouvernait Mac-Mahon, assez pour lui faire nommer un ministère de caporaux. La Chambre refusa de déposer le budget ; Mac-Mahon n’eut pas la fierté de se démettre ; il fit le blessé comme à Sedan et délégua Dufaure, qui signa pour lui le revers.
La Chambre victorieuse débuta par amnistier tous ses amis condamnés depuis le 16 mai. Elle ne pensa même pas à ceux de la Commune. Il n’y eut que le peuple pour s’en souvenir. L’Exposition universelle de 78 occupa d’abord toutes les activités ; mais en septembre, à l’anniversaire de la mort de M. Thiers, pompeusement préparé par des articles, des illustrations où l’ennemi de Paris était représenté en apothéose foulant aux pieds une Commune à face de guenon, le conseil municipal de Paris refusa d’envoyer une délégation. À Marseille, on combattit l’envoi de délégués, « parce que M. Thiers avait été le bourreau de la Commune ». Dufaure répondit par trente-quatre condamnations, l’arrestation d’une foule de contumaces rentrés en France et l’interdiction du congrès socialiste international qui devait se tenir à Paris.