Cluseret a longuement raconté dans le Fortnightly Review et le Frazer’s Magazine l’histoire de son ministère. Ceux qui voudront vérifier cette Histoire de la Commune devront lire ces articles. Je ne puis en citer que quelques lignes pour donner une idée de l’impertinente hâblerie de ce général Boum :
« Il faut (dit Cluseret, en parlant de ses collègues) que le principe de la Commune ait été en lui-même bien fort pour avoir tenu soixante jours contre de pareils imbéciles. » (Les Coulisses de la Commune. Frazer’s Magazine. Décembre 1872.)
« Le succès était si facile et si simple qu’il fallait la double dose d’ignorance et de vanité dont s’étaient bourrées les pauvres cervelles de la majorité de la Commune pour frustrer le peuple de sa victoire. » (La Commune de Paris de 1871. Frazer’s Magasine. Mars 1873.)
« Il (Delescluze) n’osa jamais m’attaquer en face qu’une seule fois ; mais il sortit si penaud de cette rencontre, qu’il se contenta dès lors d’intriguer contre moi derrière mon dos, tout en me faisant la meilleure figure. » (Les Coulisses de la Commune. Frazer’s Magazine. Décembre 1872.)
« Lors de mon entrevue à Aubervilliers avec le comte de H…, je lui dis : « Quinze jours après mon arrestation, Paris sera « aux mains des Versaillais. » Je ne me trompais que de cinq jours. La machine était mieux montée (par lui, Cluseret) que je ne le supposais. » (Le Côté militaire de la Commune. Fortnightly Review. Juillet 1873.)
J’aurais pu (lors de son arrestation par le Conseil) faire appel au peuple, à Belleville, à Montmartre, à la rue d’Arras. Il m’aurait été facile de le convaincre de l’incapacité et de l’imbécillité des chefs de la Commune… J’aurais pu, d’un seul coup, écraser mes adversaires… Qu’on me cite une seule circonstance où le peuple soit resté sourd à ma voix. À Lyon, à Marseille, à Belleville, aux Halles centrales, à Montmartre, à la rue d’Arras, partout le peuple m’a reçu comme un ami… car il a en moi plus qu’un ami… son incarnation.
Mais qu’en serait-il résulté ? Ma dictature forcée. Or, j’étais résolu à l’éviter à tout prix.
La France meurt des dictateurs gros et petits, des Bonaparte et des Gambetta. Ce qu’il lui faut, ce sont des hommes honnêtes, des Lincoln et des Bolivar, simples, justes, dévoués, s’absorbant dans le peuple… Cet homme que mon pays n’a pas connu, je voulais le lui faire connaître. » (Les Coulisses de la Commune. Frazer’s Magazine. Décembre 1872.)