Les plantes des druides

Dans cette recherche portant sur vingt et une des principales plantes que les druides affectionnaient, j’ai essayé de traiter les différents aspects des plantes et la place qu’elles peuvent occuper dans tous les domaines de notre vie. J’ai volontairement laissé de côté les utilisations alimentaires car ce n’est pas l’objet de cet ouvrage. Pour certaines de ces plantes, j’ai mentionné la loi des signatures, qui mérite quelques explications.

Doit-on croire à la théorie des signatures ?

La fameuse loi des signatures, vieille comme le monde et reprise par Paracelse, s’appuie sur le fait que la couleur, la forme, l’odeur, la texture d’un arbre ou d’une plante, ainsi que son mode de vie, nous en disent long sur l’influence qu’il ou elle peut avoir sur nous.

Au XVIIIe siècle, Gœthe écrit : « Dans la nature, il faut considérer les formes extérieures et tangibles comme étant les indicateurs des propriétés des parties intérieures, invisibles. »

S’il est quelquefois délicat de tirer des conclusions trop hâtives de cette théorie, notamment quand il s’agit de déterminer les propriétés médicinales d’une plante, c’est par la finesse de notre intuition et de notre observation que nous pouvons comprendre les qualités vibratoires d’un arbre ou d’une plante. C’est ainsi que le docteur Bach a passé des années à observer la nature, avant de réaliser la gamme des 38 élixirs floraux. Ayant commencé sa vie par une carrière de médecin et de chercheur scientifique en bactériologie, il abandonna tout cela vers l’âge de 40 ans, et dira lui-même qu’il lui faudra oublier tout ce qu’on lui avait appris pour en arriver à utiliser uniquement son intuition pure. « Ne laissez pas la simplicité de cette méthode vous dissuader de l’employer, car vous vous apercevrez que plus vos recherches progresseront, plus vous comprendrez la simplicité de toute la Création. » (E. Bach)

L’univers des végétaux est immobile et silencieux et, pour entrer en communion avec lui, nous devons nous mettre à nu, nous dépouiller de nos artifices. « On ne voit bien qu’avec le cœur », disait Saint-Exupéry, et c’est dans le silence intérieur que nous comprendrons le mieux le langage des plantes.

Les exemples ne manquent pas pour comprendre que chaque plante est différente dans sa matière, mais également dans son énergie puisque tout est lié. C’est justement par sa matière que le végétal nous donne des indications sur les qualités qu’il est à même de nous transmettre, à condition de savoir observer et ressentir.

Par exemple, le bois de frêne est flexible tout en étant solide, il a une grande élasticité et une grande résistance à la compression et aux chocs. Or, sur le plan physique, les feuilles de frêne en infusion sont connues pour entretenir la souplesse et la bonne santé des articulations. Et, sur le plan émotionnel ou énergétique, le frêne nous aide à assouplir nos rigidités.

L’exemple du chêne nous démontre que les dernières découvertes scientifiques viennent souvent justifier les traditions. En effet, pour les Celtes, le chêne a toujours symbolisé la puissance, la force. Profondément enraciné, fournissant un bois extrêmement solide et bravant les intempéries, le chêne traverse le temps et nous invite à profiter de son énergie de feu. Par conséquent, on savait que l’on pouvait se mettre sous un chêne pour retrouver de la force en cas de maladie, de fatigue ou de convalescence. Or, depuis peu, des scientifiques ont découvert que l’écorce de chêne contient de nombreux composés flavonoïques qui réduisent la fatigue et améliorent l’humeur. Il y a maintenant des laboratoires qui commercialisent un extrait de bois de chêne (Quercus robur) contre les symptômes de la fatigue chronique.

Bruyère en fleurs

Légende des plantes guérisseuses

Il y a très longtemps, Diantecht, dieu de la médecine, était un puissant guérisseur. Son fils Miach ayant hérité de ses pouvoirs, montrait également de plus en plus de dispositions dans ce domaine. Il est quelquefois difficile pour un père d’accepter de se faire dépasser par son fils, la suite de l’histoire nous le confirmera.

Quand le roi Nuada eut un bras coupé à la guerre, il vint voir le père et le fils pour se faire soigner. Diantecht lui fabriqua une prothèse en argent, ce qui était déjà remarquable. Mais son fils Miach releva le défi et réussit à lui greffer un bras vivant.

Fou de jalousie, le dieu Diantecht fendit le crâne de son propre fils. On enterra Miach et quelques jours plus tard, sur sa tombe, fleurirent 365 sortes de plantes différentes. Comme par magie, elles étaient toutes disposées sur l’emplacement précis du corps qu’elles avaient le pouvoir de guérir. Toute la science de l’herboristerie était résumée là, sur cette tombe.

La sœur de Miach, qui était également une grande guérisseuse, cueillit tendrement les herbes et les disposa sur son manteau, en respectant leur ordre précis, pour se souvenir de leurs propriétés respectives.

Malheureusement, on dit que Diantecht, dévoré par la jalousie, secoua le manteau et mélangea toutes les herbes. Cette fois, le secret des plantes guérisseuses était perdu à jamais… Saurons-nous le retrouver un jour ?