Chapitre 128

— Vous avez bien envoyé le paquet ? demanda sir Winston.

— Oui, répondit le majordome. Vous faudra-t-il autre chose ?

— Non, merci. Vous pouvez y aller.

Il entra. Quelques minutes plus tard, on entendit une voiture démarrer et des phares éclairer la pelouse pendant quelques secondes. Sir Winston prit un livre dans la bibliothèque et s’allongea confortablement sur son canapé.

Il s’était assoupi le livre à la main quand il sentit qu’il faisait froid. Il tendit la main vers la couverture qu’il avait repoussée à ses pieds.

Le froid devint cinglant, puis les ampoules palpitèrent et s’éteignirent. Sir Winston éclata alors de rire tandis que toute la maison se retrouvait noyée dans l’obscurité la plus totale. Il entendit des pas. Une claudication hésitante. Les pas s’arrêtèrent. Il savait qu’il n’était pas seul.

— Tu es arrivé trop tard, dit le vieil homme. Cette fois-ci tu es bien foutu. Addio sogni di gloria ! Tu resteras ce que tu es pour l’éternité. Une pauvre ombre errante ! Tu erreras pour toujours dans les limbes. Et tu ne trouveras ni le pouvoir suprême ni la sérénité. Je meurs en paix !

Il n’eut pas la possibilité d’en dire davantage. Le sang bouillonnait déjà à ses lèvres. Quand la lumière revint dans la demeure, sir Winston Draper fixait le plafond de ses yeux grands ouverts. Le sourire d’un homme accompli illuminait son visage. Sous lui, une mare de sang s’étendait à chaque seconde qui passait.

 

Fin de la quatrième partie