Chapitre 117

Dans l’avion qui le menait à Londres, Werner s’énerva contre Charles qui n’avait pas rallumé son téléphone mobile et dont il ne pouvait pas suivre les déplacements. Il devinait qui il allait rencontrer, aussi avait-il besoin de mettre au point un plan bien pensé. La probabilité que la bible se trouve à Londres, en la possession de sir Winston, était presque nulle. Le plus plausible était qu’elle soit cachée quelque part chez le grand-père de Charles aux États-Unis, très probablement juste derrière le mur couvert d’inscriptions. Werner savait aussi que toute tentative d’entrer en force dans la pièce secrète risquait de détruire le précieux document.

Il savait aussi que son protecteur, le chirurgien Baker, Jack Baker – que son aïeul n’avait pas réussi à coincer même en montant contre lui cette cabale avec Jack l’Éventreur, qui l’avait mené à deux doigts de réaliser le rêve de la famille Fischer – avait pris toutes les mesures de précaution. Dans son fanatisme, il s’était assuré que la bible serait détruite plutôt que de tomber entre les mains de quelqu’un d’autre. Et c’était un risque qu’il ne pouvait pas assumer, lui.

Charles allait probablement récupérer le deuxième sabre et rentrer chez lui.

La mort de ces deux agents, et en particulier de Beata – la seule personne à laquelle il s’était finalement un tant soit peu attaché, après la fin de sa relation de jeunesse avec Charles –, la trahison d’Eastwood et de tout le Conseil, tout cela l’avait mis de mauvaise humeur. Il décida de laisser de côté ces idées noires et de se concentrer sur l’objectif final. Il en était plus près que personne ne l’avait jamais été dans sa famille au cours des cinq cents dernières années. Il n’avait pas droit à l’échec.

 

Dans son bureau du siège de la Section spéciale, Ledvina menait une vive discussion avec Christa.