Huile sur toile, 490 x 25,4 x 66,04 cm.
Peinture murale dans la
Grande Salle de l’université de Oslo, Oslo.
Une exposition importante fut organisée à Cologne, avec la participation d’artistes de toute l’Europe. Lorsque Munch vit cela il écrivit : « Ici est rassemblé tout ce qui a été peint de plus extravagant en Europe. Je suis comparativement classique et pâle. La cathédrale de Cologne en tremble sur ses fondations. »[6]
Le réveil germanique que Munch avait contribué à favoriser était un élément de base du mouvement expressionniste. Les héritiers de la première époque, Emil Nolde, Ernst Ludwig Kirchner, Oskar Kokoschka et jusqu’à un certain point Egon Schiele, tournant le dos au ferment créatif de Paris, se concentrèrent sur Vienne, où les théories psychanalytiques de Freud s’accordaient parfaitement avec leur introspection subjective. La progression naturelle du mouvement mena à une sorte de réalisme violent qui finalement se trouva en confrontation avec les idéaux nazis de valeur artistique. L’expressionnisme se développa sous de nombreuses formes et avec de nombreuses subdivisions, en Belgique et aux Pays-Bas, aux États-Unis, en Amérique latine, en France, en Espagne et en Italie. Le Guernica de Picasso est la vision ultime de la violence expressionniste. Après la seconde guerre mondiale, on trouvera parmi les représentants américains de l’expressionnisme abstrait Arshile Gorky, Jackson Pollock, Willem de Kooning, Mark Rothko, Franz Kline, Clyfford Still et Robert Motherwell. Le lien reliant Munch aux grands peintres américains des années 50, bien que n’étant pas direct, est perceptible et associe ces maîtres emblématiques avec le génie nordique torturé : ce qui les relie est « la volonté d’exprimer le monde intérieur de l’homme, composé d’impulsions dramatiques, de violence, et de questions sans réponses ».[7]