image8e mois

Côté bébé

Le 8e mois est déjà bien amorcé quand les questions concernant la naissance commencent à affluer, car la présence de votre bébé est de moins en moins abstraite. Il se peut que, dans votre sommeil, vous fassiez des cauchemars. Ceux-ci sont assez fréquents en fin de grossesse. Vous rêvez qu’on vous prend votre enfant, qu’on vous écartèle… Pas d’inquiétude ! Votre inconscient traduit simplement les mille et une questions qui vous assaillent, tout particulièrement s’il s’agit de votre premier enfant.

1 • « Aurai-je l’instinct maternel ? »

On a entendu tout et son contraire sur l’instinct maternel, mais rassurez-vous, la nature a tout prévu. Lors de la naissance, votre organisme va sécréter une foule d’hormones destinées à attendrir la jeune maman. C’est d’ailleurs pour cela que vous aurez la sensation d’avoir les nerfs à fleur de peau. Larmes aux yeux pour un rien, vous ne comprenez pas trop ce qui vous arrive. Cette montée d’hormones est assez magique : elle favorise le bien-être de bébé et provoque les changements physiques nécessaires pour la vie du bébé. Il suffit qu’on place un bébé dans les bras de sa mère, et que celui-ci se mette à pleurer, pour provoquer une montée de lait.

Guidée par un instinct tout à fait physique, la jeune maman a tendance à oublier tout ce qui l’entoure, et se consacre, comme l’exige la nature pour la survie de l’espèce, au bien-être de son tout-petit.

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« DES RESSEMBLANCES À L’ÉCHOGRAPHIE »

VOLONTEME, FORUM

aufeminin.com

Je trouve des ressemblances à l’échographie entre mon futur bébé et son père ! Je suis rassurée de lire dans les forums, que d’autres filles ont fait le même type de rapprochement. Quand j’ai dit cela autour de moi dans ma famille, on m’a prise pour une dingue. En fait c’est la réalité : il a bel et bien le nez et la forme du visage de son père…

L’instinct maternel n’est pas forcément immédiat

Mais nous ne sommes pas seulement des mammifères, nous sommes aussi des êtres humains doués de pensées, influencés par la société dans laquelle nous vivons, ainsi que par notre histoire familiale. C’est pourquoi l’instinct maternel, qui est tout simplement machinal et évident chez l’ensemble des mammifères, sera bien plus complexe chez la jeune maman. C’est ce qui fait la richesse de notre espèce.

Certaines mamans, même si elles ressentent l’effet des fameuses hormones (elles se sentent déprimées, pleurent sans raison…) n’ont pas le coup de foudre pour leur bébé à la seconde où il paraît ! Elles en nourrissent très souvent une grande culpabilité, et dissimulent leurs sentiments à leur entourage.

Le bébé n’est jamais comme on l’aurait pensé. Vous vous êtes probablement forgé une image de lui à partir des échographies, mais il peut être très différent à la naissance. Il a un caractère différent et son physique n’est pas celui qu’on attendait. Il est un petit d’homme à part entière, avec ses qualités et ses défauts ! Le métier de parent commence dès le jour de sa naissance. L’instinct maternel et paternel est avant tout le lent tissage d’un lien entre un petit être et le monde des adultes. Plusieurs mois sont parfois nécessaires pour apprendre à se connaître.

Faites-vous confiance !

Les mamans qui attendent leur premier bébé se sentent parfois dépossédées de leur tout-petit à cause de l’entourage. La mère, la belle-mère, la grandmère, la sage-femme, tout le monde y va de son conseil. Ceux-ci peuvent être intéressants. Écoutez-les, mais d’une oreille seulement. Écoutez avant tout votre instinct personnel. On vous dit que l’allaitement est ce qu’il y a de mieux pour votre enfant, mais quel est, au fond de vous, votre souhait profond ?

Écoutez-vous ! Si vous vous sentez à l’aise dans les gestes quotidiens avec votre enfant, celui-ci le sentira et le lien se tissera rapidement et naturellement. Bébé ne juge pas votre façon de procéder. Vous êtes sa maman, avec une personnalité qui vous est propre, et c’est ce qui le comblera de joie.

2 • Prévoyez l’arrivée de bébé

Votre petit n’est pas encore là, mais cela ne saurait tarder. Prévoyez, à ce stade, son arrivée : si vous n’avez pas encore choisi le mobilier adapté (poussettelandau, lit à barreaux ou couffin, table à langer…), c’est le moment de faire des emplettes.

Pour être sûre de ne rien oublier, faites une check-list en partant des questions que vous vous posez.

– Où dormira-t-il ? Dans un couffin près de votre lit ? Dans une chambre individuelle ? A-t-elle été aménagée (une fois bébé à la maison, il sera trop tard pour la repeindre) ?

– Comment le nourrirez-vous ? Si vous pensez donner le biberon, avez-vous le matériel adapté ?

– Où ferez-vous les soins nécessaires à sa toilette ? Dans la salle de bains ? Dans sa chambre ? Avez-vous besoin d’une petite baignoire ?

– Comment le baladerez-vous (en écharpe, en poussette…) ?

Prévoyez également des habits à glisser dans votre valise pour la maternité (pour la liste, voir le chapitre « 9e mois »).

Côté maman

Votre ventre a bien grossi : la hauteur utérine est de 32 cm. Il va atteindre son volume maximal avant l’accouchement, car votre bébé est encore haut, sa tête ou son siège ne sont pas encore descendus dans le bassin. Les intestins remontent pour laisser la place à l’utérus et à votre enfant ; les envies d’uriner sont plus fréquentes, du fait de la compression de la vessie par la tête de votre bébé. La constipation peut également être augmentée.

1 • Les problèmes de sommeil

C’est souvent à partir de 36 SA que les insomnies sont les plus fréquentes. Afin de faciliter le sommeil, pensez à vous coucher sur le côté gauche afin de favoriser une meilleure circulation veineuse (un meilleur retour veineux). En vous couchant du côté droit, votre utérus et votre bébé appuient sur des gros vaisseaux (aorte, veine cave), ce qui peut perturber votre circulation sanguine.

2 • Les difficultés à vous mouvoir

Votre bébé, ainsi que le nid douillet que vous lui construisez, étant devenu bien lourd, les gestes de la vie quotidienne sont de plus en plus difficiles à accomplir. Lorsqu’un objet tombe sur le sol, celui-ci vous semble tout à coup très, très bas… Ralentissez votre rythme au maximum, et adoptez de bonnes habitudes pour ménager votre dos :

– installez des tabourets un peu partout dans la maison, et dès que vous le pouvez, évitez la station debout et asseyez-vous. Brossez-vous les dents, maquillez-vous assise ;

– vous avez un autre enfant, celui-ci commence à courir partout ? Pour ramasser ses jouets, utilisez un balai. Réunissez-les au centre de la pièce, puis demandez-lui de vous les donner un à un ;

– courses, rangements, demandez de l’aide. Demandez, par exemple, que le livreur (ou le futur papa) installe les paquets sur une table, à votre hauteur ;

– pour vous extraire d’un canapé, asseyez-vous complètement au bord du fauteuil, puis levez-vous en poussant également sur vos bras.

3 • Les congés pathologiques

En cas de problèmes, de travail particulièrement pénible, vous pourrez bénéficier d’un arrêt de travail de 2 semaines pour grossesse pathologique. Ces 2 semaines sont appelées « les 15 jours pathologiques » ; elles s’ajoutent au congé prénatal, c’est-à-dire 6 semaines avant la date théorique du terme pour un premier enfant et 8 semaines si vous avez déjà deux enfants à la maison.

Cette disposition est réservée aux femmes qui connaissent des symptômes anormaux, ou des troubles spécifiques méritant une prise en charge précise. Ce n’est pas un droit mais une prescription médicale. Ne vous fâchez pas si la sage-femme ou le médecin estiment que vous allez bien et que vous pouvez continuer à travailler : c’est plutôt bon signe ! Votre congé prénatal commencera donc normalement 6 semaines avant le terme, vers 34 SA.

Si votre thérapeute vous conseille de vous reposer, suivez son avis : tout dépend de votre profession, de vos horaires, de vos trajets. Il faut être raisonnable pour ne pas accoucher prématurément.

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BÉBÉ PÈSE LOURD !

Le volume de l’utérus est très augmenté : il pèse 1 kg de plus qu’avant votre grossesse. Le poids du bébé est de 2,3 kg environ.

Le liquide amniotique pèse, quant à lui, 1 kg.

Le placenta pèse 500 g.

Au total, cela représente 4,8 kg et vous n’avez pas encore achevé votre grossesse !

Le suivi médical

1 • Les complications et grossesses à risques

Dans la très grande majorité des cas, tout se passe bien. Certaines pathologies sont cependant fréquentes au 8e mois et il est important que vous en soyez informée, afin de consulter si vous avez l’impression de ressentir certains symptômes.

Le diabète de la grossesse (diabète gestationnel)

Ce diabète est un problème fréquent au cours de la fin du 2e trimestre (3 à 6 % des grossesses). Il se traduit par un excès de sucre dans votre sang, ce qui nécessite un régime écartant les sucres rapides (pâtisseries, boissons sucrées, sucreries…).

Il faut favoriser le fractionnement des repas. Dans certains cas graves, après concertation avec un endocrinologue, il est indispensable de pratiquer des injections d’insuline sous surveillance stricte du taux de sucre dans le sang.

La prédisposition génétique et la prise de poids importante pendant la grossesse représentent les principaux facteurs de risque de développer un diabète gestationnel.

Si le diabète est bien pris en charge et que le taux de sucre dans le sang est normal, le bébé sera de poids normal. L’accouchement pourra alors se faire par voie basse. En revanche, si le diabète est mal suivi et que le taux de sucre dans le sang est élevé, le bébé risque d’être très gros (poids supérieur à 4,5 kg), ce qui rendra impossible l’accouchement par voie basse si vous n’êtes pas grande ou si vous avez une taille de bassin un peu juste.

Pour vous, ce diabète disparaît le plus souvent après l’accouchement, mais nécessite un suivi spécifique à distance de l’accouchement, avec en particulier le retour à un poids normal pour votre taille. Cela peut justifier la poursuite d’un régime.

L’hypertension artérielle de la grossesse (pré-éclampsie)

Il s’agit d’une pathologie fréquente qui survient dans 8 % des grossesses. Dans la plupart des cas, l’hypertension disparaît après l’accouchement.

L’élévation de la tension artérielle au-dessus de 14/9 est responsable de mauvais échange sanguin entre vous et votre bébé au travers du placenta (voir le chapitre « 7e mois »). Elle est associée à un passage de protéines dans les urines, car le rein est altéré par cet excès de tension artérielle.

Les conséquences les plus fréquentes sont des bébés de « petits poids de naissance », ainsi que la faible quantité de liquide amniotique autour de bébé. Dans les formes graves, le danger vous concerne ainsi que votre bébé : vous souffrirez de maux de tête violents, de gonflements des mains et du visage, de troubles de la coagulation et, au pire, un état de convulsion avec perte de connaissance appelée « crise d’éclampsie ». Il est donc important de consulter si vous ressentez ces symptômes.

Le traitement repose sur des médicaments antihypertenseurs et parfois un déclenchement de l’accouchement. Dans les cas les plus graves, une naissance par césarienne sera proposée avant terme.

Bien souvent, cette hypertension artérielle nécessitera une hospitalisation avec contrôle des tensions artérielles et des prises de sang régulières qui permettront à votre obstétricien de décider d’une naissance dans les meilleures conditions. En fonction du terme et de la gravité de l’hypertension, il pourra être nécessaire de vous transporter dans une maternité de type II ou III, qui pourra prendre en charge le prématuré.

Le placenta placé trop bas

Le placenta, vous le savez, est l’organe qui nourrit votre bébé et lui sert aussi de poumon et de rein. C’est le cordon, qui contient deux artères et une veine, qui relie votre bébé au placenta. Dans l’immense majorité des cas, le placenta se place naturellement vers le haut de la cavité utérine, loin du col et donc de l’endroit où va passer votre bébé à la naissance.

Lorsque le placenta est anormalement bas, il s’agit d’un placenta inséré bas, c’est-à-dire vers la sortie de bébé. Il peut se trouver près du col de l’utérus, justement là où il va sortir. Le diagnostic de placenta prævia se fait souvent à l’échographie du 3e trimestre, mais peut être fait avant s’il apparaît des saignements de sang rouge indolores, spontanés ou après un rapport. En cas d’un saignement, il faut bien sûr que vous consultiez en urgence, dans la maternité la plus proche.

Le plus souvent, le repos permet de stabiliser ces hémorragies. En cas de formes sévères, une césarienne en urgence sera réalisée, même si le terme n’est pas atteint.

Le placenta empêche le passage de bébé

Si le placenta recouvre totalement le col utérin, il s’agit d’un placenta prævia recouvrant : une césarienne est la seule solution pour faire naître votre bébé.

Lorsqu’au cours de l’échographie du 3e trimestre, votre échographe découvre que le bord du placenta affleure l’orifice interne du col de l’utérus, il vous propose une nouvelle échographie à 37 SA, voire le jour de la mise en travail. Cela permet de s’assurer que la position du placenta est suffisamment loin du col pour envisager un accouchement dans de bonnes conditions de sécurité, le risque étant un saignement du placenta lors de la dilatation du col.

L’excès de liquide amniotique (hydramnios)

Le liquide amniotique est, pour l’essentiel, le liquide secrété par les reins du bébé, c’est-à-dire son urine. Il peut être en excès et être responsable d’une augmentation franche chez la mère du volume abdominal, qui entraîne le plus souvent des contractions utérines et des présentations anormales du fœtus : présentations du siège (tête en haut) ou en travers.

La cause principale de cette augmentation de liquide amniotique est le diabète gestationnel ou certaines malformations du tube digestif, très rares, mais pouvant nécessiter une prise en charge spécifique à la naissance.

Mais très fréquemment, on ne trouve pas de cause à l’excès de liquide.

La diminution du liquide amniotique (oligo-amnios)

Ce diagnostic est évoqué quand la hauteur utérine est faible pour le terme. Il sera confirmé par l’échographie. Bien entendu, votre médecin en cherchera la cause, et en particulier une possible rupture prématurée des membranes. Dans ce cas, la maman se plaint d’un écoulement plus ou moins permanent, évoquant une fuite d’urine. Il s’agit en fait d’une rupture de la poche des eaux.

Dans les cas moins évidents, un examen du col utérin à l’aide d’un spéculum permettra d’observer un écoulement de liquide amniotique venant de l’utérus. Un test-diagnostic au moyen d’une petite bandelette réactive sera réalisé afin de confirmer une rupture de la poche des eaux. Cet écoulement de liquide pouvant être confondu avec des fuites urinaires, il importe de bien identifier l’origine de ce liquide. Car si la poche des eaux est ouverte, il y a un risque d’infection du fœtus. Un traitement par des antibiotiques ou un déclenchement de l’accouchement, même avant terme, peuvent être nécessaires.

En dehors de la rupture prématurée des membranes, la diminution de liquide peut avoir pour cause l’hypertension artérielle dont vous souffrez. Dans ce cas, le placenta assure moins bien les échanges entre votre enfant et vous. L’hypertension gêne le développement de votre bébé qui est de petit poids et qui urine peu, ce qui entraîne la baisse de volume du liquide.

2 • La consultation avec l’anesthésiste

Cette consultation a pour but de rechercher vos antécédents de problèmes de santé, les éventuels problèmes rencontrés lors d’une précédente anesthésie, des allergies. Elle est complétée par un examen clinique à la recherche de possibles contre-indications à l’anesthésie péridurale, des difficultés attendues en cas d’anesthésie générale…

L’anesthésiste vous prescrira une prise de sang qui permettra de repérer d’éventuels problèmes de coagulation. Il vous donnera des informations concernant l’anesthésie péridurale, en vous rappelant que cette dernière n’est pas obligatoire, et que le fait d’aller à cette consultation ne vous engage à rien pour la suite. Il peut vous expliquer les autres modalités de lutte contre la douleur. N’hésitez pas à lui poser toutes les questions qui vous tracassent (pour plus d’informations, reportez-vous au chapitre « Votre accouchement »).

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ATTENTION ! La consultation chez l’anesthésiste est obligatoire !

Même si vous souhaitez accoucher sans péridurale, il est possible que vous changiez d’avis ou que des difficultés imprévues se manifestent, obligeant à une anesthésie pour des forceps, une césarienne… On ne sait qu’après l’accouchement que tout s’est bien passé ! Il est donc prudent d’avoir vu l’anesthésiste avant, au cas où…

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3 • La sixième visite médicale

Cette consultation, avec un obstétricien ou une sage-femme, va commencer par la recherche des signes d’hypertension artérielle, tels que des maux de tête, des gonflements ou œdèmes des mains, du visage, des pieds, des bourdonnements d’oreilles ou la vision de « petites mouches dans le champ visuel ». La consultation se poursuit comme à chaque fois par un examen clinique général et obstétrical, comportant la mesure de la tension artérielle au repos, qui doit rester en dessous de 14/9, la mesure de la hauteur utérine en centimètres permettant d’apprécier la bonne croissance fœtale entre les échographies.

La prise excessive de poids sera aussi dépistée par la balance, elle est souvent accélérée à partir du 6e mois.

Le toucher vaginal au cours de cette consultation n’est pas systématique, et sera fait selon les équipes. En effet, il est susceptible d’engendrer des douleurs et des contractions utérines inutiles, et certains obstétriciens ou sagesfemmes ne préfèrent le réaliser, à ce terme, qu’en cas de contractions utérines, de sensation de perte de liquide amniotique, surtout pour apprécier la forme, les dimensions internes de votre bassin et la position de la tête par rapport au bassin. Parfois, surtout si vous avez déjà eu des enfants, la tête du bébé est déjà descendue dans le bassin, ce qui est un bon signe pour prévoir un accouchement facile par voie basse.

Si vous avez des contractions

Il est normal d’avoir des contractions utérines en fin de grossesse, mais elles doivent rester peu douloureuses et peu fréquentes (moins de 10 par jour).

En cas de contractions plus rapprochées, votre médecin recherchera des modifications du col utérin par le toucher vaginal, ou mieux, par la mesure échographique de la longueur du col pouvant annoncer un accouchement prématuré (échographie vaginale). Dans ce cas, il peut prescrire une surveillance par une sage-femme à domicile, et un arrêt de travail qui vous permettra de vous reposer quelques jours pour vous permettre de passer un cap.

Les prises de sang et analyses

Comme chaque mois, on vous prescrira selon votre cas personnel :

– la sérologie de la toxoplasmose si vous êtes séronégative pour ce parasite ;

– un bilan biologique avec, en particulier, la recherche d’une anémie, d’un manque de fer (pâleur cutanée ou conjonctivale…) ;

– la recherche de sucre et d’albumine dans les urines, grâce à la bandelette urinaire.

Vitamine D et fer

La prescription au 8e mois comprend l’apport de vitamine D par une solution buvable en une seule prise unique afin d’éviter l’apparition d’une carence en calcium chez votre enfant après la naissance.

Cette prescription n’est pas systématique, elle ne vous concerne que si vous présentez un risque de développer cette carence : en effet, l’ensoleillement favorisant la production de vitamine D de façon naturelle par votre corps, les femmes les plus concernées sont celles d’origine africaine, surtout en période hivernale, dans les zones françaises les moins ensoleillées.

L’administration de fer est primordiale pendant cette période, car les femmes enceintes ont une tendance quasi constante à l’anémie (diminution du taux d’hémoglobine). La prise de fer est importante pour fabriquer des globules rouges et arriver dans les meilleures conditions à l’accouchement.

Accouchement par césarienne ou par voie basse ?

La consultation prend en compte des données recueillies par l’examen échographique réalisé en principe à 32 SA – voire très légèrement plus tard : position du placenta, dimensions du fœtus, vitalité et mouvements du bébé, présentation, morphologie… (pour plus d’informations, voir le chapitre « 7e mois »). L’obstétricien portera un pronostic sur les conditions d’accouchement. Le plus souvent, tout est parfait, et l’accouchement a toutes les raisons de bien se passer. Ou en tout cas, les précautions nécessaires seront prises…

Votre médecin peut prévoir une césarienne, et fixer avec vous une date, au voisinage du terme, vers 39 SA. Une césarienne peut être recommandée dans le cas d’un bassin trop étroit ou d’un obstacle qui rend impossible l’accouchement : fibrome, placenta placé trop bas, présentation du bébé anormale, antécédent de césarienne, par exemple…

Mais il peut arriver que l’obstétricien réserve son pronostic, et qu’il veuille vous revoir. Il parlera alors « d’épreuve du travail », ce qui signifie qu’il pense que l’accouchement par voie basse est possible, mais pas certain, du fait, par exemple, d’un gros bébé et d’un bassin un peu juste. L’accouchement par voie basse dépend alors beaucoup de la position de la tête de votre bébé lors de l’accouchement : si la tête est bien fléchie dos en avant, l’accouchement sera plus aisé que si le dos est au contraire dirigé vers l’arrière. Et cela, personne ne peut le prévoir.

La visite du 9e mois permettra de revoir le problème, à moins que vous ne rentriez en travail avant. Dans ce cas, la question se rediscutera avec l’équipe de garde, le jour de votre entrée à la clinique ou à l’hôpital.

La césarienne sur demande ou « de confort »

La demande de la future maman ne constitue pas en soi une indication de césarienne. Si une telle demande est formulée, le médecin doit essayer de comprendre pourquoi la future maman ne veut pas accoucher par voie basse et lui donner toutes les explications nécessaires pour lever ses éventuelles appréhensions. Il peut également lui proposer un accompagnement personnalisé avec une sage-femme, au tout début de la grossesse. Il doit lui expliquer que, malgré les progrès de la chirurgie, la césarienne présente plus de risque pour elle et le bébé que l’accouchement par voie basse. En effet, la maman risque de saigner et d’avoir plus fréquemment un placenta praevia ou accreta au cours des grossesses suivantes. De plus, le bébé risque d’avoir davantage de difficultés à résorber le liquide qu’il a dans les poumons. Le médecin est en droit de refuser la réalisation d’une césarienne sur demande que l’on pourrait ensuite lui reprocher en cas de complication.

RECHERCHE DE STREPTOCOQUE

Un prélèvement vaginal est réalisé : il a pour but essentiel de rechercher la présence éventuelle d’une bactérie appelée streptocoque de type B, bactérie présente chez 10 % des femmes en France. Cette bactérie est totalement asymptomatique pour vous, mais elle peut représenter un danger potentiel lors de l’accouchement par les voies naturelles pour votre bébé, lors de son passage génital. S’il s’avère que vous avez contracté cette bactérie, votre médecin vous prescrira un traitement antibiotique lors de l’accouchement pour éviter toute complication.

UNE AUTRE CÉSARIENNE EST-ELLE NÉCESSAIRE LORSQUE LA NOUVELLE GROSSESSE EST TRÈS PROCHE DE LA PRÉCÉDENTE ?

Après une césarienne, on conseille d’attendre 9 mois avant une autre grossesse. L’accouchement pourra se faire par voie basse si la cause de la césarienne est absente à la deuxième grossesse (par exemple une position anormale du bébé). En revanche, si la cause de la césarienne est permanente (par exemple un bassin trop petit), une nouvelle césarienne sera nécessaire. 50 % des femmes qui ont eu une césarienne accouchent ensuite par voie basse. Si on a eu deux césariennes, il y a de fortes chances pour que le troisième accouchement se fasse par césarienne.

Quand bébé se présente en siège

4 % des enfants se présentent par le siège. Face à la difficulté que représente l’accouchement dans ce cas, votre médecin commencera par rechercher une cause… que l’on ne retrouve pas dans la plupart des cas.

Dans un premier temps, une échographie vous sera donc faite, pour rechercher un fibrome, un kyste de l’ovaire ou une malformation utérine. Seront également recherchés une position anormale du placenta ou un problème chez l’enfant qui gêne sa rotation.

Mais très souvent, on ne trouve rien de particulier. Alors le médecin proposera des solutions pour inciter le bébé à tourner avant qu’il n’ait plus assez de place.

1 • Favoriser la rotation : les méthodes douces

L’acupuncture

L’acupuncture peut être efficace. Le taux de succès serait de l’ordre de 60 %, meilleur pour une maman qui a déjà eu un enfant (70 %) que chez une maman dont c’est le premier enfant (48 %).

Le meilleur moment pour les séances d’acupuncture se situe entre 32 et 34 SA. Ces séances auront ainsi l’avantage d’être réalisées avant la période où la version par manœuvres externes (VME) sera éventuellement envisagée. En cas d’échec de l’acupuncture, celle-ci pourra donc être réalisée. Au cours de ces séances, un point 67 V appelé « point Zhi Yin » et situé à l’angle externe de l’ongle du petit orteil sera le plus souvent chauffé plutôt que poncturé. Les séances auront lieu soit quotidiennement, soit tous les deux à trois jours au minimum. Parfois, d’autres points seront manipulés au cours de ces séances, en fonction de l’appréciation de l’acupuncteur.

L’ostéopathie

Le thérapeute va d’abord mobiliser avec douceur les articulations sacroiliaques. La manipulation du sacrum est destinée à rétablir une tension équilibrée sur les deux ligaments qui unissent l’utérus au sacrum (utérosacrés).

Il évaluera ensuite les spasmes musculaires abdominaux, mais il ne cherchera pas à modifier de force la position fœtale.

L’objectif est de chercher des tensions ou des nodules douloureux sur le trajet du ligament rond qui va de l’utérus au pli de l’aine, et de lever ce spasme par simple effleurement. Nous déconseillons les manœuvres réalisées sans contrôle médical qui auraient pour but de faire tourner le bébé.

2 • Les postures à adopter

Différentes postures ont été proposées pour essayer de favoriser la rotation du fœtus dans le cas où la cause de cette position n’a pas été trouvée. Vous pouvez les essayer si votre médecin est d’accord mais le résultat n’est pas garanti !

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Position du pont passif
Vous surélevez les vertèbres lombaires de 30 à 35 cm. Vous restez dans cette position pendant 20 minutes matin et soir, jusqu’à ce que vous sentiez que le fœtus a bougé.

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Position dite du pont indien
Vous surélevez le bassin en écartant les cuisses. Cette position est associée à une relaxation musculaire à l’aide d’une respiration abdominale profonde.

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Position à genoux
Vous vous mettez à genoux et prenez appui sur les mains. Après une détente musculaire complète et une série de respirations profondes, vous fléchissez les genoux, posez les avant-bras et les coudes au sol. Répétez la posture trois fois par jour pendant une à deux semaines.

3 • Tentative de version en milieu médical

En cas d’échec de ces techniques alternatives, votre médecin vous proposera une version par manœuvres externes, aussi appelée VME.

La version consiste à tenter de retourner le bébé qui se présente par le siège (fesses en bas) ou en position transverse, pour lui amener la tête en bas, dans la position habituelle pour un accouchement normal.

La version se fait par manipulation du fœtus à travers votre ventre par l’accoucheur. Après vérification de la position de l’enfant (par palpation et/ou par échographie), les mains de l’accoucheur aident le fœtus à se retourner tête en bas.

La préparation de la version

La VME se pratique à l’hôpital vers 36-37 SA par la manipulation de l’utérus avec les mains. L’obstétricien travaille sous contrôle échographique. On vous demandera de venir à jeun car en cas de problème, une anesthésie peut être nécessaire.

Avant de réaliser cette version, votre médecin effectuera une série de vérifications :

– l’échographie permet de bien situer la position du bébé, ainsi que l’abondance du liquide amniotique et la localisation du placenta ;

– le toucher vaginal apprécie le degré de descente du bébé ;

– le monitoring, par l’enregistrement du rythme cardiaque fœtal, s’assure du bien-être de l’enfant ;

– un médicament permettant le relâchement du muscle utérin (tocolytique) vous sera administré.

Autant en être avertie, la manipulation n’est pas agréable. Elle a lieu sous contrôle échographique.

Le déroulement de la version

Vous êtes allongée sur le dos, les jambes légèrement fléchies, vessie vide :

– votre médecin appuie tout d’abord en douceur sur le pôle inférieur du fœtus afin, dans un premier temps, de le remonter ;

– il accompagne ensuite progressivement la tête du bébé dans un mouvement de rotation en avant – ou en arrière en cas d’échec – tout en poursuivant l’élévation des fesses dans le sens inverse. La manœuvre de version ne dure que quelques minutes (voir les schémas) ;

– il enregistre ensuite le rythme cardiaque de bébé pour voir si tout va bien ;

– si vous êtes Rhésus négatif, il procède à une injection de gammaglobulines anti-D à titre préventif, au cas où votre sang aurait été en contact avec celui du bébé ;

– après la version, une échographie permet de vérifier que l’enfant est bien tête en bas. Il sera fait également un enregistrement du rythme cardiaque fœtal pendant 15 à 30 minutes pour s’assurer que le fœtus a bien supporté la manœuvre. Le retour à votre domicile se fait dans la journée ;

– un nouveau contrôle de la présentation et du monitoring est prévu quelques jours plus tard.

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Mobilisation du siège.

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Rotation manuelle vers l’avant avec deux mains, l’une poussant le siège, l’autre guidant le sommet.

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Achèvement de la rotation vers l’avant

4 • Bébé en siège, version : questions/réponses

Essayer de faire tourner bébé, est-ce risqué ?

La version est un acte médical courant et bien réglé, dont le déroulement est simple dans la grande majorité des cas.

La manipulation de l’abdomen peut provoquer un désagrément passager, voire une douleur qu’il faudra alors signaler à l’accoucheur. Très rarement, certains incidents peuvent survenir au cours de la version ou immédiatement après : perte des eaux, saignements par le vagin, contractions de l’utérus. Ces événements peuvent parfois nécessiter que vous restiez hospitalisée et sous surveillance.

Cette manœuvre présente des contre-indications : cicatrice utérine, anomalie d’insertion du placenta, malformation utérine, anomalie du bien-être fœtal…

Quel est le taux de succès ?

Le taux de succès des versions est de 50 à 60 %.

Que faire en cas d’échec ?

En cas d’échec, une seconde tentative de VME pourra vous être proposée, en tenant compte de votre vécu et du « feeling » de l’opérateur.

L’échec des différentes techniques ou le diagnostic de présentation du siège en début de travail pose la question du mode d’accouchement.

Certaines maternités opteront pour la césarienne programmée pour tous les enfants en siège, d’autres pratiqueront les accouchements par voie basse sous réserve de certaines conditions :

– une bonne flexion de la tête fœtale ;

– le poids de votre bébé, estimé par échographie, inférieur à 3,8 kg ;

– les mesures de votre bassin permettant le passage de l’enfant…

Tous ces critères étant remplis et si tel est votre souhait, l’obstétricien donnera un « accord de voie basse ». Ce mode d’accouchement requiert toute votre motivation et toute votre coopération. Le gynécologue-obstétricien, l’anesthésiste et le pédiatre seront présents. L’accouchement se fera en position gynécologique classique. Souvent, le médecin laisse l’enfant sortir tout seul sans faire aucune manœuvre (méthode de Vermeulin). Parfois, il peut être nécessaire de faire des manœuvres pour aider la sortie des bras ou de la tête.

Actuellement en France, environ 30 à 35 % des femmes qui ont à terme un enfant en siège accouchent par voie basse sans dommages pour le bébé. Si les conditions décrites précédemment le permettent, il est donc possible d’accoucher avec un bébé en siège.

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ATTENTION ! Il s’agit d’un acte médical ! N’essayez surtout jamais de réaliser ce geste par vous-même.

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« CÉSARIENNE OU VOIE BASSE ? IL FAUT PENSER À LA MAMAN »

ROLLET5, FORUM

aufeminin.com

J’ai accouché de mon premier enfant qui se présentait en siège par voie basse. Mon bassin était suffisamment large, le bébé pas trop gros selon l’estimation de l’échographie. On m’a donc recommandé la voie basse.

L’accouchement a été extrêmement difficile. Mon bébé était bien plus gros que prévu (mon fils pesait 4 kg à sa naissance). Ma déchirure était immense : 17 points de suture ont été nécessaires. La rééducation a donc été très difficile. Pour ma part, j’ai estimé n’avoir pas été assez informée sur les conséquences pour la maman d’un accouchement en siège. On parle beaucoup des risques pour le bébé, mais très peu de la reconstruction de la maman, et notamment de sa sexualité, après un tel accouchement.

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Votre bébé, semaine après semaine

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1 • La trente et unième semaine (33 SA)

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33 SA : profil de bébé au 3e trimestre.

Votre bébé pèse à présent 1,7 kg et mesure 40 cm. Le diamètre de son crâne mesure 8 cm. Il grandit et grossit régulièrement, sa croissance n’est pas encore terminée ! Au cours de ce mois, il aura encore la possibilité de se retourner une fois, puis il ne bougera plus car l’espace se restreint.

2 • La trente-deuxième semaine (34 SA)

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34 SA : vue du pavillon de l’oreille.

Votre bébé pèse environ 2 kg et mesure 41 cm.

Il continue à prendre du poids et à développer ses organes qui se préparent à fonctionner de manière autonome et à l’air libre. Il va surtout préparer un produit très important que l’on appelle le « surfactant ». Ce produit est nécessaire pour maintenir les alvéoles pulmonaires ouvertes après la première respiration. Le surfactant tapisse la muqueuse pulmonaire et permet aux alvéoles pulmonaires de rester ouvertes au contact de l’air, ce qui est essentiel pour que l’oxygène pénètre dans le sang du bébé.

La limite de 34 SA est une date fixée par les pédiatres et les obstétriciens pour adapter une conduite à tenir en cas de contractions ou de mise en travail prématurés ; en effet, passée cette date, et dans la plupart des maternités, il est préférable de ne plus utiliser de médicaments puissants pour arrêter les contractions, cela serait trop risqué pour la maman en cas d’échec des médicaments. La maturation pulmonaire est faite. Si vous accouchiez maintenant, votre bébé aurait assez de surfactant pour ouvrir les alvéoles de ses poumons.

3 • La trente-troisième semaine (35 SA)

Votre bébé pèse 2,1 kg et mesure 42 cm.

Il s’est retourné ou va en principe se retourner (car sa tête est la partie la plus lourde de son corps), et donc se « présenter en sommet ». Il tournera d’autant plus facilement qu’il y a une quantité normale de liquide amniotique. S’il y en a trop peu, il pourra ne pas tourner. S’il y a beaucoup de liquide, il pourra changer plusieurs fois de position !

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35 SA : au 3e trimestre, les cheveux sont visibles en échographie, sous la forme de petits « traits » flottant dans le liquide amniotique.

4 • La trente-quatrième semaine (36 SA)

Votre bébé pèse à présent aux alentours de 2,3 kg et mesure environ 43 centimètres.

S’il est encore en siège, on vous proposera peut-être une version par manœuvre externe pour essayer de le retourner.

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36 SA : organes génitaux externes féminins. On visualise les grandes lèvres à l’extérieur et les petites lèvres au centre.