Siem Reap, 27 juillet

Dans ces carnets, j’écris, au présent, une histoire dont je ne connais pas la fin : après tout, je pourrais, pour l’une ou l’autre raison, ne jamais achever ma biographie de Derrida. Dans le beau livre de Daniel Mendelsohn Les Disparus, l’auteur raconte, au passé, une longue quête, sans doute presque achevée au moment où il se met à écrire : son ouvrage est composé avec des effets d’anticipation soigneusement ménagés.

Chacune de ces structures a ses mérites et ses limites. Mais je suis persuadé qu’on ne peut pas les mélanger. L’inclusion d’un nombre croissant de documents (lettres, journaux, etc.) non travaillés par le temps, dans les derniers livres des Mémoires d’outre-tombe, m’a toujours fait l’effet de pièces rapportées qui n’auraient dû prendre place que comme des annexes.