Dîner avec deux de mes amis de jeunesse, pas revus depuis longtemps. J’évoque mon projet Derrida. Mais son nom suscite de la perplexité, pour ne pas dire de l’hostilité. L’un se dit allergique à la « philosophie continentale » (expression qui ne trompe pas) et ne cache pas son admiration pour Searle (l’un des ennemis récurrents). L’autre se méfie de toute philosophie ; il préfère les lectures scientifiques, notamment autour de Darwin. Leur attitude me fait comprendre à quel point je me suis rapproché de Derrida, depuis un peu plus d’un an. Car ces critiques me blessent, comme si elles s’en prenaient à un de mes proches.