Nouvelle rencontre avec Avital Ronell, particulièrement amicale. Je l’interroge sur Derrida à New York. Mais nous revenons sur de nombreux autres sujets, dont l’affaire de Man et ses conséquences désastreuses pour la déconstruction en Amérique.
Avital insiste en me quittant : « Le livre que vous préparez est vraiment important. » Elle a l’air d’y croire. Moi aussi. Et souvent je m’en veux de ne pouvoir y consacrer tout le temps qu’il faudrait. Et d’abord, tout mon temps.
(C’est comme un lointain écho de la phrase superbe de Madame de Maintenon que cite Derrida en ouverture de Donner le temps : « Le roi prend tout mon temps ; je donne le reste à Saint-Cyr, à qui je voudrais le tout donner. » Dans mon cas, Saint-Cyr ne pourrait être que Derrida. Mais qui donc serait le roi ?)