Une heure et demie de conversation téléphonique avec Pierre Foucher, ancien condisciple de khâgne, qui passa un mois à El-Biar dans la famille de Jacques, pendant l’été 1952. C’était la première interview par téléphone, mais elle s’est très bien passée, comme si nous étions en face à face.
Pendant la troisième année de khâgne, Foucher fut plus proche de Derrida que je ne l’aurais imaginé. Il m’apprend plusieurs nouveaux détails sur cette période que je croyais bien connaître, par exemple le fait que Derrida se déplaçait alors à vélo. Il me lit aussi deux lettres de 1974 et 1975 avec des phrases fortes sur la nostalgie de l’Algérie. Il n’a pas encore retrouvé les lettres de jeunesse, mais promet de les chercher pendant l’été.
Second rendez-vous avec Peggy Kamuf. Je voulais surtout éclaircir le conflit tardif avec Irvine. Mais quand nous évoquons la période de la maladie, les larmes lui montent aux yeux et j’en suis embarrassé. Son attachement à Derrida est intact, entier, comme absolu.
Maurizio Ferraris à la terrasse du café Beaubourg, pour finir la journée. Il m’avait déjà envoyé un grand nombre de documents, dont son petit livre Jackie Derrida, rittrato a memoria. Il s’agit donc plus de confirmations et de précisions. Ferraris est aussi l’organisateur du colloque Spectres de Derrida qui doit se tenir à Naples en octobre et où il m’a invité. Ce sera ma première prise de parole sur Derrida, et devant un public que l’on peut imaginer difficile.