Irvine, 2 juin

Réveil plus que matinal, décalage horaire oblige. J’envoie un nouveau message à Sylviane Agacinski. Je prends acte du fait qu’elle ne veut pas me rencontrer, mais je lui pose une série de questions factuelles pour m’aider à éviter les approximations.

Me répondra-t-elle ? Rien n’est moins sûr.

 

Premier jour de recherche à Irvine. Ambiance détendue sur le vaste campus, verdoyant, ensoleillé, parfaitement entretenu. Population réellement multiethnique. Beaucoup d’Asiatiques venus d’un peu partout.

Les archives Derrida font partie des « Special Collections », au dernier étage de la Langson Library. C’est une petite salle plutôt austère, presque vide, qui n’a plus grand-chose de californien. Les règles de consultation, clairement posées, ne sont guère différentes de celles de l’IMEC. La présentation des dossiers dans les boîtes est juste un peu plus systématique.

Je commence par les travaux de Derrida comme étudiant et m’amuse des appréciations dont ses dissertations ont fait l’objet. Les critiques qu’il allait subir toute sa vie lui furent adressées d’emblée.