Ce fut un jour sombre et froid qui se leva, le matin du mariage.
Assise dans sa chambre, Merryn avait ressorti tous les documents concernant le domaine de Fenners. Elle les avait reparcourus pour se réconforter, espérant trouver dans ces vieux papiers un élément qui la relie au passé, aux jours heureux de son enfance, aux souvenirs de ce dernier été. Mais il était trop tard. Quelque chose avait changé. Tout avait changé.
En tombant amoureuse de Garrick, elle avait cherché à le disculper. Elle voulait voir en lui un héros. Mais elle s’était trompée du tout au tout. Il avait réellement tué Stephen, et il prétendait en outre que celui-ci avait voulu tuer Kitty au cours d’une querelle. Quelle calomnie ! Son frère aurait essayé de tuer la femme qu’il aimait ? Impossible… Inimaginable…
Elle ne voulait pas croire une fable pareille. Sinon… Sinon, cela voudrait dire qu’elle avait commis une terrible erreur en aidant Kitty et Stephen. Que toute l’histoire était basée sur un mensonge. Et cette pensée lui était insupportable. Elle tenta de la repousser. En vain.
« Je ne suis pas sûre que Stephen ait aimé Kitty. Il n’aimait personne autant que lui-même », avait dit Joanna.
Un sanglot lui serra la gorge. Garrick avait bel et bien tué Stephen, elle n’en doutait plus, à présent. S’il s’était accusé à la place de Kitty, elle aurait pu lui pardonner. Mais encore une fois, elle avait été trop naïve. Et même s’il avait véritablement tué Stephen pour protéger Kitty, il n’y avait pas eu de duel. Garrick avait menti pendant des années. Il n’avait pas eu le courage d’affronter la justice de son pays. Il avait préféré fuir. Dès lors, comment pourrait-elle le respecter, lui accorder sa confiance, ou l’aimer ? Il avait raison, dans le fond : il n’était pas l’homme qu’elle espérait.
Elle étala nerveusement les papiers sur le lit. Ses doigts heurtèrent un livre de comptes qui tomba sur le sol. Elle avait épluché tous ces documents des jours auparavant, cherchant une preuve contre Garrick. Elle n’avait rien trouvé de spécial, hormis une référence à une rencontre qui avait eu lieu entre son père, le duc de Farne et lord Scott, au cours des jours qui avaient suivi la mort de Stephen. Cette fois, elle vit un papier qui sortait du registre, un document glissé sous la reliure et qu’elle n’avait pas remarqué.
C’était le testament de son père.
Elle ne l’avait jamais lu, et se demanda si Me Churchward ne l’avait pas inclus dans ces documents par erreur. Son père avait déclaré sur son lit de mort que Joanna, Tess et elle ne devaient pas le voir. Le papier était donc resté à l’étude. A l’époque, Merryn avait pensé que son père avait eu honte du peu de biens qu’il leur laissait, et qu’il ne voulait pas augmenter leur détresse avec cela. Elle déchiffra sans peine le langage juridique. Il n’avait en effet que très peu de choses à léguer, car son domaine était endetté. Tous les biens de Stephen avaient été vendus, et ses sœurs et elle n’avaient pu garder le moindre objet en souvenir.
« A mes filles… »
Quelques meubles, dont l’affreuse petite table que Joanna avait disposée dans le hall.
« Aux domestiques… »
Quelques shillings, en récompense de toute une vie de bons et loyaux services.
« A lord Scott de Shipham Hall, dans le comté de Somerset, le portrait miniature de mon fils Stephen… »
Merryn poussa une exclamation de stupeur et pressa une main contre sa bouche. Pourquoi, alors qu’il ne leur avait laissé aucun souvenir de leur frère, son père aurait-il offert cette précieuse miniature à un homme qu’il connaissait à peine ? Cela n’avait aucun sens !
Elle relut les mots jusqu’à ce qu’ils se mettent à danser devant ses yeux. Pourquoi son père avait-il fait don de cette miniature ? Lord Scott devait haïr Stephen, qui avait séduit sa fille.
Elle se massa les tempes, sentant poindre un mal de tête. Elle ne pourrait plus jamais poser la question à son père. Il était mort et enterré, ainsi que le duc de Farne. Des trois hommes qui s’étaient mystérieusement réunis après la mort de Stephen, seul lord Scott était encore en vie.
Lord Scott… Le seul à pouvoir l’aider, désormais…
Elle rassembla rapidement quelques affaires de voyage et remplit une petite valise. Contrairement à ses sœurs, elle n’avait pas besoin de plusieurs malles quand elle se déplaçait. La maison était assoupie. Tess et Joanna s’étaient endormies, épuisées, après avoir discuté pendant des heures de son trousseau. Merryn descendit l’escalier sur la pointe des pieds, passa sans bruit devant le valet qui somnolait à la porte d’entrée, sortit et referma très doucement derrière elle.
Les rues étaient glaciales. Une aube grise commençait à peine à apparaître à l’est, transformant les nuages en perles suspendues dans le ciel. Elle atteignit le White Lion, à Holborn, à peine cinq minutes avant le départ de la diligence. La voiture n’était pas pleine, car l’hiver était rude et la route peu praticable.
Elle s’installa sur la banquette, entre une grosse dame et une jeune fille. Le cocher consulta sa montre, puis la voiture s’ébranla.
* * *
Garrick n’avait pas dormi de la nuit et quand Pointer frappa à la porte de sa chambre, il était allongé tout habillé sur son lit, les yeux fixant le plafond. Avant même que le majordome n’ait ouvert la bouche, il sut ce qu’il allait dire. Le visage long et maigre de Pointer était encore plus sinistre que d’habitude.
— Lord et lady Grant demandent à vous voir, Votre Grâce.
Le bout de son nez frémit, signe chez lui d’une forte désapprobation. Il y avait de quoi : la température était glaciale, et la tenue de son maître négligée.
— Souhaitez-vous vous raser avant de les recevoir, Votre Grâce ?
Le ton laissait sous-entendre que seul un personnage extrêmement mal élevé aurait refusé de se rendre à peu près présentable pour recevoir des visiteurs.
— Non, merci, Pointer.
Garrick prit sa veste et l’enfila. Il ne faisait pas encore grand jour. Lady Grant ne se levait jamais avant midi, ce qui expliquait pourquoi la cérémonie de mariage avait été fixée dans l’après-midi. Seule une urgence gravissime pouvait donc l’avoir poussée à se lever à l’aube.
Et Garrick savait exactement de quelle urgence il s’agissait.
Il se passa la main dans les cheveux pour les remettre vaguement en place, et sortit dans le corridor. Farne House ressemblait à une caserne à cette heure, avec la lumière grise qui ne parvenait pas à atteindre tous les angles des longs couloirs. Pointer avait passé de très nombreuses heures, avec une armée de domestiques, à nettoyer la demeure de fond en comble, en prévision de l’arrivée de la nouvelle duchesse. La maison était à présent rutilante, mais toujours aussi hideuse, dans son sinistre style gothique. Garrick éprouva un pincement au cœur en pensant au dur travail fourni par les servantes et les valets. Il n’y aurait pas de nouvelle duchesse pour apprécier leurs efforts, en fin de compte.
Alex et Joanna l’attendaient dans la bibliothèque. Pointer y avait allumé deux chandeliers. Une extravagance, songea Garrick. Son père devait exiger qu’on n’en allume qu’un seul. La lumière ne servait qu’à accentuer l’aspect sombre et oppressant de la pièce, que le trumeau faisait paraître deux fois plus grande.
Joanna Grant, tirée à quatre épingles dans sa robe rayée et son spencer assorti, était perchée au bord d’un large fauteuil. Elle se leva brusquement à son entrée. Elle était pâle et avait les traits tirés.
— Votre Grâce…
Sa voix se brisa.
— C’est bon, je sais…, répondit Garrick. Merryn ne veut pas m’épouser.
Décidément, il collectionnait les échecs matrimoniaux ! Sa première femme avait attendu un mois avant de le quitter. La seconde n’était même pas allée jusqu’à l’autel.
— Désolé, Farne, dit Alex Grant, l’air parfaitement sincère. Mais je crois que c’est encore pire que ça. Merryn s’est enfuie sans laisser de message. Nous ignorons où elle se trouve.
Garrick imagina la jeune femme seule, dans les rues de Londres et la peur lui serra la gorge. C’était sa faute. Il avait rejeté l’amour qu’elle lui offrait. Il lui avait révélé la perfidie de son frère, ce qu’elle n’avait pas pu accepter. Rien d’étonnant à ce qu’elle ait préféré fuir plutôt que de l’épouser !
— Si seulement nous ne l’avions pas obligée à se marier ! s’exclama Joanna.
— Nous ne l’avons pas obligée, protesta Alex. Tu as dit à Merryn que tu la soutiendrais, quoi qu’elle fasse. Je ne crois pas qu’elle se soit enfuie pour échapper au mariage, Farne…
Garrick leva vivement les yeux, saisi d’un espoir ténu.
— Je ne dis pas qu’elle voulait vous épouser, ajouta Alex, écrasant en lui l’espérance qui avait brièvement surgi. Simplement, je pense qu’il doit y avoir quelque chose que nous ignorons derrière cette fuite.
Joanna considéra son mari avec surprise.
— Pourquoi ne me l’as-tu pas dit plus tôt ?
— Je l’ai dit, mais tu n’étais pas en état de m’écouter.
Garrick imagina sans peine l’ambiance à Tavistock Street, depuis que Joanna et Tess avaient découvert la disparition de leur sœur. Il adressa à Alex une petite grimace de sympathie, et celui-ci trouva le courage de sourire.
— Eh bien ! s’écria Joanna. Si Merryn ne s’est pas enfuie pour échapper à un mariage intolérable… Pardonnez-moi, Votre Grâce, mais il faut dire les choses comme elles sont, alors pour quel autre motif ?
— Je crois le connaître, avança Garrick.
Alex et Joanna le dévisagèrent.
— Avant que nous nous retrouvions prisonniers dans la brasserie en ruine, Merryn m’avait averti qu’elle s’appliquerait à causer ma perte.
— Votre perte ? répéta Joanna. Alors c’est encore pire que je ne le croyais !
— Joanna, ma chère, attends que nous ayons tout compris, avant de faire une scène. Etait-ce en relation avec la mort de son frère, Farne ?
— Oui. Je suis désolé, lady Grant, ajouta-t-il avec douceur. Les faits sont bien connus. J’ai tué votre frère et je n’ai jamais essayé de faire croire le contraire.
— Non, en effet, répondit Joanna en braquant sur lui un regard bleu pénétrant. Cependant, vous n’avez jamais raconté ce qui s’était passé. Merryn vous a-t-elle questionné à ce sujet ?
— Oui, à plusieurs reprises. Mais je ne pouvais pas lui révéler l’entière vérité. J’aurais dû me douter qu’elle ne se contenterait pas de réponses évasives.
Et maintenant, il était trop tard. Beaucoup trop tard.
— Merryn n’acceptera pas de se marier tant qu’elle ne saura pas tout, reprit Joanna avec un soupir d’exaspération. C’est tout à fait elle ! Dieu sait dans quoi elle s’est encore lancée, afin de déterrer le passé ! Elle est entêtée et trop scrupuleuse. Elle ne comprend pas que parfois, il vaut mieux ne pas remuer les eaux dormantes.
— Il faut que je la retrouve, déclara Garrick. Le problème, c’est que j’ignore complètement où elle a bien pu aller.
— Bradshaw a peut-être une idée, suggéra Alex. Elle a pu lui parler de son plan, quand ils travaillaient ensemble. C’est le genre d’homme qui ne doit pas laisser échapper quoi que ce soit susceptible de lui servir un jour.
— Je n’avais pas pensé à ça. Il n’y a qu’une seule façon de le savoir…
La mine d’Alex s’allongea.
— S’il est directement intéressé à l’affaire, objecta-t-il, il refusera de nous dire quoi que ce soit.
— Nous essaierons de le persuader.
Alex se mit à rire.
— Votre tournure d’esprit me plaît, Farne ! Mais Bradshaw n’est pas facile à impressionner.
— Nous pourrions envoyer Tess, suggéra Joanna. Il en a une peur bleue.
Alex haussa les sourcils.
— Pourquoi pas ? Ça vaut le coup d’essayer.
— Nous irons tous ensemble, décida Garrick. Lady Darent parlera la première. Et si Bradshaw rechigne…
Il haussa les épaules et vit Alex sourire.
— Voulez-vous retourner à Tavistock Street avec nous, pour chercher Tess ? Je crains qu’elle ne soit un peu longue à se préparer…
Joanna adressa à Garrick un sourire limpide qui le mit aussitôt sur ses gardes.
— Pendant que nous l’attendrons, vous m’expliquerez ce que vous avez refusé de dire à Merryn. Je n’ai jamais été en adoration devant mon frère, contrairement à elle, ajouta-t-elle après une courte pause. Je sais que c’était un gredin. Cela vous facilitera peut-être les choses.
— Lady Grant, je ne peux pas. J’ai fait le serment de ne jamais révéler…
Il se tut en rencontrant le regard dur de la jeune femme.
— Dans ce cas, vous m’expliquerez ce que vous pourrez.
— Vous feriez mieux d’admettre votre défaite, Farne ! dit Alex en riant. Toutes les Fenner sont têtues comme des mules, mon vieux. Comme vous allez devenir un membre de la famille, il vaut mieux que vous soyez prévenu.
* * *
Harriet Knight était dans tous ses états depuis que la nouvelle des fiançailles de Garrick Farne avec Merryn Fenner et de leur mariage imminent était tombée. Tom avait su profiter sans remords de cet énervement. Mais à présent, assis dans le fauteuil de son bureau, ses vêtements en désordre et Harriet à moitié nue sur ses genoux, il comprit que c’était la dernière fois. Il avait extorqué à la jeune femme toutes les informations utiles qu’elle détenait, plus quelques délicieuses faveurs. A présent, il avait des affaires urgentes à régler. Ses bagages étaient prêts dans un coin de son bureau, il partait dans le Somerset le jour même. Son départ était donc l’occasion idéale pour rompre.
— Thomas…
Cessant de lui embrasser le cou et les épaules, Harriet le gifla sans douceur pour regagner son attention. Quelle mégère ! Plus vite il en serait débarrassé, mieux cela vaudrait.
— Tu ne t’occupes pas de moi, ronchonna-t-elle. Tu penses à ton travail.
Tom admit en lui-même que c’était vrai. Il ne décolérait pas non plus, depuis que Merryn s’était retrouvée prisonnière sous les décombres de la brasserie, et qu’elle avait dû se fiancer. Tout avait pourtant si bien marché, jusqu’à présent ! Merryn était facile à manipuler ; elle lui procurait de précieux renseignements… Puis subitement, tout était allé de travers. Sa tentative de chantage sur sa famille avait échoué, et voilà qu’il était obligé de se charger lui-même des sales besognes !
Il se rembrunit, essayant de faire abstraction des manœuvres de séduction de Harriet. Il n’avait plus qu’une solution. Il fallait qu’il se rende dans le Somerset pour en finir.
Harriet se mit à lui mordiller et lui lécher le cou, l’empêchant de nouveau de se concentrer. C’était excitant. Presque autant que de savoir qu’il touchait au but. Il était tout près de ruiner le duc de Farne et d’anéantir le duché. Il attendait cela depuis si longtemps !
Harriet le gifla encore, un peu plus fort cette fois, pour le punir de son manque d’attention. Une vraie petite sorcière ! Il lui attrapa le poignet et le tint solidement. Elle lui décocha alors un coup de pied qui l’atteignit au mollet et le fit grimacer de douleur. Il aurait sûrement un bleu le lendemain. Il voulut l’embrasser, mais elle se déroba et lui mordit violemment la lèvre. Ses yeux étaient brillants de malice et d’excitation. Tom sentit le goût du sang dans sa bouche. Avec un rugissement de colère, il la repoussa et la fit tomber sur le sol. Elle l’entraîna avec elle, et ils roulèrent sur le tapis. Harriet se débattait dans ses bras, crachant et griffant comme un animal sauvage. Il parvint à lui maintenir les bras au-dessus de la tête pour l’empêcher de l’atteindre et elle éclata d’un rire hystérique, les yeux emplis de désir. Tom dégrafa son pantalon et la pénétra. Elle poussa un hurlement de plaisir.
C’est alors que la porte s’ouvrit. Tom se figea, l’esprit absolument incapable de former une pensée cohérente, le corps prisonnier de son désir. Pourquoi n’avait-il pas pensé à tourner la clé dans la serrure ? Il espéra que son visiteur inopportun allait comprendre et partir sans demander son reste.
Il n’en fut rien. De superbes mules argentées apparurent dans sa ligne de mire. Et juste au-dessus, le volant brodé d’une jupe de même couleur.
— Mon Dieu ! s’exclama Tess Darent d’une voix mélodieuse. Je vois que vous êtes très occupé, monsieur Bradshaw. Je reviendrai plus tard.
L’excitation de Tom retomba d’un coup. Il n’osa pas lever les yeux. La sensation d’extase s’évapora, immédiatement suivie par un mauvais pressentiment. Ses plans pour les jours à venir étaient en train de s’effondrer, en même temps que diminuait son intérêt pour Harriet.
Puis la situation empira. La porte s’ouvrit de nouveau, et des bottes cirées rejoignirent les mules de Tess Darent. Deux paires…
Une voix d’homme s’exclama :
— Pour l’amour du ciel, Bradshaw…
Quelqu’un le tira par les épaules pour le remettre sur ses pieds. Tess aida Harriet à se relever et à remettre de l’ordre dans sa toilette. Tom se retourna. D’un côté se trouvait un homme qu’il ne connaissait pas et dont l’expression ne lui disait rien qui vaille. De l’autre, Garrick Farne… Le regard de ce dernier était encore moins rassurant que celui de l’inconnu.
— Bonjour, Bradshaw. Dois-je comprendre que vous allez demander officiellement la main de la pupille de mon père ?
— Certainement pas.
Harriet lui lança la carafe de sherry à la tête, et se mit à crier :
— Je ne veux pas l’épouser ! Je veux un duc, vieux et fortuné !
— N’ayez crainte, je vous en trouverai un, lady Harriet, dit Tess d’un ton réconfortant, en lui tapotant la main. Je suis assez habile, dans ce domaine.
— Vous projetiez de quitter la ville, Bradshaw ? demanda alors Farne d’un ton doucereux, jetant un coup d’œil aux sacs de voyage entassés dans un coin.
Tom, qui mentait d’ordinaire avec un talent sans pareil, se trouva soudain à court d’imagination.
— Nous cherchons ma sœur, expliqua Tess d’une voix veloutée. Comme vous nous avez déjà renseignés sur ses allées et venues, je me suis dit que vous pourriez sans doute nous aider cette fois encore ?
Tom sentit la sueur perler sur son front.
— Je pense que lady Merryn est partie dans le Somerset pour se renseigner sur votre bâtard, Garrick ! lança Harriet d’un ton méchant. J’ai tout raconté à M. Bradshaw au sujet du bébé…
Ensuite, tout se passa très vite. Tom sentit que Farne l’agrippait à la gorge et le poussait dans son fauteuil. Il voulut se libérer, mais manqua de s’étouffer.
— Dites-moi ce que vous savez sur cet enfant…
Décidément, songea Tom, ce n’était pas son jour !