ment ? » Déjà, lorsqu'elle l'avait vu pour la premièrefois, à la réception, il s'était mis à éternuer. Bizarre...Il se moucha encore, de la même façon clairon-nante.— Tu as attrapé froid, mon minou ? demanda lafemme.— Je n'en sais rien, grogna-t-il.— Ce n'est pas l'époque du rhume des foins... J'es-père que ce n'est pas moi qui te rends allergique ! dit-elle, un soupçon d'inquiétude dans la voix.— Mais non ! Qu'est-ce que tu vas inventer ?Bon... nous avons perdu assez de temps, allons dîner.Ellie, toujours enfermée dans sa cachette, entenditle bruit de la porte qu'on ouvrait, puis le rire de lafemme dans le couloir, tandis qu'ils se dirigeaient versl'ascenseur. Sortant enfin de sa cachette, elle se retrouvaà l'air libre, poussa un grand soupir et respira profondé-ment. Elle observa sa tête dans un miroir et mit del'ordre dans son épaisse chevelure rousse, dont lesboucles cuivrées lui tombaient jusque sur les épaules.Ses yeux vert émeraude interrogèrent son reflet dans laglace; elle se fit une grimace, les yeux arrondis, commepour dire : « Plus jamais ça ! on ne m'y reprendraplus ! »Elle étira ses bras, comme on le fait au réveil : qu'ilétait bon de se détendre après être restée ainsi confinéedans ce maudit placard !Tout cela lui semblait maintenant ridicule. Se faireainsi coincer, stupidement ! Elle n'avait entrepris cettedémarche d'exploration que pour empêcher Beth demonter elle-même dans la chambre de Thackery. Pourlui éviter de faire une bêtise. Finalement, c'était revenuau même : la bêtise, c'était elle qui l'avait commise.14