Thackery n'avait pas forcément laissé dans sa mal-lette les indications recherchées par les deux sœurs. Et,si, par hasard, Ellie avait pu ouvrir cette mallette,c’aurait été une faute grave, un délit ! Elle s'en voulaitd'avoir entrepris cette absurde démarche. On ne fouillepas ainsi dans les affaires des gens ! On n'entre pas decette manière dans la vie d'autrui.Ellie se reprochait cette intrusion. Elle se sentait àla fois humiliée et révoltée. En tant qu'aînée, elle auraitdû se montrer raisonnable. Elle était furieuse contreelle-même, et également furieuse contre ce Thackery,qui, décidément, n'avait aucun principe : téléphoner à safiancée tandis que sa « darling » était juste à côté de lui.quel machiavélisme ! Quelle sorte d'homme était-ildonc ?« S'il manque autant de droiture dans sa vie privée,il en est probablement de même dans sa vie profession-nelle. Dans ce cas, il faut que nous soyons sur nos ...-ardes. Il serait bien capable de nous préparer un coupfourré ! Pourquoi est-il descendu précisément dans notrehôtel ? Il y a bien une raison. Que cherche-t-il ? Unhomme d'affaires de son envergure ne descend pas dansun hôtel modeste comme le nôtre. Il réserve toujoursdans des palaces luxueux. Pourquoi diable est-il venuici ? J'arriverai bien à le savoir. »

— Est-ce que tu n'as pas l'impression que c'estJames qui a envoyé Thackery pour préparer le divorce ?interrogea Beth.Elles étaient assises toutes les deux dans leur petitsalon privé. Ellie regarda un instant sa jeune soeur. Ellene lui ressemblait pas du tout, physiquement : blonde,petite, menue, Beth tenait de leur mère, alors qu'elle15