tenaient dans un équilibre quasi miraculeux.Ellie et Beth choisissaient toujours bien leur per-sonnel. Il fallait que tout soit parfait dans leur hôtel : leschambres, le service, le restaurant... Cela représentait dutravail, mais c'était seulement à ce prix que se forgeaitune bonne réputation.Ce moment de la soirée constituait pour les deuxsœurs un répit bien agréable, dans un métier où il fallaitêtre présent pour tout le monde et partout à la fois. Acette heure, tous les clients ou presque étaient au bar, oudéjà dans la salle de restaurant. La réception de l'hôtelétait donc très calme. Ellie aimait cette sorte de paren-thèse quotidienne qui lui permettait de reprendre tran-quillement ses esprits.— Tu sais, Beth, dit-elle, je ne pense pas que Jamesva demander le divorce. Vous êtes tombés amoureuxFun de l'autre dès le début, il n'y a pas de raison quecela change aussi brusquement. Vous n'êtes mariés quedepuis un an. James t'aime toujours, j'en suis sûre.— Toi, tu es toujours optimiste !— Non, je suis simplement lucide. Tu sais ce quetu devrais faire, ma Bebette ?Beth fronça les sourcils, et Ellie sourit d'un air mo-queur.— Je sais que tu n'aimes pas que je t'appellecomme ça, mais ça m'amuse. Alors ? tu ne sais pas cequ'il faudrait que tu fasses ?— Dis toujours...— Tu vas aller trouver Thackery et lui demanders'il a vu ton mari récemment.— Tu es folle ! Je le connais à peine ! Je ne l'ai pasrevu depuis mon mariage. Je ne peux pas lui demandercela..., protesta Beth, visiblement paniquée à la perspec-17