La suite de Thackery se trouvait précisément aupremier étage. Il fallait absolument qu'Ellie évite detomber sur lui... Aussi, avant d'entreprendre sa tournéedes lits téléphona-t-elle dans la chambre de l'hommed'affaires pour s'assurer qu'il n'était pas là. Arrivée de-vant sa porte, elle prit la précaution supplémentaire defrapper plusieurs fois; pas de réponse. La voie étaitlibre. Elle introduisit son passe dans la serrure et poussala porte. La pièce était si bien rangée qu'elle eut l'im-pression, un instant, que l'occupant des lieux était parti.Mais elle découvrit bientôt, dans un coin, quelques vê-tements bien pliés. L'homme était ordonné : aucun dé-sordre ne régnait dans la pièce, et rien ne traînait.Elle commençait à tirer le couvre-lit, lorsqu'elle en-tendit derrière elle une porte qu'on ouvrait.Elle se retourna brusquement, avec un sentiment deculpabilité, comme si elle se trouvait dans un endroit oùelle n'aurait pas dû être. Pourtant, aujourd'hui, ellen'avait rien à se reprocher, et n'avait pas besoin de secacher dans un placard...La porte qui venait de s'ouvrir n'était pas celle de lachambre, mais celle de la salle de bains. Daniel Thacke-ry apparut soudain, nu des pieds à la tête, les cheveuxtrempés, le corps dégoulinant d'eau. Il tenait une ser-viette à la main.— Oh, mon Dieu ! s'exclama Ellie.— Mais que diable faites-vous là ? interrogea-t-il.Il avait dit cela sans hausser la voix, sur un ton debanal étonnement. « Tiens, c'est bizarre : une jeunefemme dans ma chambre... », semblait-il penser. Tandisqu'il la détaillait sans hâte, ses yeux semblaient encoreplus bleus que d'habitude. De toute évidence, sa nudité31