ne le gênait aucunement : il aurait pu la dissimuler der-rière la serviette, mais n'en prit pas la peine. Il s'essuyales cheveux et s'approcha d'Ellie; elle fit un bond enarrière.— Je... Je suis désolée, j'ai frappé à la porte...J'étais sûre que... que...— Mais ne vous mettez pas dans des états pareils,voyons ! Vous avez l'air affolée. Vous me faites penserà une biche prise au piège... Allons, calmez-vous.Ellie, qui s'était à moitié voilé le visage de la main,avait néanmoins eu le temps d'apercevoir, dans son in-tégralité, la belle stature de Thackery. A la fois mince etmusclé, son corps était bronzé, comme s'il revenait de laplage. Il se dégageait de ce corps une sorte d'animalitédouce qui, dans l'instant, émut Ellie à un point tel qu'ellecrut avoir un étourdissement. Il lui semblait avoir de-vant ses yeux, en chair et en os, une photo de couvertured'un de ces magazines où l'on voit des apollons montrerles différents muscles de leur anatomie... C'était commeun fantasme devenu soudain réalité. Ses rêves les plussecrets, les plus fous, ceux qu'elle avait toujours cachéstant aux autres qu'à elle-même, semblaient se concréti-ser devant elle. Une sorte de vertige la saisit ; elle sentitun frisson la parcourir, puis une curieuse sensation dechaleur l'envahit.— J'étais sous la douche, expliqua Daniel Thacke-ry. C'est pourquoi je ne vous ai pas entendue entrer.Il continua de s'essuyer les cheveux, toujours nu ettourné vers elle sans pudeur. Ellie n'osait le regarder enface. Cette invraisemblable situation était nouvelle pourelle : c'était la première fois qu'elle se trouvait par ha-sard face à un homme nu.— Je croyais que vous travailliez à la réception,32