— C'est impossible ! Notre dernière dispute a étéépouvantable. Il m'a dit des choses...— Quel genre de choses ?Lorsque James était parti en claquant la porte, plusd'un mois auparavant, Ellie avait préféré ne pas ennuyersa sœur avec des questions. Elle respectait son chagrinet n'avait pas envie de la bousculer.— Je n'ai pas envie de parler de cela, dit Beth d'unair buté.— Ecoute, ma chérie, il faudra bien pourtant enparler un jour. James et toi, vous vous aimez, c'est évi-dent. Peu importent les différends qui ont pu vous oppo-ser, je suis sûre que vous arriverez à recoller les mor-ceaux. Il est encore temps.Ellie appréciait son beau-frère, et trouvait que Bethet lui formaient un beau couple. Elle pensait qu'uneséparation définitive serait un énorme gâchis. Jusqu'àprésent, elle n'avait pas voulu interférer, mais il fallaitbien, tout de même, qu'un jour quelqu'un fasse avancercette situation bloquée depuis des semaines.— Non, répéta Beth d'un ton têtu, je ne pense pasque James et moi pourrons jamais reprendre une viecommune.— Je ne vois pas pourquoi, protesta Ellie en fron-çant les sourcils. A moins qu'il y ait une autre femme...Il ne s'agit pas de cela, n'est-ce pas ?L'idée venait seulement de lui effleurer l'esprit.Jusqu'alors, elle n'avait jamais songé qu'une histoired'adultère pût être au centre des querelles de Beth etJames. Ceux-ci avaient toujours eu l'air tellement amou-reux, tellement tendres ! Non : il était impossible que...— Et si je te disais qu'il s'agit bien d'une autrefemme ? fit Beth. 49