Nous savons ce que nous faisons. Une force qui nousdépasse nous attire l'un vers l'autre...— Nous ne sommes pas attirés l'un vers l'autre,corrigea Ellie, qui sentait ses joues s'empourprer.— Ecoute, ma chérie, sois raisonnable ! s'exclama-t-il. — Je vous interdis de m'appeler votre « chérie », etje vous ai déjà dit que je réprouvais ce tutoiement.— Mais c'est ridicule !— Ridicule ou non, je souhaiterais maintenant quevous me laissiez seule.— Voyons, Ellie..., supplia-t-il.— Partez ! cria-t-elle.Il poussa un profond soupir et se dirigea vers laporte.— Bien, je m'en vais. De toute façon, cela vautmieux : vous semblez tellement... agitée ! Cela dit, nousn'avons pas terminé notre conversation, nous la repren-drons plus tard.« Conversation » ? Il avait de ces mots..., songeaEllie.— Ce qui nous est arrivé n'est pas tragique, plaida-t-il encore. Pourquoi en faire un tel drame ?Comment ? Il devait se marier la semaine suivante,et trouvait tout naturel ce qui venait de se passer entreeux deux ! Alors qu'elle-même, lorsqu'elle y repensait,aurait voulu disparaître dans un trou de souris...Cependant, elle ne voulait -pas lui donner la satis-faction de voir dans quel état il l'avait mise. Non, elle nevoulait pas pleurer, pas crier, pas se plaindre.— De quel drame parlez-vous ? répliqua-t-elle surun ton de défi. C'était une erreur, voilà tout.Il la regarda d'un air sombre.96