Elle dévisagea Ellie.— Est-ce que nous ne nous sommes pas déjà ren-contrées ? demanda-t-elle enfin.Ellie ne considérait pas le fait de l'avoir croiséedans l'hôtel comme une rencontre. De plus elle n'avaitpas envie d'entrer dans une conversation trop person-nelle avec cette femme. Aussi se contenta-t-elle de ré-pondre d'un ton laconique :— Je ne pense pas. Mais entrez donc, Daniel nedevrait pas être long.Combien de temps lui fallait-il pour retrouver cesatané attaché-case ? Ellie n'avait aucune envie de resteren tête à tête trop longtemps avec la darling : de quoiauraient-elles pu parler ?— Je m'appelle Joanne, annonça soudain la blondeen lui tendant la main.— Ellie, répondit-elle poliment, tout en jetant unregard inquiet dans la direction qu'avait empruntée Da-niel. — C'est le diminutif de quel prénom ? interrogeaJoanne.Ellie réprima une grimace.— Aurélie, murmura-t-elle.— Charmant prénom, affirma son interlocutrice.A ce moment-là, Daniel fit son entrée et, d'un coupd'œil rapide, observa les deux femmes.— Aurélie... oui, répétait « darling », charmantprénom.Ellie-Aurélie s'attendait que Daniel lui lançât uneboutade à cause de son nom ; au lieu de quoi il déclara :— Tout à fait charmant ! J'adore.En disant cela, il la fixait avec un sourire ensorce-lant. Il jouait de sa beauté, c'était sûr...116