James, le visage hagard, les yeux perdus, semblaitdans un tel état de désespoir qu'Ellie sentit son cœur seserrer.Bientôt, ils se retrouvèrent tous trois dans la cuisinede Daniel. Pour Ellie, il s'agissait là d'une étrange expé-rience : elle se trouvait chez lui, dans l'intimité de samaison, tandis que lui-même s'affairait à la préparationdu repas... James, quant à lui, se tenait un peu en retrait,silencieux, mal à l'aise et mal dans sa peau. Il se servaitrégulièrement un verre de vin rouge, et les observait,l'œil vide.— Depuis combien de temps est-il comme ça ? in-terrogea la jeune femme à voix basse, alors qu'elle setrouvait près de Daniel qui épluchait les légumes.— Des semaines. Vous comprenez maintenantpourquoi je suis venu moi-même à l'hôtel : je voulaisprendre la mesure de la situation, voir ce qui se passait,et dans quel état se trouvait Beth, de son côté.— Eh bien ? demanda Ellie. Qu'en avez-vous con-clu ? — Nous en reparlerons plus tard, dit-il. Vous vou-lez bien préparer la salade ? Le plus tôt nous mange-rons, le mieux ce sera, ajouta-t-il en jetant un regardrapide à James, qui venait de terminer la bouteille devin.

Daniel se révéla un chef fort compétent — pas toutà fait à la hauteur de Peter, certes, mais doué d'un sensculinaire inhabituel chez un homme d'affaires. Laviande était cuite juste à point, les légumes délicieux, lasalade accompagnée d'une sauce si bonne qu'Ellie neput cacher son étonnement.

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