— Alors, allons-y, concéda Daniel. Voyons dansquel état se trouve notre pochard !Ils entrèrent dans la chambre de James. Celui-ci, àdemi réveillé, avait fait tomber la lampe de chevet enessayant de se lever. Il était à présent affalé par terre, etessayait de se remettre sur pied.— Où penses-tu aller, comme ça ? demanda Danield'un ton sévère, tandis qu'il aidait son ami à se rasseoirsur le lit.— Je... je suis malade, gémit James.— Avec tout ce que tu as bu, cela ne m'étonne pas.— Je crois que je vais... que je vais...— Vite, la salle de bains ! s'écria Daniel. Aidez-moi à le tenir !Ils le traînèrent aussi vite qu'ils purent. Il étaittemps : déjà, James était pris de nausées répétées. Da-niel le regardait avec dégoût.— Vous devriez aller m'attendre dans la chambre,dit-il à Ellie. Nous n'avons pas besoin de subir tous lesdeux ce spectacle désolant.Ellie, qui supportait assez mal ce genre de situa-tions, ne se fit pas répéter deux fois la proposition. Ellefila vers la cuisine, et en profita pour ranger les restes dudîner.Lorsqu'elle eut fait de l'ordre dans la pièce, elle eutenvie de partir sur-le-champ. Mais elle pensa que cettefuite ne serait guère gentille, ni pour James ni pour Da-niel. Comme elle se faisait cette réflexion, d'ailleurs, cedernier entra dans la cuisine.— Comment va-t-il ? interrogea-t-elle.— Il est bien secoué, complètement à plat. Je penseque, maintenant, il va dormir jusqu'à demain matin.Laissons-le se reposer. 133