Et marre des faiseurs d’almanachs qui vous
laissent pris entre les dettes, la mort,
ou la semaine des sept demains. Aujourd’hui
c’est encore un monsieur : « Les convulsions
de l’histoire, monstrueuse métaphore de notre
détresse spirituelle. » Regarde donc, détresse :
Burgos, au Moyen âge, un fils de boulanger
se convertit au christianisme, et le père entre
en telle fureur qu’il le jette dans le four.
Sainte Marie, dit la chronique, sauva le fils,
les habitants de Burgos brûlèrent le père et
ne t’éloigne pas trop, détresse, vers le fou rire,
car la suite est une énigme : mon premier
est un convoi de juifs envoyés à Auschwitz par
la Préfecture de Gironde; mon second, un cortège
d’Algériens noyés par balles qui défilent
sous le pont Mirabeau; mon troisième le trésor
d’un grand parti national dans les années soixante,
mon tout doit être le nom propre d’une grande
détresse spirituelle et ne s’appelle surtout pas
Martin Heidegger et ne vous énervez pas, l’énervant
c’est que tout ça ne soit plus qu’allusion.
And damn the almanac makers who leave you
stuck between debts and death
or a week with seven tomorrows. Today
here’s another gent: History’s convulsions,
monstrous metaphor of our
spiritual distress. Listen to this, distress:
in Burgos, in the Middle Ages, a baker’s son
converted to Christianity, and his father,
in a fury, flung him into the oven.
Saint Mary, says the chronicle, saved the son, and
the citizens of Burgos burned the father and
don’t wander too far off, distress, and start to giggle
because what comes next is a riddle: my first is
a convoy of Jews sent to Auschwitz by
the Préfecture of the Gironde; my second, a procession
of bullet-bloated Algerians who float
under the pont Mirabeau; my third the funding
of the party in power in the sixties,
and together they make the proper name of a great
spiritual distress which is certainly not called
Martin Heidegger and don’t get annoyed, what’s annoying
is that all this should merely be allusion.