Cabane à voyager, postée au bord du monde
Nécessaire; on en part pour d’étranges contrées
Et certains n’en reviendront pas, maîtres
Enfin du temps grondeur et des règles du jeu,
Le regard en allé derrière la musaraigne,
La pie voleuse ou le grand luxe des images
Qu’on fait soi-même; d’autres, gravement
Estropiés par des pirates devront mentir
Pour expliquer la blessure au genou que mord
L’alcool du pharmacien. Au soir, la nuit
Complice des gardiens détruit l’immense cheminée
Où l’on faisait rôtir sangliers et petits beurres
Tandis que la cabane s’en va dans l’air bleuté
Offrir aux rêveurs ses branches qui fulgurent.
A cabin for traveling, stationed at the edge of
The necessary world; point of departure for strange lands
And some never return, masters at last
Of nagging time, and the rules of the game,
Their gaze gone off after the vole,
The magpie, or the luxury of self-made
Images; others, gravely
Wounded by pirates, will have to lie
When they explain that scraped knee still stinging from
The druggist’s alcohol. At dusk, the guardians’
Complicit night dismantles the huge fireplace
Where you grilled wild boar and butter cookies
While the cabin flies away in blue-tinged air
To offer dreamers its flashing branches.