A Jean Follain

Cabane à voyager, postée au bord du monde

Nécessaire; on en part pour d’étranges contrées

Et certains n’en reviendront pas, maîtres

Enfin du temps grondeur et des règles du jeu,

Le regard en allé derrière la musaraigne,

La pie voleuse ou le grand luxe des images

Qu’on fait soi-même; d’autres, gravement

Estropiés par des pirates devront mentir

Pour expliquer la blessure au genou que mord

L’alcool du pharmacien. Au soir, la nuit

Complice des gardiens détruit l’immense cheminée

Où l’on faisait rôtir sangliers et petits beurres

Tandis que la cabane s’en va dans l’air bleuté

Offrir aux rêveurs ses branches qui fulgurent.

To Jean Follain

A cabin for traveling, stationed at the edge of

The necessary world; point of departure for strange lands

And some never return, masters at last

Of nagging time, and the rules of the game,

Their gaze gone off after the vole,

The magpie, or the luxury of self-made

Images; others, gravely

Wounded by pirates, will have to lie

When they explain that scraped knee still stinging from

The druggist’s alcohol. At dusk, the guardians’

Complicit night dismantles the huge fireplace

Where you grilled wild boar and butter cookies

While the cabin flies away in blue-tinged air

To offer dreamers its flashing branches.