Addenda to the Réflexions diverses

RDA 1. Portrait de Mme de Montespan

Diane de Rochechouart est fille du duc de Mortemart et femme du marquis de Montespan. Sa beauté est surprenante; son esprit et sa conversation ont encore plus de charme que sa beauté. Elle fit dessein de plaire au Roi et de l’oter à la Vallière dont il était amoureux. Il négligea longtemps cette conquête, et il en fit même des railleries. Deux ou trois années se passèrent sans qu’elle fît d’autres progrés que d’être dame du palais attachée particuliérement à la Reine, et dans une étroite familiarité avec le Roi et la Vallière. Elle ne se rebuta pas néanmoins, et se confiant à sa beauté, à son esprit, et aux offices de Mme de Montausier, dame d’honneur de la Reine, elle suivit son projet sans douter de l’événement. Elle ne s’y est pas trompée: ses charmes et le temps détachèrent le Roi de la Valliére, et elle se vit maîtresse déclarée. Le marquis de Montespan sentit son malheur avec toute la violence d’un homme jaloux. Il s’emporta contre sa femme; il reprocha publiquement à Mme de Montausier qu’elle l’avait entraînée dans la honte où elle était plongée. Sa douleur et son désespoir firent tant d’éclat qu’il fut contraint de sortir du Royaume pour conserver sa liberté. Mme de Montespan eut alors toute la facilité qu’elle désirait, et son crédit n’eut plus de bornes. Elle eut un logement particulier dans toutes les maisons du Roi; les conseils secrets se tenaient chez elle. La Reine céda à sa faveur comme tout le reste de la cour, et non seulement il ne lui fut plus permis d’ignorer un amour si public, mais elle fut obligée d’en voir toutes les suites sans oser se plaindre, et elle dut à Mme de Montespan les marques d’amitié et de douceur qu’elle recevait du Roi. Mme de Montespan voulut encore que la Vallière fût témoin de son triomphe, qu’elle fût prèsente et auprés d’elle à tous les divertissements publics et particuliers; elle la fit entrer dans le secret de la naissance de ses enfants dans les temps où elle cachait son état à ses propres domestiques. Elle se lassa enfin de la présence de la Vallière, malgré ses soumissions et ses souffrances, et cette fille simple et crédule fut réduite à prendre l’habit de carmélite, moins

Addenda to the Miscellaneous Reflections

RDA 1. Portrait of Madame de Montespan

Diane* de Rochechouart is the Duc de Mortemart’s daughter and the Marquis de Montespan’s wife. Her beauty is startling; her intelligence and conversation are even more charming than her beauty. She formed the plan of pleasing the King and taking him away from La Vallière, with whom he was in love. For a long time he paid no attention to this conquest, and even joked about it. Two or three years passed, and her only progress was to gain a secure position at court, attached to the Queen* in particular, and on very familiar terms with the King and La Vallière. Nevertheless she was not discouraged. Having full confidence in her beauty, her intelligence, and the aid of the Queen’s maid of honour Madame de Montausier,* she pursued her scheme without doubting the outcome. She was not mistaken. Time and her charms separated the King from La Vallière, and she found herself his acknowledged mistress. The Marquis de Montespan felt his misfortune with all the violence of a jealous man. He raged at his wife; he publicly rebuked Madame de Montausier for having brought her to the shame in which she was now wallowing. His grief and despair caused such commotion that he was forced to leave the kingdom in order to retain his liberty. Then Madame de Montespan had all the freedom she desired, and there was no limit to her influence. She had private rooms in all the King’s apartments; secret councils were held in her presence. Like the rest of the court, the Queen deferred to her favour; not only could she no longer overlook so public a love affair, but she was forced to witness all its consequences without venturing to complain; whenever the King showed her any sign of friendship or gentleness, she owed it to Madame de Montespan. Madame de Montespan wanted more; she wanted La Vallière to witness her triumph, to be present and at her side during all the public and private entertainments; she told her the secret of her pregnancies* when she was still hiding her condition from her own servants. At last she wearied of the presence of La Vallière, despite the latter’s deference and suffering; and that simple, credulous girl was reduced to taking the habit of a Carmelite nun*—par dévotion que par faiblesse, et on peut dire qu’elle ne quitta le monde que pour faire sa cour.

RDA 2. Portrait du cardinal de Retz

Paul de Gondi, cardinal de Retz, a beaucoup d’élévation, d’étendue d’esprit, et plus d’ostentation que de vraie grandeur de courage. Il a une mémoire extraordinaire; plus de force que de politesse dans ses paroles; l’humeur facile, de la docilité et de la faiblesse à souffrir les plaintes et les reproches de ses amis; peu de piété, quelques apparences de religion. Il paraît ambitieux sans l’étre; la vanité, et ceux qui l’ont conduit lui ont fait entreprendre de grandes choses, presque toutes opposées à sa profession; il a suscité les plus grands désordres de l’État, sans avoir un dessein formé de s’en prévaloir, et bien loin de se déclarer ennemi du cardinal Mazarin pour occuper sa place, il n’a pensé qu’à lui paraître redoutable, et à se flatter de la fausse vanité de lui être opposé. Il a su profiter néanmoins avec habileté des malheurs publics pour se faire cardinal; il a souffert la prison avec fermeté, et n’a dû sa liberté qu’à sa hardiesse. La paresse l’a soutenu avec gloire, durant plusieurs années, dans l’obscurité d’une vie errante et cachée. Il a conservé l’archevêché de Paris, contre la puissance du cardinal Mazarin; mais après la mort de ce ministre, il s’en est démis, sans connaître ce qu’il faisait, et sans prendre cette conjoncture pour ménager les intérêts de ses amis et les siens propres. Il est entré dans divers conclaves, et sa conduite a toujours augmenté sa réputation. Sa pente naturelle est l’oisiveté; il travaille néanmoins avec activité dans les affaires qui le pressent, et il se repose avec non-chalance quand elles sont finies. Il a une présence d’esprit, et il sait tellement tourner à son avantage les occasions que la fortune lui offre, qu’il semble qu’il les ait prévues et désirées. Il aime à raconter; il veut éblouir indifféremment tous ceux qui l’écoutent par des aventures extraordinaires, et souvent son imagination lui four-nit plus que sa mémoire. Il est faux dans la plupart de ses qualités, et ce qui a le plus contribué à sa réputation, c’est de savoir donner un beau jour à ses défauts. Il est insensible à la haine et à l’amitié, out of weakness rather than piety; we may say that she left the world only in order to pay court.

RDA 2. Portrait of Cardinal de Retz

Paul de Gondi, Cardinal de Retz, has considerable eminence and breadth of mind, with more ostentation than true greatness of heart. He has an extraordinary memory; there is more strength than civility in his speech; his temperament is easygoing; he is flexible enough and weak enough to endure his friends’ complaints and rebukes; he has little piety, though some appearances of religion. He seems ambitious, without being so; vanity, and those who have led him, have made him undertake great things, almost all of which have been contrary to his profession; he has stirred up the greatest disturbances in the realm without having any settled plan to take advantage of them, and instead of declaring his enmity to Cardinal Mazarin* in order to take his place, he thought only of making himself seem formidable to Mazarin and flattering himself with the illusory vanity of being his opponent. Nevertheless, he managed to profit cleverly from public misfortunes and become a cardinal. He endured prison with great strength of character, and owed his freedom only to his own boldness.* For several years his laziness kept him with some glory in the obscurity of private life, wandering and hidden from publicity. He continued to retain the archbishopric of Paris* despite the power of Cardinal Mazarin; but after that minister’s death he resigned from it, without knowing what he was doing, and without making use of the incident to care for his friends’ interests or his own. He has participated in various conclaves,* and his conduct has always enhanced his reputation. He is naturally inclined to be idle; he works actively when business is pressing, but rests nonchalantly when it is completed. He has a certain presence of mind, and he is so capable of turning to his own advantage whatever opportunities fortune presents, that he seems to have foreseen and desired them. He loves storytelling; he wants to impress all his listeners indiscriminately with extraordinary adventures, and often his imagination provides more of these than his memory. Most of his qualities are false, and what has contributed most to his reputation is the fact that he can present his faults in a good light. He is insensitive to either quelque soin qu’il ait pris de paraître occupé de l’une ou de l’au-tre; il est incapable d’envie ni d’avarice, soit par vertu, ou par inapplication. Il a plus emprunté de ses amis qu’un particulier ne devait espérer de leur pouvoir rendre; il a senti de la vanité à trouver tant de crédit, et à entreprendre de s’acquitter. Il n’a point de goût, ni de délicatesse; il s’amuse à tout, et ne se plaît à rien; il évite avec adresse de laisser pénétrer qu’il n’a qu’une légère connaissance de toutes choses. La retraite qu’il vient de faire est la plus éclatante et la plus fausse action de sa vie; c’est un sacrifice qu’il fait à son orgueil, sous prétexte de dévotion: il quitte la cour, où il ne peut s’attacher, et il s’éloigne du monde, qui s’éloigne de lui.

RDA 3. Remarques sur les commencements de la vie du cardinal de Richelieu

Monsieur de Luçon, qui depuis a été cardinal de Richelieu, s’étant attaché entièrement aux intérêts du maréchal d’Ancre, lui conseilla de faire la guerre; mais après lui avoir donné cette pensée et que la proposition en fut faite au Conseil, Monsieur de Luçon témoigna de la désapprouver et s’y opposa pour ce que M. de Nevers, qui croyait que la paix fût avantageuse pour ses desseins, lui avait fait offrir le prieuré de la Charité par le P. Joseph, pourvu qu’il la fît résoudre au Conseil. Ce changement d’opinion de Monsieur de Luçon surprit le maréchal d’Ancre, et l’obligea de lui dire avec quelque aigreur qu’il s’étonnait de le voir passer si promptement d’un sentiment à un autre tout contraire: à quoi Monsieur de Luçon répondit ces propres paroles, que les nouvelles rencontres demandent de nouveaux con-seils. Mais jugeant bien par là qu’il avait déplu au maréchal, il résolut de chercher les moyens de le perdre; et un jour que Déageant l’était allé trouver pour lui faire signer quelques expéditions, il lui dit qu’il avait une affaire importante à communiquer à M. de Luynes, et qu’il souhaitait de l’entretenir. Le lendemain, M. de Luynes et lui se virent, où Monsieur de Luçon lui dit que le maréchal d’Ancre était résolu de le perdre, et que le seul moyen de se garantir d’être opprimé par un si puissant ennemi était de le prévenir. Ce discours surprit beaucoup M. de Luynes, qui avait déjá pris cette résolution, hatred or friendship, however carefully he has tried to seem intent on one or the other. He is incapable of envy or avarice—either because of virtue, or because he has not applied himself diligently to them. He has borrowed more from his friends than a private citizen could hope to repay; but his own vanity has made him undertake to find the requisite credit and discharge his obligations. He has no taste and no delicacy; he is entertained by everything and pleased by nothing; he has the skill to prevent people from perceiving that he has only a slight knowledge of every subject. His recent retirement* has been the most brilliant deed he has done, and the falsest; it has been a sacrifice offered to his own pride under the pretext of piety: he is leaving the court, where he cannot find any security, and he is turning his back on the world, which is turning its back on him.

RDA 3. Remarks on the Early Stages of Cardinal Richelieu’s Life

The Bishop of Luçon, who later became Cardinal Richelieu, was completely devoted to the Maréchal d’Ancre’s interests, and therefore advised him to declare war. But after he had given him that idea and the proposal had been submitted to the Council, the Bishop showed that he disapproved of it and was opposed to it, because the Bishop of Nevers,* who thought that peace would aid his own plans, had promised that if the Bishop of Luçon induced the Council to decide in favour of peace, Father Joseph* would offer him the priory of La Charité. This change of opinion surprised the Maréchal d’Ancre, and forced him to say with some bitterness that he was astonished to find the Bishop of Luçon’s feelings shifting so quickly from one position to its exact opposite; to which the Bishop replied (in these very words) that new contexts require new advice. He discerned, however, that he had displeased the Maréchal, and therefore he decided to look for a way to ruin him. One day, when Déageant* came to ask him to sign some letters, he told Déageant that he had an important matter to pass on to Monsieur de Luynes, and asked him to talk to him. Next day Monsieur de Luynes met him. The Bishop told him that the Maréchal d’Ancre was determined to ruin him, and that the only way to avoid being crushed by so powerful an enemy was to forestall him. This speech greatly surprised Monsieur de ne sachant si ce conseil qui lui était donné par une créature du maréchal n’était point un piége pour le surprendre et pour lui faire découvrir ses sentiments. Néanmoins Monsieur de Luçon lui fit paraître tant de zéle pour le service du Roi et un si grand attachement à la ruine du maréchal, qu’il disait être le plus grand ennemi de l’État, que M. de Luynes, persuadé de sa sincérité, fut sur le point de lui découvrir son dessein, et de lui communiquer le projet qu’il avait fait de tuer le maréchal; mais, s’étant retenu alors de lui en parler, il dit à Déageant la conversation qu’ils avaient eue ensemble et l’envie qu’il avait de lui faire part de son secret: ce que Déageant désapprouva entièrement, et lui fit voir que ce serait donner un moyen infaillible à Monsieur de Luçon de se réconcilier, à ses dépens, avec le maréchal, et de se joindre plus étroitement que jamais avec lui, en lui découvrant une affaire de cette conséquence: de sorte que la chose s’exécuta, et le maréchal d’Ancre fut tué, sans que Monsieur de Luçon en eût connaissance. Mais les conseils qu’il avait donnés à M. de Luynes, et l’animosité qu’il lui avait témoigné d’avoir contre le maréchal le conservérent, et firent que le Roi lui commanda de continuer d’assister au Conseil, et d’exercer sa charge de secrétaire d’État, comme il avait accoutumé: si bien qu’il demeura encore quelque temps à la cour, sans que la chute du maréchal qui l’avait avancé nuisît à sa fortune. Mais, comme il n’avait pas pris les mêmes prêcautions envers les vieux ministres qu’il avait fait auprés de M. de Luynes, M. de Villeroy et M. le président Jeannin, qui virent par quel biais il entrait dans les affaires, firent connaître à M. de Luynes qu’il ne devait pas attendre plus de fidélité de lui qu’il en avait témoigné pour le maréchal d’Ancre, et qu’il était nécessaire de l’éloigner, comme une personne dangereuse et qui voulait s’établir par quelques voies que ce pût étre: ce qui fit résoudre M. de Luynes à lui commander de se retirer à Avignon. Cependant la Reine, mére du Roi, alla à Blois, et Monsieur de Luçon, qui ne pouvait souffrir de se voir privé de toutes ses espérances, essaya de renouer avec M. de Luynes, et lui fit offrir que, s’il lui permettait de retourner auprés de la Reine, qu’il se servirait du pouvoir qu’il avait sur son esprit pour lui faire chasser tous ceux qui lui étaient désagréables, et pour lui faire faire toutes les choses que M. de Luynes lui prescrirait. Cette proposition fut reçue, et Monsieur de Luçon, retournant, produisit l’affaire du Pont-de-Cé, en suite de quoi il fut fait cardinal, et commenfa d’établir les fondements de la grandeur où il est parvenu.

Luynes, who had already resolved to do just that; and he did not know whether this advice, coming from one of the Maréchal’s minions, might be a trap to surprise him and make him reveal his own feelings. Nevertheless, the Bishop seemed to him so zealous on behalf of the King, and so committed to ruining the Maréchal—whom he called the greatest enemy of the realm — that Monsieur de Luynes was convinced of his sincerity, and came close to revealing his own plan and describing his scheme to kill the Maréchal. However, he refrained from telling him about it at that time; instead, he told Déageant about the conversation, saying that he wished to share the secret with the Bishop—of which Déageant totally disapproved, pointing out that this would give the Bishop a sure way of making peace with the Maréchal and being more united with him than ever at Monsieur de Luynes’s expense, by revealing to the Cardinal a matter of such importance. As a result, the deed was done, and the Maréchal d’Ancre was killed, without the Bishop’s knowledge. But the advice he had given Monsieur de Luynes, and the hatred for the Maréchal that he had displayed, kept him in favour, so that the King commanded him to continue attending the Council and exercising his customary duties as Secretary of State. Consequently, he remained some further time at court, without his fortunes being harmed by the fall of the Maréchal who had advanced him. But he had not taken the same steps toward the old ministers as he had toward Monsieur de Luynes. Therefore, Monsieur de Villeroy and President Jeannin,* who could see how deviously he was doing business, advised Monsieur de Luynes not to expect more fidelity from him than he had displayed for the Maréchal d’Ancre, but to keep him at arm’s length as a dangerous person who was willing to gain status in any way whatever. As a result, Monsieur de Luynes commanded him to retire to Avignon. However, the Queen Mother went to Blois, and the Bishop, who could not endure the loss of all his hopes, tried to renew his relationship with Monsieur de Luynes, saying that, if he were allowed to attend the Queen once more, he would make use of his influence with her, so that she would dismiss everyone whom Monsieur de Luynes disliked and arrange for all his instructions to be carried out. The proposal was accepted; the Bishop returned to favour and arranged the Pont-de-Cé* business, following which he was made cardinal and began to lay the foundations of his ensuing greatness.

RDA 4. Le Comte d’Harcourt

Le soin que la fortune a pris d’élever et d’abattre le mérite des hommes, est connu dans tous les temps, et il y a mille exemples du droit qu’elle s’est donné de mettre le prix à leurs qualités, comme les souverains mettent le prix à la monnaie, pour faire voir que sa marque leur donne le cours qu’il lui plaît. Si elle s’est servie des talents extraordinaires de Monsieur le Prince et de M. de Turenne pour les faire admirer, il paraît qu’elle a respecté leur vertu, et que, tout injuste qu’elle est, elle n’a pu se dispenser de leur faire justice. Mais on peut dire qu’elle veut montrer toute l’étendue de son pouvoir, lorsqu’elle choisit des sujets médiocres pour les égaler aux plus grands hommes. Ceux qui ont connu le comte d’Harcourt conviendront de ce que je dis, et ils le regarderont comme un chef-d’oeuvre de la fortune, qui a voulu que la postérité le jugeát digne d’être comparé dans la gloire des armes aux plus célèbres capitaines. Ils lui verront exécuter heureusement les plus difficiles et les plus glorieuses entreprises. Les succès des îles Sainte-Marguerite, de Casal, le combat de la Route, le siége de Turin, les batailles gagnées en Catalogne, une si longue suite de victoires étonneront les siècles à venir. La gloire du comte d’Harcourt sera en balance avec celle de Monsieur le Prince et de M. de Turenne, malgré les distances que la nature a mises entre eux; elle aura un même rang dans l’histoire, et on n’osera refuser à son mérite ce que l’on sait présentement qui n’est dû qu’à sa seule fortune.

RDA 4. Comte d’Harcourt

The care with which fortune raises and casts down men’s merits has been familiar in every age; and there are thousands of examples of her self-appointed right to set the value of their qualities, just as rulers set the value of money, to show that her stamp gives them whatever currency she pleases.* If she made use of the extraordinary talents of the Prince and Monsieur de Turenne* so that they would be admired, she seems to have treated their virtue with respect; totally unjust though she is, she was not able to avoid doing them justice. But we may say that she wants to show the full extent of her power when she chooses average people and makes them equal to the greatest men. Those who knew the Comte d’Harcourt will agree with what I say, and will see him as a masterpiece painted by fortune, who wants posterity to judge him worthy of comparison in military glory with the most famous army leaders. Posterity will behold his good fortune in carrying out the most difficult and glorious enterprises. The successes at the Lérins Islands, Casale, the battle of the Chieri Road, the siege of Turin, the battles won in Catalonia—such a long succession of victories will impress the ages to come. Comte d’Harcourt’s glory will match the Prince’s and Monsieur de Turenne’s, despite the distance that nature set between them; his glory will have the same standing in history as theirs, and no one will refrain from assigning to his merit what we today know was due only to his good fortune.