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21. Vairocana, le Bouddha du

centre sur un trône en forme de lotus,

date inconnue, Hangzhou, Chine.

 

 

Bouddha discutant avec Mara, la personnification du mal (Canon pali) :

À moi —

résolu dans l’effort

près du fleuve Nerañjara,

faisant un grand effort,

faisant jhana

pour accéder au repos du joug —

Namuci (Mara) vint,

prononçant des mots de compassion :

« Vous êtes blême, maigre.

La mort est en

votre présence.

La mort

possède 1 000 parts de vous.

Seule une part

est votre vie.

Vivez, mon bon monsieur !

La vie vaut mieux.

Vivant,

vous pourrez accomplir

des actes de mérite.

Que vous viviez la vie sainte,

accomplissant le sacrifice du feu,

vous vaudra tant de mérites.

Quel besoin avez-vous de vous efforcer ?

Difficile à suivre

— la voie de l’effort —

difficile à faire, difficile

à soutenir. »

En prononçant ces vers,

Mara se tenait en présence de l’Éveillé.

Et c’est à Mara, parlant ainsi,

que le Bienheureux dit ce qui suit :

« Parent de l’inattentif,

Mauvais,

venu ici pour n’importe quel besoin :

Je n’ai pas, en fait de mérites,

le moindre des besoins.

Ceux qui ont des besoins de mérites :

c’est à eux que

Mara devrait s’adresser.

En moi, il n’y a que conviction,

austérité,

persistance,

et discernement.

Pourquoi, alors que je suis si résolu,

m’enjoins-tu

de vivre ?

Ce vent pourrait assécher

même les rivières.

Pourquoi, alors que je suis si résolu,

mon sang ne devrait-il pas s’assécher ?

À mesure que s’assèche mon sang

ma bile et mon flegme.

À mesure que disparaissent mes muscles,

l’esprit devient plus clair ;

l’attention, le discernement et

la concentration sont

plus fermes.

En demeurant ainsi,

accédant à la sensation suprême,

l’esprit n’a plus d’intérêt

pour les plaisirs des sens.

Vois :

la pureté

d’un être !

Les Plaisirs des sens représentent ta première armée.

Ta seconde s’appelle le Mécontentement.

Ta troisième, la Faim et la Soif.

Ta quatrième s’appelle l’Envie insatiable.

La cinquième, la Paresse et l’Engourdissement.

La sixième s’appelle la Terreur.

Ta septième, l’Incertitude.

L’Hypocrisie et l’Obstination, ta huitième.

Gains, Offrandes, Gloire et Statut

obtenus à tort,

et quiconque se louangerait soi-même

et déprécierait les autres.

Cela, Namuci, est ton armée,

la force commando du Sombre Seigneur.

Un couard ne peut les défaire,

mais qui les vainc

trouve le Bonheur.

Est-ce que je transporte de l’herbe munja ?

Je crache sur ma vie.

La mort au combat vaudrait mieux pour moi

que battu,

de survivre.

Coulant ici, ils n’apparaissent pas,

certains prêtres et contemplatifs.

Ils ne connaissent pas le chemin

par lequel ceux aux bonnes pratiques

vont.

En voyant sa force sous la bannière

de tous côtés —

les troupes, Mara

sur sa monture —

Je vais au combat.

Puissent-ils ne pas me faire bouger

de

ma place.

Ton armée,

que le monde et les devas

ne peuvent surmonter,

je l’écraserai par le discernement —

comme un pot non cuit avec une pierre.

En rendant ma résolution maîtrisée,

l’attention bien établie,

j’irai de royaume en royaume,

enseigner à de nombreux disciples.

Eux – attentifs, résolus,

faisant ce que je leur demande —

malgré leurs souhaits iront

où, étant allés,

il n’y a pas de tristesse. »

... Comme il [Mara] était emporté par le chagrin,

son luth tomba de sous son bras.

Alors lui, l’esprit découragé,

aussitôt disparut.

[Snp III.2]

 

Rajagriha, la capitale de Magadha, était le siège de Bimbisara, l’un des princes les plus puissants à l’est de la vallée du Gange. La ville se trouvait dans une vallée agréable, entourée par cinq collines, dans l’un des contreforts les plus au nord des monts Vindhya. Plusieurs ermites s’étaient installés dans des grottes situées sur ces versants. Là-bas, ils étaient libres du danger des districts les plus agités mais suffisamment près de la ville où ils se procuraient leur nourriture, tout en restant entouré par la solitude qu’offre la nature. Gautama se joignit tout d’abord à l’un de ces professeurs Brahmane, appelé Alara. Cependant, il ne fut pas satisfait du système proposé par ce dernier, il se tourna donc vers un autre professeur appelé Udraka. Grâce à eux, il apprit que la philosophie hindoue devait lui apprendre ce qu’il y avait à savoir sur ce monde et le prochain.