36. Tête de Bouddha allongé,
date inconnue, grottes de Po Win Daung,
près de Monywa, Birmanie.
« Je pensais : « Je me rappelle qu’une fois, alors que mon père le Sakya était en train de travailler et que j’étais assis à l’ombre fraîche d’un pommier rose, alors – tout à fait retiré de la sensualité, retiré des qualités mentales malavisées – j’avais pénétré et j’avais demeuré dans le premier jhana : ravissement et plaisirs nés du retrait, accompagnés par la pensée dirigée et l’évaluation. Cela pourrait-il être le chemin vers l’Éveil ? Alors en suivant ce souvenir, survint la réalisation de ce que : « C’est là le chemin de l’Éveil. » Je pensais : « Alors pourquoi ai-je peur de ce plaisir qui n’a rien à voir avec la sensualité, rien à voir avec les qualités mentales malavisées ? » Je pensais : « Je n’ai plus peur de ce plaisir qui n’a rien à voir avec la sensualité, rien à voir avec les qualités mentales malavisées mais il n’est pas facile de réaliser ce plaisir avec un corps aussi extrêmement émacié. Supposons que je devrais prendre de la nourriture solide : du riz et du porridge. » Je pris donc de la nourriture solide : du riz et du porridge. » Alors cinq moines m’ayant servi, pensèrent, « Si Gautama, le contemplatif, atteint un état supérieur, il nous le dira. » Mais quand ils me virent prendre de la nourriture solide – du riz et du porridge – ils furent dégoûtés et me quittèrent, pensant, « Gautama le contemplatif vit dans la luxure. Il a abandonné ses efforts et est en train de retomber dans l’abondance. »
« Donc lorsque j’eus pris de la nourriture solide et repris des forces, alors – tout à fait retiré de la sensualité, retiré des qualités mentales malavisées, je pénétrai et demeurai dans le premier jhana : ravissement et plaisirs nés du retrait, accompagnés par la pensée dirigée et l’évaluation Mais la sensation agréable qui surgissait de la sorte n’envahissait pas mon esprit et ne persistait pas. Avec l’apaisement de la pensée dirigée et de l’évaluation, je pénétrai et demeurai dans le second jhana : ravissement et plaisirs nés du sang-froid, de l’unification de la conscience exempte de la pensée dirigée et de l’évaluation – l’assurance intérieure. Mais la sensation agréable qui surgissait de la sorte n’envahissait pas mon esprit et ne persistait pas. Avec l’estompement du ravissement je demeurai dans l’équanimité, attentive et vigilante, et physiquement sensible au plaisir. Je pénétrai et demeurai dans le troisième jhana, dont les Nobles Personnes déclarent « Sérénité et attention, il s’agit d’une sensation agréable. » Mais la sensation agréable qui surgissait de la sorte n’envahissait pas mon esprit et ne persistait pas. Avec l’abandon du plaisir et de la douleur – tout comme pour la précédente disparition de l’euphorie et de l’angoisse – je pénétrai et demeurai dans le quatrième jhana : pureté de l’équanimité et de l’attention, ni plaisir ni douleur. Mais la sensation agréable qui surgissait de la sorte n’envahissait pas mon esprit et ne persistait pas. »
[MN 36]