82. Parinirvâna, date inconnue,
temple Chayamangkalaram, Malaisie.
De Gaya, Gautama et ses nouveaux disciples marchèrent vers Rajagriha. La cité était toujours dirigée par Bimbisara, le chef le plus puissant à l’est de la vallée du Gange, dont le royaume de Magadha s’étendait sur environ 160 kilomètres au sud du Gange et sur 160 kilomètres à l’est de la rivière Sona. Gautama et Kasyapa étaient tous les deux connus dans la ville et lorsque le raja vint accueillir les professeurs, la foule n’était pas certaine de savoir qui était le professeur et qui était le disciple. Ainsi, Gautama demanda à Kasyapa pourquoi il avait abandonné le sacrifice pour Agni. Ce dernier comprit le motif de la question et répondit que même si certains prenaient du plaisir dans la vue, le son, le goût, l’amour sensuel, et d’autres dans le sacrifice, il avait compris que tout cela n’avait aucune valeur et avait donc abandonné tout type de sacrifice. Le nirvana était un état de paix inatteignable par les hommes guidés par les sens et la passion, les ruines destructrices de la transmigration, de la naissance, du déclin et de la mort : un état de bonheur qui ne pouvait être atteint que par le développement personnel seul. Alors, Gautama raconta à la foule une histoire sur la vertu de Kasyapa d’une naissance antérieure, et voyant à quel point ils furent impressionnés, il leur expliqua les quatre Nobles Vérités. À la fin de son sermon, le raja déclara qu’il était adhérent à ce nouveau système. Le jour suivant, les habitants, excités par la conversation de Kasyapa et de Bimbisara se pressèrent dans le bosquet de Yashtivana où Gautama se reposait afin de le voir et d’écouter les nouvelles choses qu’il avait à dire. Lorsque Gautama se rendit à la maison du raja pour recevoir son repas, il fut entouré par une foule enthousiaste. Le raja le reçut avec un grand respect et, estimant que Yashtivana était trop loin, lui attribua comme résidence le bosquet du bambou (veluvami) plus proche, qui devint connu comme le lieu où Gautama passa de nombreuses saisons des pluies et y donna beaucoup de ses sermons les plus complets.
Cette fois-là, il y resta pendant deux mois, et pendant ce temps, deux ascètes nommés Sariputra et Moggallana rejoignirent le Sangha ou Société, nom donné au petit groupe de mendiants bouddhistes. La forte position que Gautama attribua rapidement à ses nouveaux disciples créa quelques malaises parmi les membres plus anciens du Sangha. Pour dissiper la tension, Gautama regroupa ses disciples et s’adressa longuement à eux à propos de la signification requise pour le salut bouddhiste, qu’il résuma par ces vers célèbres :
Ne commettre aucune action négative,
Cultiver un trésor de vertus,
Dompter cet esprit qui est le nôtre,
Ceci est l’enseignement de tous les bouddhas.