101. Bouddha recouvert par la neige,
date inconnue, monastère de
l’école Shingon sur le mont Koya,
préfecture de Wakayama, Japon, pierre.
Dans une famille humble je suis né,
pauvre, avec presque pas de nourriture.
Mon travail était dégradant :
je ramassais les fleurs
abîmées et fanées des sanctuaires
et les jetais.
Les gens me trouvaient dégoutant,
me méprisaient, me dénigraient.
Rabaissant mon cœur,
je faisais preuve d’égard envers certains.
Puis, je vis le pleinement éveillé,
entouré d’un escadron de moines,
le Grand Héros, entra dans la cité
suprême des Magadhans.
Jetant ma perche au sol,
je m’approchais de lui pour lui faire révérence.
Lui – l’homme suprême – resta immobile
par sympathie
juste
pour moi.
Après avoir rendu hommage
aux pieds du maître,
je me tins à côté
et lui demandai de quitter la vie domestique, à lui
suprême parmi tous les êtres vivants.
L’Enseignant compatissant,
sympathique pour tout le monde dit :
« Viens, moine. »
Ce fut mon acceptation formelle.
Seul, je restai dans le désert,
infatigable,
je suivais les paroles du Professeur,
tout comme lui, le Conquérant, me les avait enseignées.
À la première veille de la nuit,
Je me souvins des mes précédentes vies,
au milieu de la nuit,
je purifiais l’œil divin,
à la fin,
je brûlais la masse de l’obscurité.
Enfin, comme la nuit se terminait
et que le soleil se levait,
Indra et Brahma vinrent me rendre hommage,
les mains paume à paume sur leurs cœurs :
« Hommage à toi, ô pur-sang des hommes,
« Hommage à toi, ô homme suprême,
dont les fermentations sont terminées.
Toi, cher monsieur, tu es digne d’offrande. »
[Thag XII.2]
«… plusieurs centaines d’assemblées des dieux célestes des Quatre Grands Rois… plusieurs centaines d’assemblées des dieux célestes des Trente-trois… plusieurs centaines d’assemblées d’escorte de Mara… plusieurs centaines d’assemblées de Brahmas. Et autrefois, je m’asseyais avec eux, parlais avec eux et avais des conversations avec eux… »
[MN 12]