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107. Bouddha Gautama entouré dune roue,

dans les rayons de laquelle les adeptes déposent des

offrandes sous forme dargent, date inconnue, Birmanie.

 

 

À la rivière, sentant qu’il était mourant et craignant que Chunda le forgeron ne se le reproche ou se le fasse reprocher, il dit à Ananda, « Une fois que je serai parti, dit à Chunda qu’il recevra lors d’une future naissance une grande récompense puisque pour m’avoir donné à manger, je vais passer de l’autre côté. Dis-lui que tu as entendu ceci de ma propre bouche. Il y a deux cadeaux qui seront bénis par-dessus les autres, celui de Sujata avant que je n’atteigne la bouddhéité sous l’arbre de la Bodhi et le cadeau de Chunda avant que je ne passe finalement de l’autre côté. » Alors qu’ils se trouvaient dans le bosquet, il parla longuement et sérieusement avec Ananda de ses funérailles et de certaines règles à faire observer par l’Ordre après sa mort. À la fin de la conversation Ananda s’effondra et se mit à part pour pleurer. Mais Gautama le remarqua et le rappela, le réconfortant avec l’espoir du nirvana, lui répétant ce qu’il avait si souvent raconté sur l’impermanence de toutes les choses. « Ô ! Ananda, ne te laisse pas troubler, ne pleure pas. Est-ce que je ne t’ai pas dit que nous devions nous séparer de tout de qui nous était cher et tout ce qui était plaisant ? Aucun être ne peut dépasser la dissolution inhérente à lui-même, une telle condition ne peut pas exister. Pendant longtemps, Ananda, tu as été très proche de moi en bonté d’acte, en discours et en prévenance. Tu as toujours bien fait : persévère et toi aussi tu devrais te libérer de cette soif de vie, de cette chaîne d’ignorance. » Se tournant vers le reste de ses disciples, Gautama parla avec eux longuement sur la perspicacité et la bonté d’Ananda.

Comme la nuit tombait, un philosophe brahmane appelé Subhadra vint poser quelques questions au Bouddha. Ananda, ne craignant que cela ne mène à une discussion plus longue que le maître malade ne pourrait le supporter, ne l’autorisa pas. Gautama entendit leur discussion et lui dit de laisser Subhadra venir. Le philosophe commença par demander si les six grands professeurs savaient réellement ce qu’ils prétendaient savoir. « Ce n’est pas le moment pour de telles discussions », fut la réponse. « Écoute-moi et je vais te prêcher ma loi. » Gautama déclara que le salut ne pouvait pas être trouvé dans un système qui ignore la vie vertueuse, les huit étapes du chemin de la sainteté, qui commence dans la pureté et se termine dans l’amour. Par ce discours, on dit que Subhadra se convertit.