116

 

116. Bouddha assis, date inconnue, Wihan Phra Phut,

Wat Phrathat Lampang Luang,

Lampang Luang, Thaïlande, bronze doré.

 

 

En conclusion de cette esquisse des récits les plus anciens du bouddhisme et de la vie de Gautama, aucune tentative ne doit être faite pour résumer sa personnalité, de telles opinions étaient sûrement dérivées du récit de ses enseignements plutôt que du récit de sa vie. Mais le précédent récit doit être suffisant pour supprimer au moins une idée fausse commune : que Gautama était l’ennemi de l’hindouisme et que la revendication principale de la gratitude de ses hommes reposait sur la destruction d’un système d’iniquité, d’oppression et de fraude. Ce n’est pas le cas. Gautama naquit, fut élevé, vécut et mourut hindou. Ashoka, le disciple laïc le plus éminent de Gautama est aujourd’hui souvent considéré plus comme l’empereur bouddhiste philanthrope et juste. Mais il aimait s’appeler « Ashoka, la joie des dieux ». Bien qu’il fut un bouddhiste sérieux, il est plus exact de l’appeler un hindou de l’école bouddhiste. Il n’y a que peu de thèmes métaphysiques ou psychologiques de Gautama qui ne se retrouvent pas dans d’autres systèmes orthodoxes, et une grande partie de son éthique peut être rapprochée des livres hindous anciens ou récents. L’originalité de Gautama repose dans la manière dont il adoptait, élargissait, exaltait et systématisait ce que les autres avaient bien pu dire avant lui. Il portait des principes d’équité et de justice déjà adoptés par la conclusion logique de certains des penseurs hindous les plus éminents. La différence entre lui et les autres professeurs repose principalement dans ses actions sérieuses et son esprit large et philanthropique. Même si ces différences sont probablement plus reconnaissables aujourd’hui qu’à l’époque, il n’était pas dépourvu de soutien et de sympathie parmi les meilleurs brahmanes. Nombreux de ses disciples principaux, nombreux des membres les plus distingués de son ordre étaient des brahmanes : il les a toujours intégrés avec les bouddhistes mendiants comme marque de respect et il utilisait le terme de Brahmane comme un terme honorifique pour les arahants bouddhistes et les saints. Indubitablement, les deux décisions prises par Gautama qui provoquèrent une forte controverse, furent l’abolissement des castes en dehors des limites de l’Ordre et la déclaration selon laquelle la route pour le nirvana était ouverte aussi bien aux intouchables qu’aux bien-nés les plus fiers. De plus, son mépris des rites et sa foi dans la capacité que chaque homme puisse travailler à son propre salut paraissaient, aux groupes les plus conservateurs, comme une doctrine dangereuse. Ni Gautama ni le grand groupe des Brahmanes n’étaient de cet avis. Le bouddhisme ne représente pas l’hindouisme comme une religion dépravée ou oppressante, au contraire, beaucoup de ce qui est beau et noble dans le bouddhisme fut détourné de la tradition hindoue. L’apprentissage complet de Gautama était brahmaniste, il estimait probablement être l’exposant le plus juste de l’esprit, distinct de la lettre de foi ancienne et on peut dire de lui qu’il était peut-être le plus grand, le plus sage et le meilleur des hindous.

 

Extrait du Canon pali :

« Certes le Bienheureux est honorable et parfaitement éveillé par lui-même, accompli en connaissance et en comportement, bien-allé, un connaisseur du monde, un entraîneur sans pareil pour ces personnes qui peuvent être dressées, le Professeur des êtres divins et humains, éveillé, béni. »

[AN XI.12]