128. Bouddha méditant, Ier-IIIe siècle,
Gandhara, Pakistan, schiste, H. : 45 cm.
Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.
L’Art Kouchan du Gandhara (Afghanistan et Pakistan)
Des représentations anthropomorphiques du Bouddha commencèrent à émerger à partir du Ier siècle après J.-C., au nord de l’Inde. Les deux centres de créations majeurs furent identifiés comme étant le Gandhara, situé à l’emplacement de l’actuel Afghanistan et du Nord-Ouest du Pakistan, et la région de Mathura, dans le nord du Centre de l’Inde. Ces deux régions s’influencèrent fortement car, à l’époque de leur apogée artistique, elles étaient unies politiquement sous la domination kouchane (Ier siècle avant J.-C. – IIIe siècle après J.-C.). La région du Gandhara bénéficia pendant des siècles de l’interaction entre la culture indienne et la culture grecque, présente depuis les conquêtes d’Alexandre le Grand en 332 avant J.-C., et l’établissement successif des royaumes gréco-bactrien et indo-grec, qui conduisirent au développement d’un art gréco-bouddhique. Ainsi, la sculpture du Gandhara témoigne de l’influence artistique grecque, et il fut même suggéré que le concept de l’« homme-dieu » était essentiellement inspiré de la culture mythologique grecque. Sur le plan artistique, on estime que l’école de sculpture du Gandhara influença la représentation du Bouddha avec ses cheveux ondulés, l’habit drapé couvrant les deux épaules, les chaussures et les sandales, les feuilles d’acanthe et d’autres attributs similaires qui peuvent être aperçus sur des sculptures grecques classiques. |