172. Bouddha Sakyamuni,
période d’Anuradhapura,
IIIe-VIIe siècle, Sri Lanka,
bronze, H. : 108 cm.
L’Art bouddhique du Sri Lanka
Selon les chroniques traditionnelles du Sri Lanka (telles que le Dipavamsa, le plus vieux récit historique du Sri Lanka), le bouddhisme aurait été introduit au Sri Lanka au IIe siècle avant J.-C. par le vénérable Mahinda, fils de l’empereur Ashoka, lors du règne du roi Devanampiyatissa. À cette époque, un morceau de l’arbre de la Bodhi, l’arbre sous lequel le Bouddha avait atteint l’éveil, fut amené à la capitale, Anuradhapura, et les premiers monastères furent construits avec le soutien du roi sri lankais. Adeptes du bouddhisme theravada, les monarques sri lankais offrirent un soutien politique continu à l’implantation du bouddhisme. Le transfert de la capitale à Polonnaruva (du XIe au XIIIe siècle) donna lieu à de nombreuses commandes religieuses, dont de monumentales représentations du Bouddha sculptées à même la roche. La stabilité du culte, explique le peu de changements de l’art sri lankais. Fortement influencé par l’art gupta et l’art d’Amarâvatî, on retient surtout de cet art sa sobriété alliée à une sérénité qui illustre parfaitement l’aspect contemplatif du bouddhisme. Pendant les périodes de déclin, la ligne monastique sri lankaise fut ravivée grâce aux contacts avec des moines de Birmanie et de Thaïlande. Les périodes d’influence mahayana, ainsi que les négligences en période de la domination coloniale, ont créé de véritables challenges pour l’institution bouddhiste theravada du Sri Lanka, mais les ravivements et les reprises répétées, la plus récentes au XIXe siècle, ont maintenu la tradition theravada vivante depuis presque 2 000 ans. |