302. Bouddha assis, XIIe siècle,
style d’Angkor Wat, Cambodge,
bronze, H. : 33 cm.
L’Art bouddhique du Cambodge
Bien qu’on ne possède aucune source concernant l’apparition du bouddhisme au Cambodge, selon la trajectoire de déplacement du bouddhisme en Asie du Sud-Est, il est probable que celui-ci soit arrivé par le Funan (premier royaume sur le territoire géographique cambodgien), vers le Ie-IIIe siècle avant notre ère. Les quelques œuvres bouddhistes que l’ont connaît de cette période khmère pré-angkorienne montraient une forte influence Môn du royaume voisin de Dvâravatî. En 802, Jayavarman II unifia le royaume khmer et fonda sa capitale, Angkor, au nord du lac Tonlé. Jusqu’au règne de Jayavarman VII, cet empire khmer, hindouiste, tolèra le bouddhisme. Les œuvres de cette époque montrent notamment un hiératisme stylisé emprunté à l’art hindou officiel. Cet art, solennel et majestueux se développa parallèlement au culte du roi-dieu, qui imposait l’idéalisation des formes, et ce, malgré la dureté des matériaux utilisés. Si le bouddhisme fut toléré par le royaume khmer, hindouiste, après que les Chams aient saccagé leur capitale, en 1177, les Khmers, de par la décision de leur monarque, Jayavarman VII (1181-1227), connurent l’apogée de leur civilisation sous une nouvelle religion d’état, le bouddhisme mahayana. Abandonnant les canons stylisés des époques hindoues antérieures, les artistes bouddhistes insufflèrent un nouveau naturalisme empreint de sérénité, lequel donna naissance au si caractéristique sourire angkorien. En ce qui concerne les représentations préférées des Khmers, celle du Bouddha protégé par le nâga Mucilinda eut la faveur des artistes, le nâga ayant une importance particulière aux yeux de ce pays où le serpent fait partie du mythe de création du peuple khmer. La fin du règne de Jayavarman VII mena le pays vers le déclin. En 1431, la capitale fut prise par les Siams et le Cambodge fut vassalisé, ce qui mit un terme à l’empire khmer. Plus tard, le développement du bouddhisme theravada, qui finit par devenir majoritaire, ne permit pas à l’art cambodgien, en l’absence d’un réel patronage impérial, de renouer avec le grand art khmer. |