929. Bouddha Sakyamuni,
période unifiée Silla, vers 751, Seokguram,
Gyeongju, Corée, granit, H. : 3,42 m.
Les Grottes de Seokguram (Corée)
La grotte de Seokguram (ou Sokkuram) est un ermitage appartenant au complexe templier Bulguksa du Mont Tohamsan à Gyeongju, en Corée du Sud. En 1995, la grotte et le temple Bulguksa furent ajoutés à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. À l’origine appelée Seokbulsa, la grotte fut construite par Gim Daeseong, qui fut renvoyé de la cour du roi en 742 pour construire le temple. La grotte fut terminée par la cour de Silla en 774, peu de temps après la mort de Gim. La sculpture d’images de Bouddha dans des falaises et des grottes naturelles commença en Inde et se répandit jusqu’en Chine et en Corée. Cependant, comme la géologie de granit dur de Corée rendait la sculpture difficile, Seokguram fut construite artificiellement, de blocs de granit maintenus par des rivets de pierre et sans mortier. L’emplacement de la grotte symbolise le voyage spirituel vers le nirvana. Le pèlerinage bouddhiste démarre à Bulguksa ou au pied du Mont Tohamsan et continue vers Seokguram, dont l’antichambre et le corridor représentent la terre alors que la rotonde et le dôme représentent le ciel. La pièce maîtresse du sanctuaire de granit est une statue de Bouddha assis, qui se trouve dans la chambre principale. Assis sur un piédestal en forme de lotus d’1,34 mètre de haut, la statue imposante de Bouddha mesure 3,50 mètres. Les caractéristiques réalistes de la statue suggèrent qu’il s’agit d’une représentation de Seokgamoni (Sakyamuni), le Bouddha historique. La position des mains témoigne de l’illumination, et l’on peut voir sur son visage l’usnisa, une protubérance ovale sur la tête qui symbolise la sagesse. L’interprétation coréenne de l’œuvre d’art indo-bouddhique est évidente dans les vêtements ; les plis de la robe au dessus des jambes en sont un exemple. Sur le mur du fond de la rotonde, derrière la statue du Bouddha, le contour d’un halo est taillé dans le granit et est décoré de pétales de lotus. À cause des longues périodes de négligences et des rénovations qui en découlent, de nombreuses informations sur la grotte de Seokguram sont discutables : le plan exact de la grotte, les bâtiments à Bulguksa et la forme du ruisseau, aujourd’hui disparu, en face du temple sont des sujets de discorde entre les historiens. Des réparations furent effectuées en 1703 et en 1758 pendant la dynastie Chosôn, mais les dirigeants confucianistes qui suivirent étaient opposés au bouddhisme et la grotte fut sérieusement endommagée à la fin du XIXe siècle. Entre 1913 et 1927, de nombreux efforts pour restaurer la grotte de Seokguram furent entrepris, mais seulement de récentes réparations ont été correctement réalisées. Aujourd’hui, il s’agit d’une attraction touristique importante de la Corée du Sud, l’ermitage reste un important centre de la foi bouddhiste coréenne et un exemple fascinant de l’idéologie dans l’art. |