969. Amitabha, le Bouddha de l’incommensurable lumière,
assis en méditation (dhyana mudra), période Kamakura,
1185-1333, Japon, bois laqué et doré.
L’Art bouddhique des périodes Kamakura et Muromachi (1185-1573) (Japon)
La période Post-Heian a laissé les plus belles œuvres bouddhistes du Japon. Empreintes d’une grâce sensuelle emprunté à l’art des dynasties Tang et Song de Chine, les œuvres créées par les artistes japonais développèrent une approche artistique figurative extrêmement riche du panthéon des divinités bouddhistes, toujours considérée comme variée, créative et audacieuse. Dans un même temps, l’art zen, qui était apparu au XIIe ou XIIIe siècle, commença à prospérer au Japon, suite à l’introduction de la foi par Dogen et Eisai après leur retour de Chine. L’art zen est généralement caractérisé par des peintures originales (comme le sumi-e) et la poésie (spécialement les haïkus), et s’efforce à exprimer l’essence véritable du monde par des représentations impressionnistes et « non dualistes » sans embellissement. La recherche de l’éveil « sur le moment » permit également le développement d’autres arts dérivatifs importants comme la cérémonie de thé Chanoyu ou l’art floral Ikebana, certaines philosophies considérant presque toutes les activités humaines comme formes d’art ayant un contenu spirituel et esthétique fort, en particulier toutes les activités liées aux techniques de combat (les arts martiaux). Toutefois, à la fin de l’ère Muromachi, le bouddhisme perdit la place prééminente qu’il possédait jusqu’alors auprès des classes dirigeantes et ce faisant, l’émulation artistique dont il faisait l’objet. |