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Dans la gare de triage d’Odessa, nous dormons au fond d’un wagon à bestiaux. Le sol est dur, ça pue la pisse de vache, mais je rêve que je suis allongé sous la lucarne du Matachine avec Fatima, en train de regarder les étoiles immuables.

Cette nuit-là, on nous vole la radio et le samovar. Les voleurs ukrainiens sont très très silencieux, et ça me rend si triste que je n’ai plus aucun courage.

– Tatata ! dit Gloria. Le barda est moins lourd, maintenant. D’une certaine façon, les voleurs m’ont rendu service !