«J’étais dans un grand bois, et il y faisait très sombre. Les feuilles des arbres étaient très grandes et très épaisses. Des arbres pendaient de longs tuyaux qui atteignaient presque le sol. Comme le sol était mouillé, je me suis suspendu à un tel tuyau et j’ai plané au-dessus du sol. Soudain, j’ai vu une grande montagne. Partout, des bêtes criaient. je ne pouvais pas les voir, parce que le bois était trop épais. La montagne était plus haute que les arbres tout autour de moi. Lorsque j’ai voulu grimper sur la montagne, elle s’est mise en mouvement. Tout d’un coup, la montagne a été une bête énorme, avec des piquants sur le dos. De sa gueule, la vapeur sortait comme d’une locomotive. Quand la bête se déplaçait, toute la terre tremblait. Il ne cessait pas de pleuvoir. Lorsque je me suis réveillé, maman m’a frotté avec une serviette, parce que j’étais tout mouillé.»
Wolfgang W. a quatre ans. C’est un fils unique, il ne va pas au jardin d’enfants. Ses parents, par conviction, ne lui avaient jamais raconté de contes, de légendes ni d’histoires à donner des frissons. Il n’y a pas d’appareil de télévision dans la famille. Lorsque Wolfgang entendit parler d’un dragon, il ne savait pas ce que ce terme signifiait. Il n’avait jamais entendu parler non plus de paysages préhistoriques ni de catastrophes naturelles.
Ce rêve du jeune Wolfgang constitue la preuve indubitable que des représentations originelles se manifestent chez les enfants. Selon beaucoup de chercheurs modernes, le rêve de l’homme est un reliquat de stades antérieurs de la pensée humaine.
Wolfgang avait un refroidissement et quelque peu de température. Pendant son rêve fébrile, il avait sué; c’est pourquoi, en s’éveillant, il avait cru effectivement avoir été mouillé par la pluie qu’il avait vue en rêve. Sa mère, pour le sécher, l’avait essuyé avec une serviette, comme elle avait coutume de le faire, quand Wolfgang sortait de la baignoire ou avait été trempé par la pluie.
«En rentrant chez moi, je découvris en rêve qu’un serpent, court, mais gros, s’avançait dans la direction de la maison de mes parents. La nuit suivante, je me retrouvai sur le même chemin. Mais cette fois, ce fut un serpent beaucoup plus long et beaucoup plus gros qui s’efforçait de franchir la clôture de notre jardin. J’entendis ensuite qu’il se glissait vers le haut de l’escalier et qu’il ouvrait une porte. À ce moment, mon frère rentra à la maison. Je voulus le mettre en garde, mais c’était trop tard. Il saisit le serpent et l’écrasa presque dans sa main. À ce moment, le serpent perdit toute sa laideur, il prit des couleurs merveilleusement chatoyantes.»
Visions de rêve de Böcklin
On sait que Böcklin était tourmenté par des rêves pesants. Ce peintre a reproduit sur ses toiles beaucoup de ses visions, souvent effroyables, dans lesquelles apparaissaient des bêtes fantastiques.
C’est une sexualité érotique qui s’est éveillée chez Marlies K., une jeune fille de 24 ans, tout d’abord timidement — le symbole du petit serpent — , puis avec plus de force, comme l’indique le serpent plus gros. La jeune fille voit dans la maison de ses parents le symbole de sa propre personne. Le serpent qui ouvre la porte est un signe assuré de disposition à l’amour (ouvrir une porte inconnue). Le frère, dans son rêve, est simplement un signe qu’elle doit prendre garde à elle. Vraisemblablement, elle résiste encore aux sentiments qui s’éveillent en elle. L’écrasement du serpent est un signe de la peur ressentie devant les problèmes que ces sentiments soulèvent. Mais le serpent gagne en beauté, un signe que le désir naturel est en passe de prendre le dessus.
«je me trouvais en rêve dans une maison qui m’était entièrement inconnue. Elle se dressait seule dans une plaine sans fin. Il faisait très clair au dehors. Mais on ne pouvait pas voir le soleil. Tout à coup, j’ai entendu un cri. J’ai levé les yeux vers le ciel, qui était sans nuages. Un tigre a fait un bond du ciel sur la terre. Avant que j’aie pu fermer la porte, le tigre a pu y passer une patte. Mais avec quelque peine, j’ai réussi à fermer la porte. Ensuite, la même chose s’est répétée : j’ai entendu à nouveau un cri et, à nouveau, un tigre a bondi du ciel. Cette fois, il a menacé mon enfant. À nouveau, j’ai réussi à sauver mon enfant.»
Le tigre est le symbole d’une grande passion. La bête qui attaque signifie que Madame Renate J. (22 ans) souffrira beaucoup du fait d’une personne qui veut se venger, ou, pour le moins, qu’elle est exposée à un tel danger. Elle ferait bien de surveiller ses désirs et ses sentiments, pour éviter à elle-même et à son mariage tout danger. Quelque chose, qui est en rapport avec un autre homme, va arriver très prochainement ou est déjà arrivé. Elle devrait se garder d’actes irréfléchis.